J'ai une liste de livres à lire "La mort d'Ivan Ilitch" de Tolstoï en faisait partie. N'ayant rien lu de ce grand écrivain je voulais commencer par une oeuvre plus courte que ses grands romans mais significative de son génie. Quelques belles pages de présentation du personnage - ses ambitions terrestres, son installation suite à son mariage, le naufrage de celui-ci- puis la maladie qui arrive où il se retrouve seul. Des phrases courtes et concises pour décrire la lente descente - seul. La délivrance finale. Un très beau texte.
Deux autres textes "Trois morts" et "Maître et serviteur" se trouvent réunis dans ce Folio.

Je souhaitais depuis longtemps voir Wen Hui, fondatrice du Living Dance Studio à Beijing. Elle présente sa dernière création à Paris "Red - un spectacle documentaire". Red c'est le rouge de la Révolution maoïste. Trois danseuse accompagnent Wen Hui sur scène pour une longue et belle réflexion sur le fameux ballet "Le Détachement féminin rouge". Documentaire car des vidéos d’interviews d'anciennes danseuses, d'historiens, de documents sur la mise en scène de l'époque, etc...sont projetées sur un grand écran - avec lequel les danseuses jouent. Un dispositif scénique très fécond.

Passionnant quand on a vu comme moi il y a quelques années le Ballet National de Chine jouer cette pièce à l'Opéra de Paris. Pièce jouée plus de 3800 fois depuis sa création !

J'aime la Tour Montparnasse, beaucoup ne l'aime pas. Les français n'aiment pas le"moderne". Ils sont contre tout.

Elle va être rénovée. On va lui mettre un pot de fleurs sur la tête -cf la photo du Monde. Vraiment hideux, ce n'est pas de l'architecture mais de l'opportunisme.
Trouvé sur Internet une réaction de bon sens de la part de Slate.fr: [Et si on fichait la paix à la tour Montparnasse? On voudrait la détruire sans réaliser qu’elle nous manquerait. On s’apprête à la travestir au risque de la ridiculiser. Et pourtant, il est possible d'aimer la tour Montparnasse pour ce qu’elle est, un symbole imparfait mais fort de Paris.]

La démagogie coule à flots à Paris. Le "budget participatif" voilà la belle idée ! Fausse démocratie qui semble plaire aux bobos. On est harcelé pour donner son avis sur la couleur des petites fleurs - qui enlaidissent Paris quand elles sont utilisées à contre-sens. Mais nous n'avons eu aucune information sur le changement de prestataire pour les vélos en libre-service. Pourquoi ? Changement qui s'est fait brusquement dans la plus grande opacité. Exemple parmi d'autres.

Xinran avec "Message de mères inconnues" parle des petites chinoises abandonnées dès la naissance ou pire de "l'arrangement" de ces petites filles. De beaux témoignages de femmes n'ayant jamais connues leurs parents, d'étrangers ayant adoptés une fillette, de personnes ayant connues les orphelinats.
Journaliste animatrice pendant dix ans d'une émission nocturne de radio où les femmes chinoises malgré les difficultés se confiaient. Depuis qu'elle a quitté la Chine pour vivre à Londres elle se consacre à la condition féminine dans cette Chine où croyances, traditions et superstitions ont la vie dure.

Belle et simple promenade sous le soleil depuis le métro Saint-Paul - toujours privé de vélo - jusqu'au jardin de l'Archevêché au pied du chevet de Notre-Dame.

Un endroit que j'apprécie. Je le trouve gai. Aujourd'hui il y avait beaucoup de promeneurs et quelques musiciens de jazz animaient le kiosque comme il arrive souvent.

Je ne voulais pas louper "Petit Paysan" premier film d'Hubert Charuel tourné dans la ferme de ses parents. C'est chose faite. Magnifique, émouvant, saisissant. Un jeune paysan interprété par Swann Arlaud, la trentaine, célibataire, vivant chez ses parents consacre sa vie à une trentaine de vaches laitières. Sa sœur, vétérinaire interprétée à merveille par la rayonnante Sara Giraudeau,

soigne le troupeau. Une fièvre hémorragique, très contagieuse, frappe une vache - il faut l'abattre. C'est l'angoisse qui saisit ce "petit paysan" après tant d'autres en Europe. Et là le spectateur est plongé dans ces crises sanitaires à répétition frappant l'agriculture.
Des acteurs qui nous touchent, des vaches filmées sous toutes les coutures, la traite du matin, du soir mais aussi en arrière-fond la campagne, la vie "rurale" et le dur métier de paysan - un mot simple qui me plaît.

