Le soleil, une température bien au-dessus des normales nous permettent de manger encore une fois sur notre balcon-terrasse fleuri de pensées - j'espère qu'elles passeront l'hiver - de chrysanthèmes et de géraniums qui n'arrêtent pas de fleurir. Et pour la première fois on se régale de raviolis chinois!

Le temps printanier nous permet de faire encore une grande balade, comme on les aime, à travers Paris. Passage par le pont d'Austerlitz avec la vue sur Notre-Dame, le Jardin des Plantes, les petites rues derrière le Panthéon. Buffet à volonté, très bien fait et pas cher, à "La Maison du Dim Sum" rue des Fossés Saint-Bernard. Sieste, sous un chaud soleil, au bord du bassin du Jardin du Luxembourg avec les enfants poussant leur voilier comme je l'ai fait il y a 60 ans...
Retour, en forme, par Notre-Dame, majestueuse, le Village Saint-Paul, la Bastille et le Faubourg Saint-Antoine.

Les étudiants mangent sagement sur la place du Panthéon.

"Je me souviens" de la rue Vilin... Alors là on est vraiment chez Perec puisqu'il a passé toute son enfance au 24 de cette rue.

Il la verra disparaître avec tristesse lors de la construction du Parc de Belleville.
J'ai retrouvé cette photo de Henri Guérard très connue dans ma boîte de cartes postales d'art et photos (mon musée imaginaire...).
Henri Guérard, né à Ménilmontant, a passé sa vie à photographier son quartier et il a réalisé de nombreuses vues de cette rue. Je lui ai acheté un tirage de cette rue. Encadré il est en bonne place dans ma chambre. J'ai son album sur Ménilmontant.

Delteil dans son livre "Les Poilus", dont curieusement en cette année de Centenaire on parle peu, l'édition que je viens de lire est de 2008, dresse des portraits assez terribles et drôles de Gallièni, de Clémenceau, des poilus, etc..
"Papa Joffre" a tout un chapitre (chapitre 4) qui commence par : Joffre est le bourgeois des généraux... Du bourgeois, Joffre a le bon sens, un certain conservatisme inné, le goût de l'économie, l'équilibre. Du bourgeois encore, Joffre a le ventre; le ventre et les pantoufles." des phrases courtes incisives, un régal qui me donne envie de lire ses œuvres.

Centenaire de la Grande Guerre 1914-1918.
Je viens de finir la lecture de "Les Poilus" de Joseph Delteil - livre inclassable, comme le personnage. Il ne raconte pas "sa" guerre. Mais en 140 courtes pages il survole la période qui va de la mobilisation (1er chapitre) à la paix (dernier chapitre) qui ne comporte qu'un seul mot: Hélas ! alors que dans sa préface il écrit: A bas la guerre !
Beaucoup de lyrisme, d'envolée. Une vue personnelle, étonnante et finalement juste.

Photo prise en attendant Jean-Philippe et Amélie. Table dressée, belle nappe, fauteuils "Directoire" refaits. Je pense au cousin de mon père Moune, grand photographe amateur, qui prenait ainsi, le jour de Noël qu'il passait "chez nous", la table dressée à Bécon, Vernon, Rueil.

Pour Eric Le Boucher c'est essentiellement la classe politique, et depuis une trentaine d'années, qui est responsable de la grande déprime des français. Je partage avec lui cette idée et le titre de son dernier essai "Les Saboteurs" est clair. On a l'impression de voir un congrès du parti socialiste se jouer au grand jour et d'une manière permanente. Pour la droite ce n'est pas mieux avec la guerre des chefs.
Et pourtant les Français aiment la politique mais là c'est l’écœurement, la nausée...

Titre du Monde d'hier soir : "Au Parti socialiste, la bataille de l'après-Hollande a commencé". Encore deux ans et demi à tenir !

Belle rando dans la vallée de la Mauldre en passant par Beynes, où l'on a mangé dans un restaurant populaire tenu par des portugais. Première journée vraiment automnale après un été indien qui s'est prolongé. Des villages restés ruraux, un lavoir dans son "jus", des ponts de pierre sur la Mauldre, des murs de pierres sèches enserrant des bâtisses imposantes, des portes de potagers, des chemins en balcon le long de la vallée comme sur cette photo...

François Hollande se voit imposer, par les députés, des réformes allant exactement contre ses promesses électorales. Un budget voté dans une atmosphère tendue. Depuis dimanche il ne subit que critiques de ses anciens ministres, de la Maire de Lille Martine Aubry. Quel spectacle !

Une quinzaine d’œuvres d'Erró à la galerie Louis Carré.
Couleurs vives, réalisme.

Scènes érotiques qui se mêlent à un plagia de Fernand Léger, des héros de BD, la propagande maoïste, Mao lui-même, etc...constituent sa source d'inspiration.

J'avais vu la rétrospective de son œuvre au Centre Pompidou il y a quelques années et finalement c'est un bon observateur de notre époque.

