Encore Sylvain Tesson avec ses "Nouvelles de l'Est". Amoureux fou de la Russie et en particulier de la Sibérie. La neige, le gel, le dégel, la boue, le vent, les bouleaux mais aussi les moujiks, les chasseurs, les aventuriers et puis la vodka que l'on boit en quantité... Lui-même est un bon buveur... Il est formidable pour nous faire aimer cette âme Russe qu'il saisit si bien et que j'aime. C'est mon grand-père qui me l'a fait connaître.

Beaucoup de chansons de Bernard Lavilliers vont me tourner dans la tête. De très beaux textes poétiques. Un extrait des "Mains d'or":...J'voudrais travailler encore - travailler encore
Forger l'acier rouge avec mes mains d'or
Travailler encore - travailler encore
Acier rouge et mains d'or
J'ai passé ma vie là - dans ce laminoir...
Paroles qui me prennent aux tripes.

Avant une tournée, concert de Bernard Lavilliers ce soir à l'Olympia pour présenter son nouvel album "5 minutes au Paradis".
Plus de deux heures, une belle énergie, des chansons engagées. Il n'a rien perdu de son mordant. Avec lui "Croisières méditerranéennes" n'est pas une croisière Costa mais la terrible traversée que les africains doivent faire pour arriver en Europe. Un très beau texte. Paris la grise. Charleroi - la paupérisation des villes, etc... En grand musicien il s'est entouré de six excellents musiciens qui savent un peu tout faire - cuivre, percussions, guitares.

Les mains d'or une des plus belles chansons sur notre époque en rappel.

Projection de "Garde à vue" au club Beauharnais. Un bon policier de Claude Miller (1981) avec des dialogues d'Audiard. Un huit-clos entre un inspecteur de police - Lino Ventura - et son adjoint - Guy Marchand -et un notaire petit notable

merveilleusement ambigu joué par Michel Serrault soupçonné du meurtre de deux adolescentes. Unité de lieu - un commissariat de police - et de temps - nuit de la Saint-Sylvestre - pour réaliser un huit-clos oppressant.

Je me souviens du quartier Saint-Severin avant qu'il ne soit envahi de mangeoires pour touristes. J'aimais le traverser et j'achetais un loukoum à la pâtisserie tunisienne faisant le coin de la rue Saint-Severin et rue de la Harpe. Elle existe toujours.
Rue de la Harpe, mon père mangeait parfois dans un petit chinois. Il m'avait invité plusieurs fois.

Comme Claude Eveno et beaucoup d'autres je suis un promeneur amoureux de Paris. Je me souviens de la Place du Tertre, déserte, le matin de bonne heure avant l'arrivée des hordes de touristes. Touristes qui admireront les mochetés proposées par les marchands du temple au lieu d'essayer de sentir la beauté du lieu. Et surtout de la Place du Calvaire mitoyenne qui avait encore un caractère rural. J'habitais à l'époque rue Chappe, rue parallèle au funiculaire et aux escaliers montant au Sacré-Cœur, avec vue sur la Tour Eiffel...

Claude Eveno avec son "Revoir Paris" me donne envie de me promener encore et toujours dans Paris.

De plus il a choisi des illustrations essentiellement des photos de l'école humaniste. Des digressions intelligentes sur les photos des grands de Marville à Janine Niepce - comme cette très belle Porte Saint-Denis de Janine Niepce.
On pense à Perec avec sa rue Vilin...

J'ai hésité à prendre à la bibliothèque "Revoir Paris" de Claude Eveno - urbaniste de ma génération, ayant vécu à Paris dans différents quartiers. Des livres de promenades j'en ai lu beaucoup, c'est une tradition littéraire française. Celui-ci est un régal. Je ne le regrette pas. Ses 15 promenades dans différents quartiers qu'il a fréquenté par le passé et qu'il revisite sont passionnantes. Des considérations personnelles, érudites et critiques, sur l'architecture et l'urbanisme. Et puis le regret que le tourisme de masse est tant abîmé Paris.

Hier, Emmanuel Macron a reçu les chefs de parti. A sa sortie Mélenchon le chef de file de La France insoumise en a profité encore une fois pour dire tout le mal qu'il pense de l'ancien Président – sans citer son nom - du grand art comme je l'aime :..."ce n'était pas les numéros qu'on a connus ici dans un passé proche" quand "on avait l'impression de discuter avec une anguille". Une anguille ! Je l'ai vu à la TV. Il se délectait. Bravo Monsieur Mélenchon !
Ceci dit je n'entends pas grand monde pour parler de cet affreux quinquennat et surtout en bien....