Propos sur le temps 2.
Encore le temps. Aujourd'hui dernier jour de l'été. Il fait beau. J'écris ce billet sur mon balcon protégé du soleil par mon store. Demain ce sera l'automne... Puis début octobre ce sera la Fête de la Lune des chinois. Fête marquant la fin des récoltes. Le monde rural était attentif au temps. Les choses ont changé, les gens mangent des fraises toute l'année... Pas moi !

Propos sur le temps 1.
Pourquoi tous mes messages ont pour objet "Le temps passe vite..."? J'ai toujours ressenti l'écoulement du temps et jeune j'avais déjà compris que les saisons, les fêtes religieuses ou profanes, les récoltes rythmaient cet écoulement. Je me souviens que mon père parlait, avec son cousin, de l'accélération du temps qui passe en vieillissant. J'y suis à mon tour.

Un exemple de ce temps cyclique. Roch Hachana (nouvel an juif - an 5578) que les juifs, très nombreux dans mon quartier, sont entrain de fêter. Alors souhaitons "Shana Tova" à tous.

Reçu ce matin un message pour la fête des jardins du prochain week-end.
"Fête des jardins à Truillot [...]
C'est la fête des jardins et de l'agriculture urbaine à Paris ! [...]"
L'agriculture urbaine à Paris ! Que de sottises et surtout de mépris -bien parisien- pour les agriculteurs!
Il y aura aussi des "Ateliers proposés pour petits et grands : semis, carte des initiatives citoyennes, papotage, pelouse lounge, fleurs d'exils." Mettre sur le même plan "la citoyenneté et le papotage" m’inquiète... On est dans le plus grand confusionnisme où les mots n'ont plus guère de sens.

Beaucoup d'envie de visites pour les Journées du Patrimoine. La Chapelle expiatoire si méconnue, la nouvelle cathédrale orthodoxe Russe, la toute nouvelle ambassade de Chine dans un magnifique Hôtel particulier du VIIe. Ce sera remis à plus tard.

Été photographier l'immeuble au coin du Boulevard Voltaire et de la rue Alexandre Dumas en face de chez moi. Ce sera ma participation aux Journées du Patrimoine...

Très bel immeuble que je voulais photographier depuis longtemps. Immeuble construit en 1882 par l'architecte V.E Naveau - d'où le "N" à l'entrée.

Sur la façade côté rue un beau buste d'Alexandre Dumas avec au-dessus la liste de ses principales œuvres. Il possédait un hôtel particulier, aujourd'hui disparu, dans la rue qui porte son nom.

Lecture de "Les jeunes chinois" du journaliste sinophile Edgar Dasor. Etude précise et fouillée du parcours de 27 jeunes chinois pris parmi les 200 millions de cette génération d'enfants uniques pour montrer leurs attentes, leurs contradictions, leurs rapport avec le Parti Communiste qui décide de tout. Des histoires passionnantes - si éloignées de celles des européens.

Il y a une semaine je devais me faire opérer d'une mauvaise hernie... Je ne sais pas trop si ce genre de remarque entre dans le cadre de ce blog... Mais cela me bloque à la maison.

Un non-événement qui va envahir les médias. Ҫa y est l'organisation des J.O. 2024 est attribuée à Paris. Je ne me faisais plus guère d'illusions... On est bien dans l'ère de l'homofestivus cher à Philippe Murray - j'en ai souvent parlé - qui transforme mon cher Paris en Parc d'attraction pour des hordes de touristes. Hôtels et Airbnb fleurissent partout...
La Maire de Paris - mais pas seulement - se déchaîne. Autosatisfaction, démagogie, mensonges. Aux prochaines élections municipales j'espère bien que les parisiens vont la remercier.

Jean Clair dans son journal 2012-2015 "La part de l'ange" parle selon son habitude de choses et d'autres. Du passé avec nostalgie, du présent avec lucidité, de l'avenir mais aussi de la langue française et de l'art contemporain qu'il vomit et qu'il sait critiquer avec intelligence - historien d'art il connaît son sujet. La mondialisation évidemment avec la financiarisation qui l'accompagne est au cœur de sa réflexion.
J'ai pris ce livre car enfant il a vécu à Pantin et il en parle avec chaleur. p.17 [...] Maître Pierre à l'école, à Pantin, rue des Grilles... en CM1... Pantin, la rue des Grilles... on y parlait la langue des fortifs, de la ceinture et du canal de l'Ourcq. [...]
J'ai vécu longtemps à Pantin et l'école de la rue des Grilles existe encore...

