Ça y est ! C'est le départ . Gare Montparnasse. TGV à 10h40.

Départ, enfin, demain pour nos "congés" d'été... Direction La Baule. Bel hôtel donnant sur la très sélecte plage Benoît. Pour se baigner il suffit de descendre l'escalier. L'esplanade Benoît étant piétonne...

On attend notre départ en vacances samedi. On sera les derniers...
Jing est en congé pour quelque temps. On va en fin d'après-midi Place des Vosges, où il n'y a plus que des touristes.

On prend un café filtre et un thé noir, très bien servis, chez "Carette". L'illustre Carette du Trocadéro qui a ouvert récemment un beau salon de thé Place des Vosges.

Assomption. "La Vierge Marie" etc... La fin de l'été approche et j'ai toujours de la nostalgie quand les jours raccourcissent... J'aime les longues soirées de Juillet.
J'ai rarement vu aussi peu de circulation et autant de magasins fermés qu'aujourd'hui.
Les arbres perdent déjà abondamment leurs feuilles qui couvrent trottoirs et chaussées.

J'ai appris aujourd'hui l'expression "Désherber en bibliothèque". Trouvé sur Internet: "Dans une bibliothèque, le désherbage est l'opération qui consiste à éliminer et à renouveler des collections[...] Ainsi, un fonds documentaire se doit d’être vivant et évolutif[... ]. Enfin, le désherbage permet de résoudre les problèmes de réorganisation, d'encombrement ou d'impossibilité d'extension [...]."
Belle expression. En effet une bibliothèque est vivante, je procède régulièrement au "désherbage" de mes bibliothèques! J'aime le rangement par thèmes, même si c'est difficile - formats, reliures -, "argot", "Paris", Céline", "livres d'art", "chansons" et même un petit "enfer"... J'ai à cœur aussi de n'avoir que des livres que j'ai lu ou que je me propose de lire.

Long week-end du 15 août. Dans un Paris déserté reste à aller à vélo à La Villette voir et entendre ceux que j'appelle "les brésiliens". Peut être certains le sont...

Parmi ce groupe qui se retrouve tous les dimanches soir celui que j'appelle "el Diablo". Il est magnifique. Je lui trouve une grande dignité et il peut jouer des heures. Il est heureux.

Beau concert au Parc Floral donné par le Quatuor Van Kuijk. De jeunes musiciens prometteurs et sympathiques qui ont interprété magistralement deux œuvres:
- Mozart, Quintette n°2 en do majeur K. 515 (1787)
- Schoenberg, La Nuit transfigurée op.4 (1899)

Le Quatuor Van kuijk et ses deux invités Lydia Shelley, violoncelle et Grégoire Vecchioni, alto jouant La Nuit Transfigurée.

"Le Caire Confidentiel". Très beau film de Tarek Saleh - suédois d'origine égyptienne. Une chanteuse est assassinée dans un hôtel de luxe du Caire. Un inspecteur téméraire cherche la vérité. Téméraire car le coupable est député - ami du fils du Président Moubarak. C'est un peu avant la chute de celui-ci. On aperçoit à la fin du film les manifestants de la Place Tahrir réclamant la liberté qui seront brutalement dispersés.
On parcourt avec cet inspecteur différents quartiers du Caire où la corruption règne partout. Avec de l'argent tout peut s'acheter. Arbitraire et violence sociale - la femme de chambre soudanaise sans-papiers connaissant la vérité du meurtre n'est guère mieux traitée que dans nos pays - règnent.
Urbanisme débridé et saleté ne me donnent guère envie d'aller au Caire...

Retour sur le journal 1939-1945 de Maurice Garçon. Quasiment chaque jour il raconte sa journée, parfois heure par heure. La petite histoire - ses nombreuses rencontres, les difficultés de ravitaillement, l'ambiance dans Paris, au Palais de Justice, etc - rencontrant la Grande Histoire - il suit l'évolution de la guerre avec intérêt, en particulier à la Téhessef comme il dit. Il ne s'en laisse pas conter par les propagandes, les bruits, les fausses nouvelles. Et ce d'autant plus facilement qu'il ne fut ni "dissident", ni gaulliste encore moins collabo, il les hait. Lui-même reçut des menaces qu'il ne prit guère au sérieux. Sa lecture me place au cœur de cette terrible époque. L'année 1944 avec les exécutions sommaires de tous côtés , les exactions, les bombardements de civils le révulsent alors qu'il fut un adversaire convaincu de la peine de mort. Passionnant !

C'est l'été bien qu'il fasse très frais aujourd'hui.... Continuons avec Maître Garçon. Les portraits de ses contemporains sont souvent cruels - il rencontrait souvent des français souhaitant la victoire de l'axe... Alors qu'il ne cesse de protester contre les exécutions d'otages, les arrestations et de suivre les difficultés des allemands en Russie, en Afrique du Nord puis en Sicile.
Pris au hasard page 386 -5 juillet 1942 - "La délation sévit. Le gouvernement vient de révoquer M.Durry, professeur à la Sorbonne. Il avait pendant une délibération de jury d'agrégation, mal parlé de Vichy. Comme il était avec quatre collègues, c'est l'un des quatre qui l'a dénoncé".

