Des troupeaux de touristes errent dans Paris en parlant fort, mangeant n'importe quoi avant d'aller ce soir boire et crier aux Champs-Elysées...
Paris est, peut-être, la plus belle ville du monde de plus en plus abîmée par ce tourisme de masse.

"Années noires- Années folles De Paris à Berlin en chansons 1919-45" à Comédie-Nation, petit théâtre de proximité, à la programmation intéressante. Les deux chanteurs acteurs parcourent, avec talent et conviction, l'entre-deux guerres européen, période si riche mais bien tragique.

Une amie Qixiang m'a invité au Théâtre des Champs-Elysées pour le spectacle de la chorégraphe renommée Blanca Li : Robots !

Huit excellents danseurs - quatre femmes, quatre hommes, un robot danseur, des robots musiciens, des vidéos, de la lumière. Une occupation de la scène magnifique, c'est de la danse pas n'importe quoi comme on peut le craindre. Pour la première fois je vois des vidéos qui ont du sens, bien réalisées. Lumière et musique sont en harmonie avec l'ensemble et créent une magie pleine d'humour.
J'ai souvent ri. Blanca Li est venu salué avec simplicité, comme savent le faire les grands artistes,le public.

L'expo "Les Paris de l'industrie 1750-1920" au Réfectoire des Cordeliers de l'ancien couvent du même nom est là pour rappeler à ceux qui ne le savaient pas que Paris fut le berceau de l'industrie en France. Et même d'une industrie lourde, dangereuse et polluante. Le chimiste Chaptal, grand industriel, en particulier pour l'acide chlorhydrique, mais dans beaucoup d'autres domaines, fut un grand pollueur avant d'être chargé de lutter contre ce fléau... Déjà les conflits d'intérêt. Sinon de beaux tableaux de l'industrie, comme je les aime, dans Paris et la proche banlieue: des usines à gaz, des tanneries, des cheminées qui fument, des péniches, des canaux,... Je ne connaissais pas le bâtiment du Réfectoire des Cordeliers qui aurait bien besoin d'être restauré.

Visite de la première rétrospective consacrée à Jordaens (1593-1678)la Gloire d’Anvers au Petit-Palais avant notre grande balade, des Champs-Élysées aux Grands Boulevards en fin d'après-midi, début de soirée pour voir les illuminations de Noël, ou plus exactement Paris dans ses habits de lumière. La Concorde, la rue Royale, la rue Saint-Honoré, la place Vendôme, l'Opéra, boulevard des Italiens, Richelieu-Drouot...
"J'aime flâner sur les grands boulevards
Y a tant de choses, tant de choses
Tant de choses à voir..." Yves Montand

La fraternisation sur le front, lors du premier Noël, en 1914, qui a tant été discuté, sinon remis en cause, entre les soldats français et allemands a bien été une réalité.

Le dessin réalisé en décembre 1914 par mon grand-père ne peut que le confirmer. Dessin magnifique avec un soldat français et un soldat allemand cote à cote, apaisés après avoir trop bu, dans le calme d'une tranchée et un ciel agité avec un vent violent avec l'étoile de Noël, celle que les Rois Mages suivirent, qui éclaire la scène de fraternisation et Jésus de sa grandeur contemple l'ensemble.

Je me souviens des noëls d'antan, comme celui de cette vieille photo retrouvée dans des papiers de famille. C'était en 1954, presque 60 ans, à Vernon, il y avait mes parents, mes quatre grands parents que j'ai eu la chance de connaître, ma sœur Françoise et mon unique cousin Claude, plus âgé que moi de 8ans, qui passait souvent le noël avec nous. On dressait une belle table. Une nappe damassée blanche, un beau service à café ancien. Tout le monde s'habillait de ses plus beaux vêtements. Le cousin de mon père, belge, qui ne s'est jamais marié, passait Noël avec nous. Il venait d'Anvers. Il était passionné de photo, c'est lui qui a pris cette photo. Toute la famille l'aimait beaucoup.
Ce n'est pas de la nostalgie, ce sont des beaux souvenirs.