Je passe beaucoup de temps à préparer "mes" cours particuliers de mathématiques de 6ème. Je le fais avec le même sérieux que je le faisais pour mes cours de lycée quand j'étais encore en activité. Je n'ai jamais compté mes heures, c'était mon plaisir. Cet amour du "travail bien fait" m'a toujours guidé, c'est je pense de la vanité.

A partir de ce dimanche après-midi je me suis engagé à donner un cours de mathématiques à une petite chinoise de nos connaissances.
Elle est en 6ème et a du mal, comme beaucoup en sortant du primaire. Elle a l'air pleine de bonne volonté. Je vais le faire avec le sérieux que j'apportais à préparer mes cours. Premier cours sur "les nombres entiers". Pas si facile d'expliquer ce qui aurait du l'être à l'école primaire.

A la lecture du "Journal de 1920" de Isaac Babel on comprend d'où vient la haine du peuple polonais pour les russes et surtout l'antisémitisme viscéral du peuple russe. Babel, juif d'Odessa, journaliste, s'engage dans l'armée rouge comme correspondant de guerre et suit ainsi la guerre russo-polonaise - les bolcheviques voulaient apporter liberté au peuple polonais! Terrible et inutile. Des pages pour décrire le massacre des juifs polonais des shtetls, les synagogues profanées, brûlées, les pillages systématiques, etc...Babel finira fusillé le 27 janvier 1940. C'était le stalinisme.

Magnifique dessin de Kak qui résume parfaitement la situation telle que j'ai pu le voir hier. Une CGT que plus personne n'écoute. Féroce mais très juste. Est-ce seulement le plaisir de se retrouver entre copains et copines ?

Manif Boulevard Voltaire de République à Nation c'est tout droit. Quelques vieux professionnels. Les rangs s’éclaircissent. Il y a de gros ballons.On fait un peu de bruit, on boit des canettes. C'est une journée d'action. Contre quoi ? Personne ne le sait trop.

Heureusement les jeunes anarchistes de tous poils, les étudiants auxquels se mêlent les casseurs sont là en tête de cortège sont là pour mettre un peu d"ambiance. Casser quelques vitrines de banques et d'assurances. Je trouve qu'ils sont de plus en plus nombreux.

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas été traîner chez Joseph Gibert. J'en ai souvent parlé.

Je ne me lasse pas de remonter le Boul'Mich, aujourd'hui, du pont Saint-Michel (1857) avec ses "N" impérial de Napoléon III, commanditaire de ce magnifique pont jusqu'au Reflet Médicis, cinéma d'Art et d'essai.

Belle promenade jusqu'au Père Lachaise sous un beau soleil. J'aime aller flâner dans ce lieu calme à cette saison - chrysanthèmes, feuilles mortes, couleurs automnales. Et puis c'est une promenade dans l'Histoire petite et grande. Colette, Chopin, Desproges, Arman, Talma, les gloires napoléoniennes, etc...

Photo que je trouve géniale, centrée sur Hollande dont la médiocrité ressort bien. A gauche Hidalgo la teigneuse et à droite notre nouveau Président Emmanuel Macron. On aperçoit même dans le flou le terne opportuniste - c'est un écolo - François de Rugy qui a réussi à être Président de l'Assemblée Nationale...
Toute la dureté du Monde politique est là.

Le Monde daté 14 novembre. Pour illustrer les commémorations des attentats du 13 novembre 2015

Que penser du goût des français pour les commémorations ? Hier l'Armistice de 14-18 qui devrait rester à mon sens et tout à fait justifié. Demain les attentats du 13 novembre 2015. Le fera-t-on tous les ans ? Sous quelle forme ? Jusqu'à quand ? J'ai un peu le sentiment que ce petit monde médiatico-politique est content de se retrouver entre soi.

Voilà 99 ans que l'Armistice mettant fin à la guerre de 1914-1918 a été signée.
Le 11 novembre 1918 pour un de mes grands-père la guerre était loin d'être finie comme pour beaucoup d'autres d'ailleurs. Embarqué à Brest le 14 juillet 1918 pour le nord de la Russie avec le 21 e Bataillon d'Infanterie Coloniale. Il participa à la campagne sur la Divna et aux combats pour le contrôle de la voie ferrée Vologda-Arkhangelsk jusqu'au mois de mai 1919. Il fut même légèrement blessé le 14 octobre 1918 à la Verste 455 - où l'aventure du corps expéditionnaire pris fin... Il ne fut démobilisé que le 2 juin 1919.
Je pense à lui.

Hier soir, dans le cadre du Festival Paris Tango le Quintet Octavio Sola nous a apporté "tout le soleil de l'Amérique Latine" [cf le programme]. C'était au petit théâtre de quartier, Comédie Nation, simplement une rue à traverser.