"Samba" d'Olivier Nakache et Eric Toledano, belle comédie, avec Omar Sy et Charlotte Gainsbourg. Omar Sy dans le rôle d'un sans-papiers sénégalais plongeur dans un restaurant parisien de luxe se fera attraper par la police et atterrit dans le centre de rétention du Mesnil-Amelot à Roissy. Une association arrivera à le faire sortir par l'intermédiaire d'une bénévole en burn-out jouée à merveille par Charlotte Gainsbourg. Toujours "clandestin" Samba court à la recherche de travail "au noir", course incessante entremêlée de rencontre avec Charlotte Gainsbourg, seule, dépressive, très attirée par ce sans-papiers. C'est une comédie, tout finira bien.
J'ai découvert Charlotte Gainsbourg, bien qu'elle ait déjà une longue carrière derrière elle, dans ce beau rôle qu'elle interprète avec profondeur. Je l'ai trouvé rayonnante.

Lecture rapide de "Douce France" de Karine Tuil que j'avais vu, récemment, présenter son dernier roman chez Elkabbach. Il aime bien les jolies juives...
Petit récit où l'auteure se laisse enfermer, en se faisant passer pour une roumaine sans-papiers, au centre de rétention pour sans-papiers de Mesnil-Amelot accolé à Roissy. Elle raconte de l'intérieur la vie dans ce centre. N'a pas vraiment de prétention mais reposant après 5 semaines avec "La France du 19e siècle".

Trouvé le livre où Lang Lang raconte, aidé par un nègre, sa vie de prodige du piano, déjà bien longue puisqu’elle a commencé à deux ans avec la livraison d'un piano - une fortune à l'époque - acheté par ses parents ! Il raconte son apprentissage heureux à Shenyang. Poussé, en fait par son père, il s'agit pour celui-ci d'une revanche, qui dirige son apprentissage avec fermeté il travaille de plus en plus dur pour être le premier. Il fallait être le meilleur ! Son père l'amène à Pékin pour intégrer le Conservatoire National. Des milliers de candidats pour une dizaine de places... Une vie dure l'attend, on connaît la suite et la star mondiale qu'il est maintenant. Une dizaine de pages de photos de famille attendrissantes et émouvantes sont insérées.

Ce matin à France-Inter Pierre Bergé, qui m'amuse, annonce que l'on verra les résultats de la politique de François Hollande et qu'il sera candidat en 2017 et réélu ! Et ce avec son assurance et charisme habituels.
Il m'a presque rendu coupable, après réflexion, de participer au "Hollande bashing"...

Le confusionnisme, chère à notre époque, est partout. Le langage euphémique, largement utilisé par les médias, est exemplaire...
Couac : Quand un ministre dit n'importe quoi le matin et qu'il est "recadré", c'est à dire désavoué, l'après-midi c'est un couac gouvernemental.
Incivilité : Quand un jeune bouscule une vieille en sautant au-dessus du tourniquet d'entrée dans le métro, pour ne pas payer, c'est une incivilité.

Après sa belle reculade de la semaine dernière la Ségolène Royal propose pour punir les sociétés d'autoroute de leurs tarifs élevés et de leurs énormes bénéfices la gratuité des autoroutes le dimanche. On est dans la farce. Madame je sais tout a été remise à sa place assez vite par le premier ministre.
En attendant c'est encore le contribuable qui va payer la reculade de la semaine dernière pour indemniser la société qui devait gérer les portiques chargés de collecter l"écotaxe". On en a jusqu'en 2017...

Les fêtes juives se suivent. Je connaissais "Roch Hochana" - Nouvel An Juif, où l'on se souhaite Shana Tova (Bonne année)- Yom Kippour, le Jour du grand Pardon, maintenant c'est "Souccot" la Fête des Cabanes, des tentes. Fête joyeuse dans la tradition juive qui dure sept jours où l'on vit dans des cabanes - qui sera suivi le 8ème jour de "Shemini Atseret", fête chomée - cette année le 17 octobre.

Les cabanes des cafés du Boulevard Voltaire où se trouve une communauté juive importante.

Journée calme avec Rachmaninov en tête... Il fait partie des compositeurs que j'aime - parce que je le comprends et qu'il me touche, donc. "Sœur Zhang" - Pei- est venu manger avec nous en toute simplicité dans la cuisine. La pluie nous empêche de sortir l'après-midi.

Yuja Wang et Gautier Capuçon au violoncelle ont donné ce soir un récital à la Salle Pleyel composé de trois sonates: la sonate n°1 de Claude Debussy, la sonate en ut majeur op.119 de Sergueï Prokofiev et surtout après l'entracte la sonate en sol mineur de Sergueï Rachmaninov op.19.

Sonate qui semble avoir été composée pour Yuja Wang. Je n'ai jamais vu quelqu'un avoir un tel plaisir à jouer. Elle a su donner toute l'ampleur à cette œuvre romantique, échevelée avec l'âme russe qui rôde. Rachmaninov, pianiste virtuose, a été interprété avec audace, force et poésie par Yuja Wang. Je voulais la voir depuis longtemps.