J'ai découvert Miharu Koshi (コシミハル)chanteuse japonaise née en 1960 qui s'est mise à revisiter le répertoire de la chanson française plutôt traditionnelle en cherchant différentes interprétations de "Mademoiselle de Paris" de Jacqueline François. Son interprétation est formidable et personnelle. Depuis je ne cesse de l'écouter...
Son "Petit cordonnier" de Francis Lemarque en japonais réorchestré est génial. D'autres sont chantées en Français avec un accent charmant, d'autres en franco-japonais... Un de ses CD est intitulé Frou-Frou.
"Ménilmontant" de Charles Trenet , entièrement chanté en Français, est incroyable :
"Ménilmontant mais oui madame
C'est là que j'ai laissé mon cœur
C'est là que je viens retrouver mon âme...
Quand je revois ma petite église
Où les mariages allaient gaiement
Quand je revois ma vieille maison grise..."
Mais aussi "J"attendrai", "Les Roses de Picardie", "L'âme des poètes", "Boum", "Sous les toits de Paris", etc...
Chansons qui résonnent sans cesse.

Isabelle Attané, démographe et sinologue à l'INED, dans son ouvrage "Au Pays des enfants rares - La Chine vers une catastrophe démographique" décrit l'état de la Chine actuelle de l'enfant unique. Étude détaillée, chiffrée avec de nombreux témoignages d'enfants et de jeunes chinois. Aucun aspect n'est négligé: santé, éducation, l'opposition campagne milieu urbain, et surtout le problème des filles dont le déficit des naissances par rapport aux garçons ne cessent d'augmenter, en particulier grâce à l'échographie prénatale. Tableau assez terrifiant et inquiétant. Ce n'est pas la Chine idyllique dont parle nos médias. N'oublions pas les paysans qui n'ont plus comme seule ressource que de vendre leur sang...

C'est l'hiver.
La nuit tombe vite.
Il fait un temps de cochon.
J'hiberne tranquille.
Il faudrait faire rimer ces pauvres vers. Pas facile...

1er jour de l'Hiver. C'est le jour le plus court de l'année.
Dernier samedi avant Noël, les radios annoncent que 14 millions de Français iront dans les magasins et dépenseront 2 millions d'euros chaque minute... Sans commentaire.

C'est les vacances!
C'est les vacances!
C'est les vacances!

Le masque de l'apparatchik "vert" Jean-Vincent Placé, bien propre sur lui, qui a réussi à se faire élire sénateur à force de compromissions et de basses manœuvres, est tombé. Il prône le moins de bagnole pour les autres alors qu'il a réussi à accumuler 133 PV pour excès de vitesse, stationnement gênant qu'il ne paye pas... Heureusement "Le Canard Enchaîné" est là pour révéler ce genre d'agissement. J'espère que les journalistes "politiques" qui le recevront seront un peu plus rigoureux avec cet individu. J'en doute.

Pour le concours de la plus belle décoration de Noël à Catherine Labouré, Jing a eu la bonne idée de faire un fond tricolore : bleu, blanc, rouge sur la porte de son "Atelier Bien-être". Elle va encore être récompensée...

Magnifique exposition "Les Bronzes de la Chine Impériale du Xe au XIXe siècle" à Cernuschi. Henri Cernuschi a acquis en 1872 en Chine auprès d'antiquaires et de collectionneurs une collection unique de bronzes de cette Chine Impériale. A l'époque c'était encore possible, maintenant ils sont parmi les objets les plus recherchés avec les peintures et la calligraphie. A sa mort il a légué l'ensemble de sa collection à la Ville de Paris. Bronzes qui sont montrés au public pour la première fois : vases rituels, objets du Lettré, de culte Bouddhique,...

Accroché, hier soir, deux pages encadrées du "Voyage au bout de la nuit" dans l'édition illustrée par Gen Paul de 1942, rehaussées à la gouache par celui-ci en 1974 un peu avant sa mort.

