Je crois que la citation suivante trouvée en haut de la page 58 (Gallimard collection blanche) du livre de Régis Debray dont je parlais hier est significative de ce livre. Je peux la prendre à mon compte finalement et peut-être beaucoup d'entre nous.
"Aussi aurai-je passé ma vie à attendre l'inattendu après lequel il n'y aura plus rien à attendre, l'événement qui changerait la vie, celle du genre humain et la mienne en passant. J'avais l'idée apparemment évidente, comme toutes les fausses bonnes idées, que demain serait un autre jour."

Régis Debray dans "Madame H." parle de la fin de l'Histoire - l'Histoire avec une majuscule. Il le fait à sa manière cultivée, lucide, sachant se moquer de lui-même. Le passage sur Giscard est très dur... Admiratif à l'égard de Mitterrand avec lequel il a travaillé. Triste de l'inculture des élites actuelles. Il commence par la visite de Paris par Hitler en juin 40, deux mois avant sa naissance... jusqu'à nos jours.

Triste week-end pluvieux. Ciel bas et sombre. J'aime la lumière...

Encore une dernière photo de Saint-Valery prise du Calvaire des Marins qui surplombe la ville basse avec ses petites maisons de pêcheurs, rachetées maintenant par des vacanciers... L'église Saint-Martin avec sa double nef, la tourelle de l'hôtel-restaurant "Relais Guillaume de Normandy" très Napoléon III, nappe blanche, tentures, service stylé,...- nous y avons mangé très bien deux fois - avec au loin la Baie lumineuse. Il faisait très beau.

La ville haute a gardé un caractère médiéval; à chaque pas on sent le glorieux passé de cette petite ville maintenant endormie. Une église à double nefs, des maisons à colombages, des jardins entourés de hauts murs, des vestiges de remparts encore bien visible, des portes d'entrée, etc... Très belle promenade de cette vieille ville jusqu'à la Chapelle des Marins en dehors de la ville au milieu des champs avec une vue sur la Baie de la Somme magnifique.

Retour de Saint-Valery-sur-Somme ce soir après deux jours de balade le long de la Somme, dans la ville-haute riche d'histoire et la ville basse avec ses petites maisons de pêcheurs. Et toujours de l'autre côté de la Baie Le Crotoy illuminé par un rayon de soleil.
Pas facile de choisir une photo, peut-être celle ci-dessous, où nous avons été saisi par un magnifique coucher de soleil.

Les quais le long de la Somme mardi soir après le diner en rentrant au gîte. Calme, les visiteurs à la journée sont rentrés. Une lumière unique, la Somme s'écoulant doucement le vent étant tombé.

Demain départ pour un week-end en semaine à Saint-Valery sur Somme. Je rêvais depuis longtemps d'aller voir la Baie de Somme. Parfois les rêves finissent par se réaliser...
La traversée de la Russie par le Transsibérien jusqu'à Vladivostok et entrer en Chine en traversant le fleuve Amour restera sans doute à l'état de rêve...

Aujourd'hui à Paris il pleut, il pleut sans arrêt comme il aura plu pendant tout le règne du clown triste de l’Élysée - encore un an... Je ne pense pas qu'il démissionnera, il a même envie de se représenter. Il a tellement bien réussi.
Fin de règne titre du "Monde Idées" du 21 mai avec deux très beaux et cruels dessins de Dussault. Titre déjà utilisé par L'Opinion du 9 mai pour un édito.

Toute la petitesse du personnage est dans ce dessin...
Passionné de politique je le reste mais simplement pour constater que plus rien ne va dans nos institutions...

Petit tour à vélo. Longue conversation avec Pierre, bouquiniste (boîte 52), avec lequel j'aime bavarder. On a parlé de Gen Paul, de ses parents - père né en 1907, mère en 1926 décédée récemment- de ses études, de l'argent dont il se moque,... De la vie tout simplement.

Hier après avoir regarder comment le régime aux abois manipule la police, je suis tombé par hasard sur l'exposition de photos sur le Front Populaire à l’occasion du 80ème anniversaire que le pouvoir "socialiste" essaie de récupérer.
Des photos de grèves, poings levés, des cortèges, Léon Blum haranguant les grévistes, la joie des premiers congés payés, la joie de se baigner, de camper, de voir la mer, de découvrir la nature. Puis la chute de l'espoir avec la guerre d'Espagne et les milliers de réfugiés espagnols... Tous les grands noms de la photo humaniste sont là.