Ségolène Royal - Ministre de l'écologie et d'un tas de trucs ronflants - qui occupe les médias depuis sa nomination, qui donne son avis sur tout et rien vient de prendre une belle claque avec l'écotaxe qu'elle est obligée de remballer. Loi cherchant à taxer les poids lourds selon le principe "pollueur, payeur". Taxe qui aurait servi à de l'investissement dans les transports. Mais ce qui possible dans beaucoup de pays d'Europe ne l'est pas en France.
Va-t-on attendre 2017 sans pouvoir réformer ce qui ne marche pas ? Laisser les inégalités se creuser ? Laisser la destruction d'emploi se poursuivre ?
L'opposition, tout à ses divisions internes, sans réelles propositions est tout aussi médiocre.

Patrick Modiano prix Nobel de Littérature 2015 - après J.M.G Le Clézio il y a six ans - voilà une bonne nouvelle. Grand écrivain, lisible. Je me souviens avoir lu son "Dora Bruder" en quelques jours lors d'un séjour au Bugue. Il a écrit une importante œuvre romanesque avec, très souvent, Paris en toile de fond et l'occupation allemande. Cet été je voulais lire "Livret de Famille" mais le temps m'a manqué. Ce ne sera que partie remise. Puis d'autres suivront de temps à autre.

Je poursuis la lecture, passionnante, mais dense de "La France du XIXème siècle". On comprend les maux de la société Française et les difficultés actuelles. L'école qui fait, ou plutôt faisait la fierté de notre République, et bien en 1883 la France consacre 1,3% de son PNB contre 1,9% pour l'Allemagne. A l'entrée du XXème siècle la France est restée rurale, formée de petites exploitations. Paysans en retard dans les investissements, l'utilisation d'engrais survivant grâce au protectionnisme.
Pour l'industrie seule l'industrie automobile a vraiment pris son essor et surpasse l’Allemagne (en 1895 350 autos circulent en France contre 75 en Allemagne) sinon la France est toujours en retard pour l'innovation( chimie, téléphone,...) mais suréquipée en chemins de fer.
Il aura fallu un siècle pour que la République s'installe avec une "droite" divisée tout comme la "gauche". Beaucoup de longues batailles stériles.

J'ai réussi, en arrivant quasiment une heure en avance, à participer au cours de gym de Dominique. Content de revoir quelques têtes connues et surtout de se remettre en forme. L'après-midi, au Club des retraités MGEN de Paris, je me suis remis en tête les règles du jeu de Tarots. Jeu qui m'amuse. J'irai sauf empêchement.

Temps automnal. Vent du nord glacial. Cette fois l'été indien est bien fini. On en aura bien profité en mangeant midi et soir sur le balcon...

Fu Site - encore un artiste chinois ayant une certaine notoriété vivant en France - avec son exposition "Politicians"

à la galerie Paris-Beijing montre la férocité des discussions et débats politiques tels qu'ils se déroulent aujourd'hui. Ici un détail d'une de ses œuvres où l'on s'empêche de parler physiquement...

Fu Site est né dans le Liaoning (Chine) en 1984. Il est diplômé de l’Université Tsinghua/Beijing (2006) et de l’école des Beaux-Arts de Versailles (2011). Ce peintre jeune et talentueux a remporté de nombreux prix et récompenses, dont le premier prix Canson 2013. Son travail a fait l’objet d’expositions personnelles et collectives en Chine et en France, où il vit et travaille aujourd’hui.

Dans Le Monde de ce soir, Rudy Riciotti architecte, entre autres du MuCEM à Marseille, publie un article "Halte au principe de précaution", dont j'extrais une phrase: Demain, l’on mettra des garde-corps le long de tous les quais et fleuves et rivières et lacs de France, au titre de la précaution. Et surtout en Inox, pour éviter l’oxydation !. Et on a inscrit ce "principe" dans la Constitution! La Constitution - modifiée 24 fois depuis 1958- devrait être un texte de référence, non modifiable en fonction des intérêts variables des lobbys et au gré des humeurs de tel ou tel président... L'architecte parle de l'Inox car ce matériau a un impact écologique beaucoup plus grand que l'acier ou le béton.

Hier premier jour du mois j'ai voulu mettre une photo. Je la trouve très belle. En quelques années Bagneux est passé d'une commune quasiment rurale à une grande cité de banlieue.
Le livre de Georges Perec paru en 1978 m'a inspiré. Je ne sais pourquoi mais j'ai ce titre en tête "Je me souviens"... Bribes de souvenirs rassemblés par Perec de son enfance (10 ans) à sa jeunesse (25 ans).
Je ferai de temps à autre un billet "Je me souviens", peut-être le premier de chaque mois ou plus souvent.

"Je me souviens" des pièges pour attraper des oiseaux que je faisais avec les enfants des derniers maraîchers de Bagneux. J'avais 11 ans. Je n'ai pas souvenir d'en avoir attraper... Mais j'en garde un excellent souvenir. On s'amusait beaucoup. Ces maraîchers vivaient dans une des dernières fermes. De notre séjour on voyait les terrains disparaitre les uns après les autres pour construire des immeubles HLM qui poussaient comme des champignons, comme on le voit sur cette photo.

Photo prise du séjour de notre appartement à Noël 1959.