Gen Paul (1895-1975) peintre expressionniste montmartrois, ami de Céline, a su vivre de son art en utilisant diverses techniques : la gouache, la gravure, le dessin. Il a ainsi rehaussé à la gouache des livres entiers - Le voyage et Mort à crédit- mais il avait démantelé aussi quelques livres, de manière à récupérer ses illustrations pour produire des pages isolées. Pierre, un bouquiniste, m'en a vendu quelques unes à un prix raisonnable.

Dimanche classique de décembre. Les jours raccourcissent. Les magasins sont ouverts. Les gens s'agitent. Vont-ils dépenser plus ou moins que l'année dernière ? Vaste et intéressante question...

Une amie de longue date, Agnès, qui a quitté Paris pour Fougères en Bretagne a "convoqué", c'est le terme le plus approprié, quelques amis pour son 60ème anniversaire à la brasserie de la Place de l’Hôtel de Ville. On a eu "droit" à une coupe de champagne...

Été aux "Archives Nationales" pour présenter l'histoire dessinée de la guerre de 14-18, par mon grand-père réalisée à 200m de l'ennemi comme il l'a écrit sur le premier dessin. Ensemble de 80 dessins (12x18 cm environ) qui constitue un panorama de cette guerre mondiale. Tous les points sont abordés : l'armement, les différents fronts, le rôle des colonies, l'apparition de nouveau matériel, les combats sur mer, dans les airs, sous terre, les communications, les munitions, l'intendance, la poste aux armées...C'est très complet.
L'archiviste était très intéressée et a convenu qu'il s'agissait d'un ensemble exceptionnel à tous points de vue. J’aimerai publié cet ensemble à l'occasion des célébrations de l'année prochaine, sinon je le ferai mettre sur le site du Centenaire de la guerre.

Le génial directeur du Conservatoire du XIIème Jean-Michel Ferran pour le traditionnel Concert de Noël a encore choisi des œuvres bien adaptées aux élèves et peu connues. La symphonie N°45 de Brahms - il a écrit un livre sur Brahms - , un extrait de Siegfried de Wagner et pour conclure de Jacques Ibert Escales (1920-22) trois pièces d'un voyage que le compositeur a effectué en Méditerranée, la dernière "Valencia" m'a même donné envie d'aller en Espagne. Pièce que l'orchestre symphonique imposant a bissé... Toujours une belle soirée. Peut-être y aura-t-il un concert de fin d'année?

Jia Zhang Ke avec “A Touch of Sin” (titre anglo-saxon, comme on dit, mondialisation oblige) est au sommet de son art. Des plans magnifiques, un montage qui donne au film un rythme, une musique traditionnelle chinoise. Il filme la vraie Chine, celle de Chongqing - la plus grande mégapole mondiale dont le maire vient d'être condamné alors qu'il aspirait au poste suprême, des campagnes. Quatre chinois mis à bout par la corruption, l'injustice, le mépris des "nouveaux riches", la corruption des chefs de villages, le harcèlement sexuel pour les femmes, la difficulté à vivre, se loger, manger, trouver un travail passent à l'acte : meurtres, suicides. En langage officiel on parle d'"incidents soudains"... Enfin la belle Zhao Tao, compagne de Jia présente dans la plupart de ses films, illumine ce film.
On est loin de la Chine officielle que l'on nous présente.

Guillaume Gallienne, acteur sympathique et doué, joue et met en scène sa propre histoire dans "Les garçons et Guillaume, à table!". Il y joue aussi le rôle de sa mère, forte personnalité, avec laquelle ses rapports ne furent pas simples puisqu'elle le traitait en fille - d'où le titre du film. Coming-out à l'envers, en quelque sorte, puisqu'il deviendra un "homme" comme on dit. Le long cheminement est assez drôle mais c'est le personnage de cette mère excentrique, très bien interprétée par Guillaume, qui emporte l'adhésion.

