On passe l'après-midi à la recherche de Louis Guilloux à Saint-Brieuc. Cathédrale Saint-Étienne. Massive, fortifiée, belle proportion. Il passe, pressé, au loin. Écharpe de laine. Il fait froid. Des maisons basses. En bois. Un bel ensemble.
Qui connait Louis Guilloux (né en 1899 et mort en 1980 à Saint-Brieuc)?
Et surtout qui le lit encore ?
On peut commencer par "La maison du peuple" (prix populiste). "Le sang noir" et "le jeu de patience" sont aussi deux œuvres importantes. Ses souvenirs sur son prof de philo Georges Palante - philosophe ayant eu une certaine renommée qui a fini par se suicider - sont magnifiques. Grand humaniste - grandeur de la condition humaine malgré la solitude, le mal de vivre, la détresse. Dénonçant la guerre, les injustices dans une langue pure et simple.

La mer, le soleil, la lumière sur le port de Binic.

Journée du souvenir des victimes de la déportation (dernier dimanche d'avril). La Mairie de Binic a organisé une belle petite cérémonie. Émouvante avec bien peu de moyens.
Le maire vient de déposer la gerbe traditionnelle au pied du monument aux morts.

Jaune comme un champ de colza. Vert comme la végétation au printemps. Et des nuages, indispensables... ne laissant qu'un coin de ciel bleu.
Photo prise du TGV roulant dans la campagne avant ou après Rennes.
J'aime prendre ainsi la campagne française. Elle est toujours belle.

Demain départ pour Binic (Côtes d'Armor). Belle station sur la baie de Saint-Brieuc. J'entends à l'instant que la semaine prochaine sera marquée par des grandes marées avec des coefficients supérieurs à 100. On annonce un temps médiocre pour ne pas dire mauvais. On profitera de l'air marin... Cela nous fera du bien après un hiver long sans soleil et un printemps tardif.

Salué à Aligre, comme souvent, l'ami José - gardien portugais du 26 rue Claude Tillier à la retraite, habitant d’ailleurs cette rue. Aujourd'hui en "tenue du dimanche" belle chemise, costume noir et œillet rouge à la boutonnière.
Il fêtait à sa façon la Révolution des Œillets du 25 avril 1974 initiée par de jeunes capitaines qui se sont soulevés contre la dictature instaurée par Salazar, 48 ans plus tôt. Leur projet était de restaurer la démocratie. Cet événement s'inscrit dans le vaste mouvement de démocratisation qui touchera bientôt l'Espagne, la Grèce, l'Amérique Latine et enfin l'Europe de l'Est. Le peuple portugais a retrouvé ce jour sa dignité.

C'est l'après-midi, fenêtre ouverte sur mon jardin, au calme, sous un soleil éclatant je profite enfin de mon nouvel appartement... Les oiseaux sont contents.

La rue des Boulets – dans le prolongement de la longue rue de Picpus qui traverse tout l'actuel 12ème vers Charenton – qui se poursuivait au nord par la rue Léon-Frot créée en 1944 par le changement de nom de la partie nord de cette rue est connue dès 1672. C'est une des sections du chemin de Saint-Denis à Saint-Maur.
Deux origines pour le nom sont envisagées. Le nom proviendrait d'un lieu-dit, ou bien prendrait son origine dans les guerres de religion du XVIe siècle (boulets de canon).
On la distingue très bien sur les plans postérieurs à 1672 alors qu'elle n'apparaît pas sur les plans de 1600. Pour les plans de 1850 l'actuel Boulevard Voltaire n'apparaît pas encore, il sera visible à partir de 1870.

Voilà trois semaines que nous avons déménagé. Le pire, les cartons de livres... L’appartement est très agréable, mais il était très sale, il a fallu faire beaucoup de nettoyage. Et la cuisine à refaire dans sa totalité. Jing s'est bien débrouillée pour nous faire manger quand même.