La baignade dans la Seine. Heureuse et lointaine époque! De belles joies simples qui rendaient les gens heureux ! C'est bien fini!

Beaucoup de monde à la manif d'aujourd'hui -toujours contre la loi travail malgré les violences et les provocations policières,

peut-être plus que celles des dernières semaines. Les jeunes, par leur dynamisme et détermination, m'ont impressionné.
Un pouvoir en fin de règne

qui ne compte plus que sur les CRS et gendarmes mobiles, jamais aussi nombreux. De nombreux parisiens regardent avec incrédulité "ce dispositif". Rues bloquées, des dizaines "d'accompagnateurs" casqués, bottés, armés,etc...

Manifestation des policiers excédés par la violence de certains casseurs à leur encontre qui eux-mêmes protestent contre les "violences policières" largement filmées... Tout cela autour d'une loi "travail" qui ne fera qu'aggraver les inégalités... Le seul responsable est le clown triste de l’Élysée qui a su créer un climat détestable en instaurant l’état d'urgence, parfaitement inutile ! Encore un an ! Je craignais que le quinquennat de Sarkozy se termine mal, mais là avec cet incapable j'ai peur... Il s'accroche au pouvoir à tout prix, il ne démissionnera pas...

Philippe Katerine inaugure la salle de concert du Flow arrimé au pied du pont Alexandre III - rive gauche sur la partie piétonne.

Un site magnifique. La petite salle intimiste se prête bien à son récital consacré à son dernier CD "Le film" avec quelques chansons anciennes comme la Reine d'Angleterre où il lui "chie à la raie" avec laquelle il commence...!

Sa loufoquerie, son amour des gens, sa poésie font merveille pour chanter notre époque. Sa chanson "A l’Élysée" où il se moque de celui que j'appelle "le clown triste de l’Élysée avec sa compagne Julie est un petit bijou et d'une justesse terrible. Il m'a fait beaucoup rire.

Le récit autobiographique de Didier Eribon "Retour à Reims" est un magnifique témoignage sur les années 60-70. A l'occasion de la mort de son père il retourne à Reims où il a passé son enfance et sa jeunesse dans un milieu ouvrier, peu cultivé. Il raconte comment - au contraire de son frère - il a tout fait pour échapper à ce déterminisme social pour arriver à sa consécration en tant que professeur d'université de sociologie. Grand livre de sociologie sur cette France des années 60 et la violence sociale qui y régnait.
J'ai vraiment envie de citer quelques phrases de l'épilogue : "Mon propre père? Le cœur serré, je repensai à lui et regrettai de ne pas l'avoir revu. De ne pas avoir cherché à le comprendre. Ou tenté autrefois de lui parler. D'avoir, en fait laissé la violence du monde social l'emporter sur moi, comme elle l'avait emporté sur lui."
Au début de ce récit quand sa mère lui annonce la mort de son père, il écrit : "Je ne l'aimais pas. Je ne l'avais jamais aimé. ... je n'avais jamais cherché à le revoir une dernière fois." Terrible.

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas fait un petit tour aux portes ouvertes des Ateliers d'Artistes de Belleville - 27ème édition ce week-end. La forge du 23 rue de Ramponneau avec ses squatts a été "modernisée" avec des HLM sur rue. Qui a connu ce lieu ne peut que s'attrister... Le côté officiel est incompatible avec ce genre de lieu.

Reste la cour - menacée à son tour par la Mairie de Paris - du 48 rue Ramponneau, où j'ai passé un long moment, encore dans son jus. Un grand atelier de métallerie - des mauvais pavés -

une végétation un peu sauvage dans un coin - des tonnelles recouvertes de vignes ou glycine - de nombreux locaux d'artistes entourant cette cour.

Concert "Mélomania" intitulé par Alain Kremski - programmateur-organisateur généreux et dévoué - "Le Concert Viennois". Une sonate de Mozart (KV 305 en la majeur), la sonate n°7 de Beethoven, la sonatine posthume n°2 de Schubert et trois pièces de Fritz Kreisler que je découvre - là on est vraiment à Vienne ! Au piano le compère habituel Nicolas Boyer et au violon Vadim Tchijik - encore un excellent concertiste formé à l’École de Moscou.
Grand moment de détente. La musique classique m’apaise - paix intérieure complète. J'ai même l'impression que mon arythmie cesse...