Très bel article dans Le Monde de ce soir (daté du 10 décembre) intitulé "Leurrés par la croissance" avec en sous-titre:
"De 1949 à 1973, la production a crû de 5,3 % par an. Mais les « trente glorieuses » étaient une exception historique : vouloir retrouver ces taux, c'est faire fausse route. Mieux vaut chercher à vivre mieux avec moins de PIB, soutiennent plusieurs économistes." C'est malheureusement vrai mais tous les "dirigeants" "font comme si...". Pratiquement pas un jour sans penser que ma génération a eu beaucoup de chance.

La rue de Charonne, qui menait au village de Charonne, se prolonge par la rue de Bagnolet , longue rue avec des immeubles de toutes les époques : maisons à un étage, immeubles de rapport, immeubles des années 60, 70, en brique des années 30, art déco...

Du domaine de Bagnolet il ne reste que le Pavillon de l'Ermitage, dernière folie du XVIIIème qui a traversée l'Histoire de France. Une des premières propriétaires fut la fille naturelle de Louis XIV et de Madame de Montespan...

Ouvert ce dimanche pour une petite expo sur le village de Charonne (des panneaux), une association s'occupe de la gestion de cette folie. De très belles grisailles (autour de 1725) en bon état et non restaurées. J'ai pu les photographier. Vraiment belles.

Grand tour aux Puces. Celles de Clignancourt, les vraies. Toujours beaucoup de marchandises même s'il est difficile de trouver ce que l'on cherche et que l'on trouve plutôt ce que l'on ne cherche pas... Déjeuner au Voltaire d'une entrée (saumon ou avocat crevette ) suivie d'un plat composé de deux côtes d'agneau grillées avec un gratin de courgette maison pour un prix raisonnable. Un bon bistrot avec beaucoup de touristes étrangers.

Rando de Vaucresson à Rueil en passant par Bougival. Les magnifiques propriétés de Vaucresson, la forêt de la Malmaison, les étangs de Saint-Cucufa, où j'ai tant traîné étant jeune avec mon ami Lucien Gibiat, la crêperie à Bougival, retour à la gare RER de Rueil par les iles où les Impressionnistes canotaient, se baignaient, s'amusaient. Les rives de la Seine sont toujours magnifiques et sauvergardées. On passe à la Maison Fournaise sur l'ile des Impressionnistes où Renoir peignit le déjeuner des canotiers.

Les vergers en friche au-dessus de Rueil, si près de Paris, sont surprenants. J'aime beaucoup passer là.

L'apparatchik Vincent Peillon, ministre de l’Éducation Nationale par ailleurs, à France-Inter ce matin pour parler de notre école, qui recule encore dans le classement PISA. "Système éducatif" de plus en plus inégalitaire, rien ne sera fait, les élèves ont même étaient se plaindre du bruit qui les empêchent de suivre... Tout va bien. Ce monsieur fut un député européen champion de l'absentéisme, il sera néanmoins tête de liste aux prochaines élections européennes l'année prochaine où il pourra se prévaloir des GRANDES réformes qu'il n'aura pas engager...

La France ne cesse de reculer au classement des systèmes éducatifs (PISA) que les radios rappellent chaque heure. Deux petites histoires pour illustrer comment la France va mal. Hier au théâtre du Châtelet j'ai aperçu deux noires. En fin d’après-midi je monte jusqu’à la rue d'Avron, quartier très populaire, voir notre amie Zhang Pei, juste avant d'entrer dans sa boutique je croise six personnes dont quatre noirs. Chacun en tire les conclusions qu'il souhaite.

Générale de "My Fair Lady" au Châtelet. Tout est parfait. Bien enlevé. Il y a du monde sur scène. Décors sobres. L'interprète d'Eliza Doolittle, Katherine Manley chante merveilleusement bien, elle vient de l'opéra. Je me suis aperçu que je connaissais beaucoup des chansons de cette comédie, j'avais étudié Pygmalion de Bernard Shaw longuement au lycée. "The rain in Spain",etc... J'ai ri mais je ne me suis jamais senti réellement transporté.

Commençons le mois par une photo. Un plan, d'une rare beauté, parmi tant d'autres, du film "Heimat" d'Edgar Reitz.

Les villageois émigrant par famille entière emportant ce qu'elles possèdent.