Dimanche classique. Jing travaille. Marché d'Aligre le matin où je rencontre toujours deux ou trois personnes. L'après-midi vélo en passant par la Bastille, les quais jusqu'au marché aux fleurs. Notre-Dame est toujours là.

Eugène Saccomano a écrit lui-aussi "son" livre sur Céline "Céline coupé en deux" sous la forme d'un roman. Amoureux de Céline et de la littérature, bien que plus connu comme journaliste sportif, il a écrit une biographie romancée pleine d'allant, très agréable à lire. Le langage fleuri de l'argot, utilisé à bon escient, n'a pu que me plaire...

L'ami Marc Attali - photographe habitant la rue Claude Tillier - a placé dans sa vitrine du rez de chaussée donnant sur la rue, une petite statue de la Reine d’Angleterre agitant sans cesse sa main. S'agit-il d'un adieu à la sorcière Margaret Thatcher ? C'est certain. Il aime suivre l'actualité avec humour... Les anglais aussi, la chanson "Ding Dong ! The witch is dead" depuis la mort de cette femme terrible fait un tabac.

J'aime les rencontres fortuites que l'on peut faire à Paris. Ainsi d'une statue du général Chanzy se trouvant au musée de l'Armée réalisée par Gustave Crauk (1827 - 1905) pour un monument érigé en 1885 par la ville du Mans à la mémoire des combattants de la 2e armée de la Loire, commandée par ce général Chanzy... Statue avec un magnifique registre (ensemble de motifs sur un même niveau horizontal dans une sculpture ) avec pas moins de 14 personnages, réalisé lui par Aristide Croisy - qui réalisa plusieurs statues de bronze de ce général. Une petite rue de mon quartier porte son nom. Général qui fit une longue carrière en Algérie, la guerre Franco-Prussienne de 1870 avec Napoléon III pour finir sénateur, ambassadeur sous la troisième République.

Photo de la statue prise il y a deux jours au musée de l'Armée.

Tour à la bibliothèque Faidherbe par la rue Bouvier, la rue Chanzy, la rue Paul-Bert à l'aller et au retour. Chacune de ces rues mérite intérêt. Combien de fois vais-je y passer ? Commençons par la rue Paul-Bert où se trouvent plusieurs restaurants "à la mode" je croise Jean-Luc Petitrenaud - chroniqueur gastronomique qui s'apprête à enregistrer son émission diffusée sur la France 5 puis le médiatique Cyril Lignac à la terrasse de son restaurant Le Chardenoux.

Une "course" à Sèvres-Lecourbe m'amène dans les beaux quartiers : avenue de Breteuil, avenue de Saxe... Tour Eiffel et dôme des Invalides se dressent dans le ciel bleu. Larges avenues aérées, des bourgeois habillés de la manière la plus conventionnelle se promènent tranquillement, pas de bruit, encore moins de cris. Un véhicule de nettoiement balaye le caniveau sans un mégot... Promenade qui finit au Centre Culturel de Chine avenue de la Tour-Maubourg où se trouve une très belle exposition de porcelaines actuelles avec des paysages chinois traditionnels et de la calligraphie miniature - objet en fait de cette exposition.

Jing étrenne la ligne téléphonique ouverte par Free hier. Elle peut téléphoner en Chine sans limite grâce au forfait...

Sous un ciel gris et pluvieux on va à vélo jusqu'à la rue de Bretagne par le Boulevard Voltaire - tracé rectiligne de Napoléon III de la place de la Nation (a pris son nom actuel à l’occasion de la fête nationale du 14 juillet 1880 )à la place de la République (place du Château d'Eau jusqu'en 1879)- initialement dénommé Boulevard du Prince-Eugène. Ce quartier du haut-marais autour de la Mairie du 3ème est très agréable bien qu'il se boboïse...