J'ai aimé le film de Bruno Dumont "Ma Loute" avec Luchini, très bien en bourgeois odieux - présenté au Festival de Cannes aujourd'hui et sortant simultanément à Paris .
L’histoire: 1910 - Côte d'Opale - une riche famille de la bourgeoisie, décadente, industrielle du nord prend ses quartiers d'été dans sa grande villa (acteurs connus)- une famille de pêcheurs se débrouille comme elle peut pour vivre (acteurs amateurs) avec "Ma Loute" joué formidablement par un jeune Calaisien - la cohabitation n'est pas facile - de mystérieuses disparitions - un inspecteur et son adjoint sont sur le terrain pour enquêter.
Comédie loufoque.
N'oublions pas le personnage principal: "la côte d'Opale"- merveilleusement filmée par Bruno Dumont. La scène du sauvetage d'un canot dans une Manche agitée fait irrésistiblement penser à une peinture romantique ! Des couleurs qui me donnent envie d'aller revoir cette Manche que j'aime.

L'ancien président de la région Ile-de-France Jean-Paul Huchon (70 ans) - aucun charisme, incompétent confirmé, inconnu du grand public mais pas de la justice avec quelques affaires de corruption qui l'a condamné, entre autres à 6 mois de prison avec sursis - voulait se recaser comme directeur d'un organisme public pour 148000 € par an ! Finalement son ami Manuel Valls - vu le personnage, je suppose mais je n'en suis pas sûr - a dû y renoncer.
Ainsi va la République exemplaire du clown triste de l’Élysée... Vraiment révoltant !

Encore un très beau film chinois montrant la réalité de la vie des chinois - pas aussi facile que l'on pense et que veulent bien le penser les chinois "qui gagnent de l'argent"...- et un portrait de la Chine d'aujourd'hui. Là il s'agit de "Red Amnesia" de Wang Xiaoshuai". Centré autour d'une veuve, magnifiquement interprétée, dont les rapports avec ses deux garçons - l'un marié, "gagnant de l'argent", un fils et l'autre homosexuel - sont compliqués et surtout avec sa belle-fille. Conflit des générations, nouveauté dans cette Chine où traditionnellement les enfants s'occupaient des vieux parents. Passé lié à la Révolution Culturelle qui ressurgit et qui imprègne la vie des chinois mais qui reste un sujet tabou. Un parti unique qui contrôle toute vie, en particulier dans les quartiers, les immeubles avec ses femmes qui surveillent le voisinage et le comportement de chacun. Destruction des vieux quartiers dont les habitants sont chassés. Des friches industrielles. Des campagnes qui se désertifient où vivent des vieux et des jeunes enfants.

Très heureux de voir le premier long-métrage "Of Shadows" de Cui Yi 崔谊 sélectionné en compétition internationale Premiers films au festival Cinéma du réel en mars 2016. C’est un documentaire où Cui Yi a suivi "une troupe de théâtre d’ombres du nord-ouest de la Chine, une rare survivance du passé. Dans leur petit triporteur de fortune, les marionnettistes parcourent les routes de terre, de village en village, comme autrefois, hors des circuits balisés des festivals financés et promus à grands renforts de publicité par les autorités, auxquels ils participent pour gagner un peu d’argent, mais à leur corps défendant, et en s’en moquant. Le film joue sur le contraste entre la réalité bourbeuse mais authentique des villages et le clinquant artificiel des spectacles officiels en ville, le contraste étant aussi entre images de jour et séquences de nuit, vision diurne et vision nocturne à la limite de l’onirique, qui est aussi Finalement, le film reflète la réalité schizophrène de la Chine actuelle, partagée entre un discours triomphaliste de la modernité et une réalité rurale et populaire qui est encore dépositaire des valeurs fondamentales de la culture nationale." - commentaire trouvé sur Internet qui résume très bien le film et la réalité chinoise.