C'est l'été. Temps maussade. Beaucoup de pluie. La lecture du journal de 1939-1945 de Maître Maurice Garçon est passionnante. Je suis surpris par sa finesse dans l'analyse de ses années. Elle me permets de comprendre comme jamais auparavant la complexité de cette époque, finalement mal connue. Nos parents nous en ayant jamais parlé. Il n'a cessé de plaider pour les grands de l'époque - l'index des noms cités à la fin du livre est long - mais aussi les petits. Il n'est pas tendre avec les magistrats qui ont accepté sans broncher les lois d'exception. Opportunisme, médiocrité, arrivisme. Ce milieu a-t-il vraiment changé ?

C'est l'été aux Tuileries. Agréablement surpris par l'état du jardin. Des massifs de fleurs. Un gardiennage. Pas de papiers gras. Des statues restaurées, etc... Les travaux du Louvre enfin terminés. Il me semble que c'est la 1ère fois que je vois cet ensemble en état. Une perspective unique. Un passage de touristes incessant. Passage obligé entre le Louvre et la Concorde.

C'est l'été à La Villette - Les Brésiliens sont là, dans leur coin du parc, jouant sans cesse. On chante des chants du pays, on boit des p'tits punchs, on mange des accras, on discute, on rit, on est heureux. "El diablo" impeccable - pantalon noir, marcel blanc à fines bretelles, chaîne en or, foulard noir noué sur la tête, grosse montre - me fascine toujours. J'avais oublié malheureusement mon appareil photos.
En attendant que la glace artisanale soit prête je vais jusqu'à Pantin. Il suffit de passer sous le périphérique, bien aménagé maintenant. Beaucoup de promeneurs. Tour par la rue Cornet et la rue Etienne Marcel et la rue Victor-Hugo. Souvenirs, souvenirs...

J'aime aller au Parc Floral les week-ends pour un concert, toujours de qualité - jazz en juillet, classique en août. L'orchestre invité est le

"Geneva Camerata" - de jeunes musiciens talentueux dirigés par David Greisalmer. En ouverture une création en France "Muévete, Janus...!" concerto pour percussions et orchestre de A.Corrales en présence, comme il se doit du compositeur.

Damien Darioli, le soliste de l'orchestre, aux percussions, grimé en Janus est formidable. Il joue avec tout son corps - claquements de doigt, vibration de la bouche, etc...

Puis du classique de Beethoven le Concerto n°4 pour piano - David Greisalmer au piano et à la direction - et la Symphonie n°4.

J'ai mal à mon Paris.

Bel article sur l'architecture à Paris dans Le Monde d'aujourd'hui. Le titre résume ma pensée et ce depuis pas mal de temps déjà, hélas ! Infantilisation.
Semaine où l'on apprend que Paris aura les J.O. en 2024...
Les J.O. et plaire aux bobos-écolos dégénérés voilà le va-tout de la maire de Paris.
Je pense - est-ce seulement un vœu ? - que tout cela va la perdre et qu'il s'agit d'une fuite en avant...

Le chef d'oeuvre de Luis Buñuel "Belle de jour" ressort en version restaurée. Je ne l'avais pas vu. Une femme mariée à un chirurgien de renom, insatisfaite, se prostitue l'après-midi. Tous les thèmes chers à Buñuel - blasphème, érotisme, perversité, surréalisme - sont là. Une petite merveille de description concise de la bourgeoisie parisienne.

Le film vaut par le jeu de Catherine Deneuve encore débutante. La scène avec Francis Blanche est formidable. Michel Piccoli pour la perversité et le cynisme n'est pas mal non-plus... mais on le sait déjà.

Commencé sur l’Île d'Yeu la lecture du long "compte-rendu", détaillé des six mois de prison subis par Philippe Soupault :"Le temps des assassins". On ne sait rien si ce n'est qu'il fut arrêté à Tunis le 12 mars 1942. Incarcéré sans jugement pour faire plaisir au maréchal dit-il. Il ne parle que de la souffrance liée à la privation de liberté, des gardiens, des prisonniers, de la triste vie de la prison. J'ai lu par le passé quelques œuvres, dont je ne me souviens plus des titres, de cet écrivain qui laisse une oeuvre - poésie, romans,essais - immense. Participa au mouvement Dada puis à la fondation du Surréalisme avec André Breton - avant d'en être exclu !

Commençons le mois par une photo commentée, prise sur le quai de Port-Joinville - Île d'Yeu. J'ai la faiblesse de la trouver réussie même si elle est classique.