Cet Octavio Sola, musicien chilien de formation contraint à l'exil, était entouré de musiciens talentueux et une danseuse les accompagnait intelligemment un morceau sur deux. Octavio Sola porte la bonté sur son visage comme souvent les gens qui en ont vu.

"Éphéméride" tout petit essai de Patrick Modiano. Très personnel, tous les thèmes de son oeuvre sont là. Absence du père, recherche du passé avec l'espoir de retrouver des gens disparus, promenade (ou errance) dans Paris venté et désert, et ici surtout, hommage appuyé à Raymond Queneau qui l'a soutenu dès l'adolescence, mauvais souvenir de "l'école".
Tout cela me donne envie d'en lire plus "Un pedigree"ou son dernier roman "Souvenirs dormants".

Pascale Nivelle - qui fut correspondante en Chine pour Libération - a écrit un joli petit essai sur le PLR, comme disaient les "maos": Histoire du Petit Livre Rouge. Des tâtonnements des débuts (1964) menés par l'ambitieux et terne Lin Biao à la mort décidée le 12 février 1979 par une circulaire du département central de la Propagande. Tiré à des millions d’exemplaires ce n'est plus qu'un objet de collection - je le trouve très beau -, on n'en parle plus guère. Essai mêlant la tragédie qui se déroulait en Chine avec l'aveuglement des "maos" français qui n'ont rien compris - une poignée d'intellectuels ayant fait de belles carrières par la suite.

Le «roi des forains» Marcel Campion était le grand bénéficiaire du marché de Noël. La grande roue – machine à cash incroyable - Place de la Concorde en plein milieu d'une perspective unique au monde , c'est lui aussi. Cette année il l'a fait sans autorisation.. Aujourd'hui il mets ses menaces à exécution en montrant sa force comme il l'a toujours fait. Mafieux, poursuivi par la justice, il ne craint personne, il ne lâchera pas. La Mairie de Paris a toujours tremblé de peur devant ce personnage... Peut-être en a-t-elle profité ? Difficile à démêler. J'attends le dénouement ... J'espère que le droit triomphera. Ce qui n'a pas était le cas jusqu'à présent.

Par un vote en juillet à l’unanimité, le Conseil de Paris a enfin décidé de ne pas reconduire le marché de Noël des Champs-Élysées. Affreux marché sans tradition à Paris où les gens déambulaient tristement à la queue leu-leu. J'invite les parisiens à aller voir les marchés de Noël en Flandres et même celui de Bruxelles, ils verront ce qu'est la convivialité. Marcel Campion, l'organisateur, menace dès demain lundi de bloquer Paris et même de s'installer de son propre chef sur les Champs-Élysées Je vais suivre cette affaire, elle est symptomatique des maux de notre époque.

Dans son film-documentaire "Sans adieu" Frédéric Agou - enfant du pays avant d'être photographe à New-York! - montre la misère matérielle et psychologique, le dur combat pour survivre des derniers paysans du Forez. Un monde que l'on a du mal à imaginer où finalement les animaux ont une vie moins rude que les humains.

Il a filmé une dizaine de ces paysans âgés mais c'est le portrait de Claudette 75 ans qui se détache - morte depuis le tournage du film.
Tout simplement beau.

Été à l'Office de Tourisme Italien à Paris (ENIT) dont les bureaux se trouvent dans un bel immeuble (1908) au 23 rue de La Paix, comme on n'en fait plus, pour préparer mon séjour en décembre à Milano.

J'ai fait quelques photos. Une rotonde éclairée par une magnifique verrière, un double escalier avec tapis rouge, des colonnades, etc... Puis balade jusqu'au Palais-Royal.

Benoît Duteurtre - écrivain, essayiste, critique musical - avec "Pourquoi je préfère rester chez moi" regarde encore notre époque avec sa lucidité et son humour habituels.Un beau chapitre sur Paris. Il n'apprécie guère "Mme Hidalgo"... [p.73 ...son style autoritaire,... p.75 ...communicante politique des temps modernes ... entretenir un climat guerrier au nom du progrès.]
Il parle aussi du "sourire niais" de François Hollande, pour ma part je parlais du "clown triste de l’Élysée", droit-de-l'hommiste allant prêter allégeance au Roi d'Arabie Saoudite, etc...

Commençons le mois par la traditionnelle photo commentée. Celle de cet arbre du Jardin des Tuileries prise lors de la FIAC Hors les murs. Une oeuvre naturelle façonnée par le temps... Je trouve les arbres très photogéniques.

Je me souviens [Georges Perec] qu'il y a déjà quelques années j'aimais aller pique-niquer au pied d'un tel arbre confortablement installé dans un fauteuil de jardin.