Dernier jour du mois de juillet - pour moi ce sont les longues journées à la plage. Je me souviens que nous étions les bons derniers sur la plage de Tharon-Plage (Loire-Atlantique)... J'ai toujours aimé ces longues journées de juillet - je trouve même une certaine tristesse au mois d'août quand les jours vont raccourcir...

Photo en première page du Monde d'aujourd'hui avec un éditorial titré : Xi Jinping le nouveau Timonier pour annoncer une série de six articles sur ce personnage inquiétant.

J'ai tout de suite pensé à cette photo de propagande où l'on voit Mao - le Grand Timonier - accompagné par Chen Yonggui, un paysan assez inculte promu par Mao qui finira Vice-Ministre et Membre du bureau politique du PCC - les autres suivant derrière à la file indienne. Que de similitude pour ces deux photos de propagande que soixante ans séparent - une diagonale vers la droite pour l'une, vers la gauche pour l'autre.

Séance du matin au MK2 Saint-Michel pour trois courts métrages en version restaurée : Charlot au music-hall (30mn), Charlot et le comte (24mn)et Charlot fait une cure (24mn) (1915-1917) réunis sous le titre "Charlot s'amuse". Charlot est formidable pour tout détraquer dans uns société mondaine ou aisée: une cure anti-alcoolique où tout le monde finira saoul, ivre-mort, une représentation de music-hall où les artistes auront le plus grand mal à faire leur numéro, une soirée mondaine qui se terminera en pugilat. C'est drôle et génial.
La fameuse silhouette est déjà bien là - j'ai le sentiment de l'avoir vue se réaliser devant mes yeux ...!

Sérotonine - que j'avais exceptionnellement acheté chez Gibert (je n'achète que peu de livres, faute de place)a trouvé place parmi les œuvres de Houellebecq que je tiens pour LE grand écrivain-observateur de notre monde - certains le jugent cyniques; c'est inévitable quand on est lucide... Dans ce dernier livre il parle des écrivains qu'il aime et de lecture comme d'un bienfait. Rappelons une de ses citations : "Vivre sans lecture c'est dangereux,...".

Page 337 Houellebecq écrit ce beau paragraphe - entre parenthèses:
(Elle s'était quand même déroulée étrangement, à bien y regarder, ma vie. Au fond, pendant plusieurs années, après ma séparation d'avec Camille, je m'étais ...Maintenant je me retournais et je m'apercevais que la vie était finie, qu'elle était passée à côté de nous sans vraiment nous faire de grands signes, puis qu'elle avait repris ses cartes avec discrétion et élégance, avec douceur, qu'elle s'était tout simplement détournée de nous; vraiment, à y regarder de près, elle n'a pas été bien longue, notre vie.) Une pure merveille. Une première phrase formidable, bien dans le style houellebecquien.

Je viens de finir le dernier livre de Michel Houellebecq "Sérotonine". Le héros 46 ans, ingénieur agronome dépressif - il ressemble à l'auteur - décide de "tout plaquer" son travail, sa compagne japonaise, son appartement pour courir après son passé. Héros sous "captorix" antidépresseur - "C'est un petit comprimé blanc, ovale, sécable."- première et dernière phrase du livre. Il aurait pour fonction d'augmenter la sérotonine dans le cerveau (l'hormone du bonheur, mais rien n'est sûr...). Les scènes avec son généraliste sont drôles. Roman noir, hanté par sa propre mort. Tous les thèmes chers à Houellebecq sont présents : la solitude extrême de l'homme contemporain, la violence sociale, la mondialisation qui n'a pas fait notre bonheur. Un grand observateur de notre monde - observateur scientifique, je dirai, comme il se targue de l'être; mais pessimiste.

Terrible canicule qui me bloque "à la maison". Record de température relevée à Paris : 42,6°C ! Moi qui n'aime pas la chaleur je suis servi... Alors repensons au"Comice Agricole du Canton de Belle-Île-en-Mer" ...

Pendant la présentation des bêtes les cuistots préparent un bon déjeuner champêtre comme je les aime... Taboulé, saucisse du pays avec des frites, une glace copieuse pour finir.

Les races bovines de l'île étaient présentées et attestées par un fonctionnaire de la Chambre d'Agriculture départementale - âge, production laitière des derniers mois,... Des brebis, des agnelles, un taureau aussi.
J'oubliais la fanfare qui a ouvert ce Comice - bien doté - comme il se doit... Une belle journée.

Encore deux photos du séjour à Belle-Île. Là le bassin intérieur du Palais au soir du 14 juillet. Une belle lumière sur ce gros bourg actif en journée, calme le soir. Un décor de carte postale.

Le soir avant le feu d'artifice la Mairie avait bien fait les choses avec l"Ensemble National de Reggae". Un groupe de sept musiciens - des cuivres puissants - avec un excellent chanteur. Du classique.

De retour en début de soirée, choisir une photo n'est pas simple... Je trouve celle-ci réussie - le seul matin où le ciel n'était pas bleu, bleu éclatant. Nous avions été voir la Belle Fontaine construite en 1703 par Vauban servant de réserve d'eau douce pour la Marine. Une merveille classée.