Hier je parlais de l'"Opération Meuble" organisant le pillage des appartements juifs par les allemands.
Je me souviens de mon grand-père traitant les allemands pendant l'occupation de "rois des déménageurs". Il me semble que c'est bien l'expression qu'il utilisait - et l'avoir entendu plusieurs fois. Il en riait.
Je me souviens aussi avoir entendu mes grands parents parler des meubles "Lévitan". Il y avait sans doute un magasin Boulevard Barbès qu'ils fréquentaient. Une autre époque, maintenant on achète ses meubles chez Ikéa, et ce dans le monde entier...

"Des camps dans Paris" est le résultat d'une grande enquête réalisée par les auteurs (un historien, une sociologue) pour décrire en détail l'Opération Meuble organisée par les allemands pendant l'occupation. Des internés juifs - certains finirent par être déportés - devaient recevoir, trier et réparer le contenu complet des appartements des juifs pillés par les allemands. Une fois conditionné l'ensemble était expédié en Allemagne par des centaines de wagons et distribué aux sinistrés allemands - le meilleur allant, évidemment, aux dignitaires nazis. Ces trois camps - Austerlitz quai de la gare le plus grand, le magasin des meubles Lévitan en face de la mairie du 10e, un magnifique hôtel particulier rue Bassano - fonctionnèrent discrètement - les internés ne devaient pas se montrer - de juillet 1943 à août 1944.

Nous avons appris la mort, hier, de Pierre Bergé. Il avait sauvé "Le Monde", il y a quelques années. L'édition datée du 9 septembre lui consacre 4 pages intitulées "Pierre Bergé, une vie libre" - qui se lisent comme un roman. Il voulut être riche, il le fut... Il fit bon usage de sa fortune. Mécène des arts, de différentes causes auxquelles je n'adhérais pas forcément.
J'aimais l'entendre ou le voir parler avec brio. Il était "cultivé". Il aimait les livres. Il m'amusait.

Evidemment lors de son récit Sylvain Tesson ne pouvait pas ne pas citer (p.57) l'exergue du "Voyage au bout de la nuit" qu'il fredonnait dans son casque de moto:

Notre vie est un voyage
Dans l'hiver et dans la nuit
Nous cherchons notre passage
Sous le ciel où rien ne luit

Photo prise par le photographe qu'il avait emmené avec lui dans le side-car.

Je ne suis pas particulièrement amateur de récits de voyage mais j'ai lu d'une traite hier la "Bérézina" de Sylvain Tesson. Un original, cherchant sa voie, comme je les aime. Voyageur-écrivain-essayiste il fait le récit de son voyage sur une moto "Oural"de l'époque soviétique équipée d'un side-car de Moscou à Paris en plein hiver russe en décembre 2012 en suivant la route de la retraite de Russie de Napoléon Ier et les lambeaux de la grande armée. Récit réjouissant quand il raconte ses démêlés avec cet engin dans la neige, la boue, la glace des plaines russes et biélorusses. Récit qu'il entremêle des mémoires de participants à cette terrible retraite transformée en hécatombe. Procédé classique mais très réussi ici. Et puis c'est un amoureux de la Russie Éternelle comme l'a été mon grand-père. J'ai voyagé avec lui dans ces paysages de bouleaux enneigés que j'aime par dessus tout.

Inventaire des livres sur ma table de nuit:
-Léon Blum - Lettres de Buchenwald
-Huysmans - A rebours
-Jean Clair - La part de l'ange
-Sylvain Tesson - Berezina
-Des camps dans Paris - Austerlitz, Lévitan, Bassano juillet 1943-août 1944
-Philippe Soupault - Le temps des assassins - à terminer
-Marcel Jouhandeau - Le livre de mon père et de ma mère
-Jean Cocteau - Portraits-souvenir
Une belle provision pour les prochains jours où je ne pourrai guère sortir...

C'est la rentrée. J'écris en entendant les enfants de la Maternelle mitoyenne qui jouent dans la cour de récréation... J'aime leurs cris.
Il faudra attendre un an pour retrouver les après-midis , les soirées d'été passées à la plage qui resteront toujours de bons souvenirs. Je me souviens des mois de juillet passés "à la mer" de ma jeunesse.

D'accord avec Luchini - qui va jouer à La Baule en septembre - "il y a quelque chose de baudelerien à La Baule, car tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté...". Je le vois et l'entends déclamer...
Nous avons apprécié ce calme, ce luxe et en avons profité.

Retour de La Baule ce soir même.

Choisir une photo n'est pas facile. Peut-être celle de la baie du côté de l'esplanade Benoît vue de la salle à manger de la Villa Caroline un jour de grande marée- coefficient 101.

La balise signalant des rochers du côté du Pouligen est à sec. Les pêcheurs à pied s'en donnent à cœur joie.