Hier anniversaire de l'Armistice de 1945, aujourd'hui Journée de l'Europe : les bus de la RATP sont pavoisés aux couleurs de l'Europe... Sinon l'Europe va mal et l'espoir que les peuples avaient mis dans ce projet a disparu peu à peu.
Demain ce sera l'anniversaire de l'élection du 10 mai 1981 de François Mitterrand. Je m'en souviens. J'avais pleuré de joie. Il y a 31 ans, une autre époque.

Monumenta 2016 - Cette année c'est au tour du chinois Huang Yong Ping avec son installation "Empires". A l'heure de la Mondialisation, quoi de mieux que des conteneurs massifs, empilés formant labyrinthe ou un paysage auquel on s'habitue.

Quoi de mieux que le bicorne de Napoléon, celui porté à Eylau, immense, sur un arc de triomphe formé de conteneurs pour évoquer les puissants de ce monde, qui en veulent toujours plus...
Un long serpent avec ses énormes mâchoires parcourt l’œuvre; il est, peut-être, menaçant pour ces puissants.

L'ensemble est assez réussi et s'intègre aux voûtes du Grand Palais d'une autre époque à la fin de la Révolution Industrielle...

Je lis pour la première fois le supplément "Idées" du Monde du samedi (7 mai). Une page consacrée à Régis Debray que j'aime lire. Il regrette "le temps perdu pour la politique"... Il y parle de l'inculture depuis Jacques Chirac des cercles du pouvoir. Une belle citation que je partage : "Je suis un citoyen en souffrance et un Français humilié, parce que, quand je vois François Hollande, cela m'humilie, et, quand je voyais Nicolas Sarkozy, c'était une épreuve quotidienne." Il aurait pu ajouter l'inquiétude pour 2017 qui s'annonce bien mal...

L' état d'urgence est un véritable scandale. On vient "d'en prendre" encore jusqu'à l'Euro et le Tour de France. Il ne se passe pas un jour sans violence policière, en particulier le jeudi 28 avril et le jour du 1er Mai. De nombreuses scènes où l'on voit plusieurs policiers tapaient des jeunes à terre se trouvent rapportées par les médias. Était-ce une promesse du clown triste de l’Élysée...?

Grande ballade à vélo jusqu'à La Villette - noir de monde. Tous les parisiens qui ne sont pas partis profitent du soleil et de ce jour de congé. Un classique que je n'avais pas fait depuis longtemps. Retour par la Place de la République où la moitié de cette place est "occupée" par "Nuit debout". Mouvement contre la classe politique et, en particulier, les socialistes qui utilisent la violence policière pour le faire taire.

Je parlais hier des vélos qui m'ont toujours accompagné, en particulier dans mes déménagements. J'ai actuellement un bon vélo auquel je tiens beaucoup: léger, de bons rapports, bien à ma taille, une bonne selle, un bon freinage.
Je m'y sens très bien, je l'utilise presque tous les jours...

Je me souviens (Georges Perec)d'avoir commandé, avec l'argent de ma première paye de prof, un beau vélo "Mercier". A l'époque on allait encore "Avenue de la Grande Armée" où les grandes marques avaient leur show-room...
C'était au début des années 70...Plus jeune j'avais un "Alcyon".

Xu Ge Fei dans son récit "Petite Fleur de Mandchourie" - écrit en français - raconte avec beaucoup de détails, souvent touchants, son incroyable parcours de sa naissance dans un camp forestier du nord de la Chine à la frontière nord-coréenne jusqu'à la réalisation de son rêve la création des "Éditions Fei" à Paris où elle vit maintenant. Sa famille persécutée sous Mao s'est sacrifiée pour qu'elle puisse profiter de l'ouverture économique sous Deng Xiaoping. Elle est passée par Shenzhen à une époque où tout était possible, sa connaissance de l'anglais l'a évidemment aidée pour travailler avec les étrangers, puis Shanghai. Un conte de fées, certes, mais qui a demandé beaucoup de travail et de sacrifices. Un joli panorama, à travers ce récit, des trente dernières années de cette Chine qui nous fascine tant.

Commençons le mois par une photo commentée, celle de Xu Ge Fei dont j'ai lu le récit, la semaine dernière pendant mon séjour à Bandol, "Petite Fleur de Mandchourie". Un regard plein de franchise, en accord avec son âme que l'on peut comparer à celui de la vice-présidente Royale posté 1er avril...