Logo de l'Hôtel Atlantique au Palais-Belle-île - je le trouve joli- où l'on va passer 10 jours. Hôtel que l'on connaît, situé sur le quai juste en face du débarcadère. Une animation incessante l'été dans la journée qui cesse le soir où l'on dînera tranquillement.

Dernier petit cours de révision de math de 4ème... Sinon envie de ne rien faire... et d'attendre samedi ...

J'ignorais tout de Pierre Pachet et de son "Autobiographie de mon père" (1987). Titre étrange qui faisait partie de la sélection des 100 romans des années 40 à nos jours publiée par Le Monde.Pierre Pachet raconte la vie de son père à la première personne. Juif russe devant quitter son pays avant guerre pour Paris. L'arrivée de Hitler. La guerre. L'occupation allemande où il vivra sous un faux nom pour échapper à la déportation. Fera des études de médecine pour finir par s'établir à Vichy où il décédera après une longue maladie. Un parcours comme tant d'autres. Ni héroïsme, ni lâcheté. Récit passionnant en raison de sa sobriété et sa précision.

Wang Xiaoshuai avec son beau film "So Long, My Son" nous fait traverser, pendant près de trois heures, les quatre dernières décennies qui ont bouleversé la Chine et surtout la vie des chinois. Un voyage comme j'aime. Film centré sur la vie de famille avec la terrible loi de l'enfant unique. Le planning familial veille. Pas question d'avoir un deuxième enfant... sous peine d'amende et même de perdre son emploi... Un père, une mère et leur fils vivent heureux à Pékin. Les licenciements massifs leur feront perdre "le bol de fer" cher à Mao. Il faut aller sur la côte du sud de la Chine (Fujian)pour retrouver du travail. Là leur fils trouvera la mort dans un accident. Les épisodes s'entremêlent entre la vie collective et la vie familiale et entre le passé et le présent. Une belle saga. Les deux acteurs jouant le père et la mère ont été primés au Festival de Berlin.

Vraiment impressionné - pour la première fois - par ces pieds parfaitement chaussés. J'y reviens. Une beauté parfaite. Sans doute la Grâce. [On voit tant de laideur partout...]

Je ne me lasse pas de regarder les danseurs de tango au jardin Tino Rossi où j'aime aller le dimanche en fin d'après-midi quand je n'ai rien de prévu... Plus que jamais fasciné par ces chaussures à hauts talons.

Ce sont les pieds de cette jolie chinoise qui danse avec une grâce incroyable. Toujours habillée, coiffée, maquillée comme il faut... Une belle tenue. Une ligne parfaite.

Encore 32°C ! Maintenant j'attends samedi prochain notre départ pour Belle-Île. Je trouve toujours à m'occuper "à la maison"...
Le quartier me semble bien calme. Dès les résultats du bac donnés Paris se vide doucement.

Je me souviens qu'en attendant la "collante du bac" je nettoyais tranquillement mon vélo devant notre garage au pied de notre immeuble. Pas d'angoisse, je revois la scène avec netteté. Maintenant les choses ont bien changé. Les collantes ont disparu, les résultats sont affichés devant le centre d'examen et l'on manifeste bruyamment sa joie ou sa déception...

Deux billets successifs pour parler de "politique", en fait, plutôt pour marquer mon inquiétude devant l'évolution du monde. C'est la finance qui régit tout. Peut-être que je ne suis qu'un vieux grognon ? Malheureusement je ne le pense pas...
Et je trouve de plus en plus Macron "creux"...

Grand titre d'une page du monde d'hier (daté mardi 2 juillet) :

"Cette arrogance qui menace de nouveau Macron" - page 10 accompagnée d'une photo où il est en manche de chemise avec son regard d'illuminé... Je suis maintenant bien persuadé qu'il ne peut se comporter qu'en enfant gâté...

Ces projections à bout portant de gaz lacrymogènes sur des manifestants assis bloquant vendredi dernier le pont Sully sont choquantes. Cette scène montre simplement une police livrée à elle-même avec à sa tête un ministre de l'Intérieur incompétent et surtout "aux ordres" d'un Président déconnecté de toute réalité...

Invité à la Mairie du XVIIIe - très belle, je ne la connaissais pas - à une représentation de l'Opéra Kunqu - "Six chapitres d'une vie flottante" d'après l'oeuvre originale de Shen Fu (1763-1832). Une histoire toute simple : après la mort de sa femme Yun son mari Shen Fu se souvient. Une citation de l'épilogue " Quel regret que les jours heureux ne reviennent jamais..." donne le ton.

Ni acrobatie, ni combat, ni Roi, ni brigand comme souvent dans l'Opéra Chinois. J'ai réussi à prendre une photo du seul moment de bravoure... Un pied à la hauteur de la gourde de vin... On a applaudi.

Des artistes du Théâtre de Suzhou qui savent tout faire. Une artiste féminine formidable, sensible au jeu de mains convenu et délicat. Quatre musiciens pour créer une belle ambiance entre rêve et réalité.