Thé à la menthe au marché des Enfants Rouges

Où je m'aperçois que je peux me connecter à un réseau "devolo" sans mot de passe, code, identifiant! Internet m'est indispensable maintenant. Source d''informations formidable. Sans connexion je me sentais coupé du monde.
J'ai trouvé un bel article sur l'immeuble "Cusenier" du 226 Boulevard Voltaire dont on voit l’arrière de notre chambre, une notice biographique sur Jean de la Ville de Miremont poète tué à l'âge de 28 ans au début de la guerre de 14 - dont j'ai parlé hier à l'occasion de la lecture du livre de Jérôme Garcin, etc...

Lecture du dernier roman de Jérôme Garcin "Bleus Horizons". Très beau roman sur le poète Jean de la Ville de Mirmont tué au début de la Grande Guerre. Le narrateur lui-même était à ses côtés et a vécu une courte et forte amitié. Ce narrateur survit à cette effroyable boucherie - de très belles pages sur cette guerre - mutilé, handicapé à vie, n'ayant plus le goût à la vie d'avant n'aura de cesse que de se souvenir de son camarade de combat. Il cherchera, toute sa vie, à rencontrer sa famille, des amis l'ayant connu, à éditer son œuvre de manière à maintenir son souvenir n'acceptant pas, finalement, cette vie brisée. Très beau.

Mort, hier, à Paris du plus français des peintres chinois Zao Wou-ki établi à paris depuis 1948. Il avait su faire une synthèse très colorée et abstraite des paysages chinois traditionnels. Il avait créer un style personnel. Il était membre de L’Institut et décoré par la République Française.C'était un peintre très coté et sa dernière femme l'avait installé en Suisse créant un conflit avec un fils d'un autre mariage. Le Centre Culturel de Chine souhaitait montrer ses œuvres cette année même mais pour ces raisons cela n'a pas était possible. L'argent, l'argent, toujours l’argent... Choisir une de ses œuvres n'est pas facile, je le ferai à une autre occasion...

Notre amie Zhang Pei dans son salon de beauté "Chic et Fun" au 17, rue d'Avron. Elle est heureuse, contente, épanouie. C'était son rêve depuis toujours...

Un peu de Wi-fi chez Zhang Pei me permet d'écrire quelques mots sur ce blog que je souhaite continuer mais l'emménagement nous occupe tous les deux du matin au soir. On est fatigués. Le pire ce sont les cartons de livres, des dizaines....

Après-midi où je prends le vélo pour aller jusqu'au Centre Culturel de Chine à Paris. Traverser tout Paris me change ainsi les idées. Exposition de calligraphie chinoise Yang Bingyan. De la beauté pure et simple.

Semaine où, après Cahuzac et ses millions d' euros qui échappent au fisc, l'on a appris que le grand Rabbin de France Gilles Berheim n'a jamais obtenu l'agrégation de philosophie alors qu'il prétendait être agrégé. La corruption, le mensonge, la fraude gagnent et gangrènent notre société... Ces « élites » sont trop assurées de l'impunité alors qu'un voleur de scooter risque la prison ferme.

Cahuzac – ancien ministre du budget – a fini par avouer avoir des comptes à Singapour ayant transités par la Suisse.
Depuis des semaines il niait l'évidence... Je n'ai jamais apprécié ce personnage arriviste et hautain, par contre la droite l'appréciait; il fait partie de son monde. Il puait. Pourquoi le PS l'a fait roi ? Que faisait-il chez les socialistes ? Selon Rue 89, c'est une question taboue...

J'ai l'habitude de commencer le mois par une photo commentée. Et bien commençons par cette étrange cheminée qui domine l'arrière de ce gros immeuble du Boulevard Voltaire. Majestueux immeuble construit par la société de distillation "Cusenier" au 226 boulevard Voltaire. Photo prise ce jour de ma chambre... Toujours « Voyage autour de ma chambre (1794) » de Xavier de Maistre …