Je parlais, il y a deux jours, de Philippe Muray, eh bien, je peux commencer les citations.
Là ce sera l’exergue à sa apréface:
"Nous allons vous faire aimer l'an 2000"
FRANCE TELECOM

Centenaire de la Grande Guerre de 1914-1918.
L'Institut Hongrois présente une belle exposition de photographies de la 1ère Guerre Mondiale. De l'autre côté - la Hongrie n'existait pas encore mais faisait partie de l'Empire Austro-Hongrois grand allié de l'Allemagne - c'est la même horreur, le même carnage, la même désolation.

C'est ce qui rend cette exposition intéressante, par ailleurs, les photos sont d’excellentes factures. Des exécutions par pendaison, des cadavres dans un cimetière, des soldats lisant le courrier avant la tuerie, une sentinelle dans la neige s'abritant comme elle peut, une visite aux blessés par l'Empereur,etc...

"La majeure partie de la sélection provient des fonds de Rudolf Balogh, le photographe qui...a jeté les bases de la profession de photojournaliste en Hongrie. Les milliers de négatifs de Balogh conservés au Musée hongrois de la photographie sont des « produits dérivés » de ses reportages de guerre. Il ne s’agit pas de commandes, Balogh prenait ses photos pour son usage personnel.etc..."

Trouvé à la bibliothèque un gros livre, 1812 pages en petits caractères, de Philippe Muray "Essais". "L'Empire du bien", "Après l'Histoire I" puis "Après l'Histoire II" ouvrent ce recueil puis vient une compilation de ses articles et contributions dans différents journaux et revues à partir des années 80 en quatre parties "Exorcismes spirituels I II III et IV".
Un régal. De la lecture jusqu'en 2015 !
La préface à "Exorcismes spirituels" commence par: "La perspective de pouvoir me désolidariser encore de quelques-unes des valeurs qui prétendent unir tant bien que mal cette humanité en déroute est l'un des plaisirs qui me tiennent en vie. Aucun monde n'a été plus détestable que le monde présent"

"A la vie" petit film de Jean-Jacques Zilbermann plein de bonnes intentions. Dans une reconstitution bien laborieuse des années 60 trois femmes rescapées d'Auschwitz se retrouvent, avec tout leur mal de vivre, à Berck-Plage. C'est d'ailleurs Berck-Plage qui s'en sort le mieux, sa lumière, sa plage immense, son soleil, son front de mer, son ambiance familiale détendue. J'ai bien envie de repasser quelques jours à Berck...

Hier le Pape François - premier Pape non européen - est venu exhorter la vieille Europe, au Parlement Européen de Strasbourg puis au Conseil de l'Europe, à être plus généreuse, plus spirituelle, plus ouverte aux immigrants. Autrement dit la sermonner ! Aucun protocole en dehors de ces sermons...Il sera resté à peine quatre heures à Strasbourg. On commente, on s'écrie, on proteste. Les médias font beaucoup de bruit puis demain on en parlera plus...

p.15 du dernier journal municipal du 12ème, intitulée,"Un 12e durable", on y lit que l'adjointe en charge des espaces verts l'est aussi de la biodiversité et de l'agriculture urbaine [sic] ! "Agriculture urbaine", seuls des socialistes qui n'ont plus grand chose à dire pouvaient inventer l'agriculture urbaine ! A moins que je sois un vieux nostalgique des "espaces verts" tout simple !

Le local de ABDE Transport économique, déménageur que j'ai utilisé deux fois, Faubourg Saint-Antoine, est en travaux. Sur la vitrine masquée au blanc d’Espagne une affichette annonce l'"ouverture prochaine d'un nouveau lieu" ! Un nouveau lieu ! On est bien en boboland ! Ce sera quoi ce nouveau lieu ? Un "Chocolate Bar" ? Un bar à choucroute ? Un espace créatif ?

Les Croix de Bois de Raymond Bernard (1931). Un pur chef d’œuvre. Magistral. Contrairement à de nombreux films de guerre ne fait pas l'apologie de la guerre. Plutôt un dégoût, une révolte contre des chefs militaires incompétents pour qui une vie ne comptait pas. Et avec la "Barbara" de Jacques Prévert, que j'ai sans cesse en tête pour de curieuses raisons, on a envie de crier : Quelle connerie la guerre !

Barbara de Jacques Prévert (1946)
...
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n'est plus pareil et tout est abimé
C'est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n'est même plus l'orage...

Alain Kremski pour Mélomania a programmé Die Winterreise (poèmes de Wilhem Müller 1824)de Franz Schubert. Ensemble de "lieders" sur le merveilleux voyage d'hiver de Schubert avec Christophe Crapez au chant, accompagné au piano par Nicolas Boyer-Lehman. On est en plein romantisme...

Mois de la Photo. Catherine Henriette (lauréate du Prix de Photographie Marc Ladreit de Lacharrière - Académie des Beaux-Arts) passionnée de Chine a, avec "Conte d'hiver, Conte d'été", ramené de belles photos. En particulier, pour l'hiver de Harbin et du fleuve Sungari, qui y coule, gelé l'hiver. Harbin, capitale du Heilongjiang, avec au nord de cette province le fleuve Amour qui marque la frontière avec la Russie Il y est fait, en hiver, un froid glacial. J'aimerai beaucoup aller en Chine en entrant par cette frontière...

Pour l'été elle a photographié les plages de Nandaihe, Dalian et Qingdao avec une foule chinoise qui se baigne. C'est plus connu et déjà vu.

"Musée National" (Le Produit France/2)de Marc Lathuillère est le pendant de l'expo de Michel Houellebecq (Le Produit France/1) vue hier. Très beau travail, des gens en général au travail, prenant la pose, en tenue dans leur cadre, des gens connus ou non mais masqués ! Ce qui modifie notre vision de cette France traditionnelle qui se muséifie, où l'on devient dans son propre pays, un touriste, et crée un sentiment d'étrangeté et même un malaise.

La viande de qualité - Alain Daire, boucher, Cunlhat (Puy-de-Dôme)

Exposition photos de Michel Houellebecq au Carré de Baudouin "Before Landing" sur sa vision de la France qui se transforme

en vaste parc d'attraction : désindustrialisation, autoroutes qui sillonnent le pays, aéroports, voies de chemin de fer grillagées, centres commerciaux implantés à la sortie d'une petite ville, etc...

Des textes poétiques accompagnent ces photos. Le petit film où intervient Arnaud Montebourg est formidable. Sa vision n'est plus celle d'un visionnaire mais tout devient réalité.

Était-ce vraiment urgent, à l'heure où on cherche à faire des économies, de remplacer les "vieux" abribus

par de nouveaux plein de technologie ? Ils sont remplacés à toute vitesse, comme en cachette, j'ai réussi à en photographier un. On n'en a pas parlé dans le budget "participatif"... Curieux. J'ai le sentiment que nous ne sommes pas là dans la plus grande transparence. J.C.Decaux va gagner ainsi pas mal d'argent... Je dois avoir l'esprit mal placé...

Le magnifique projet de la Tour Triangle à la Porte de Versailles a été rejeté, au Conseil de Paris, par l'union de tous les gens qui sont contre tout et surtout la beauté - elle ne doit pas être mise à la disposition du "peuple", quelle horreur ! - le progrès, le véritable modernisme. Les "Verts", contre tout par principe, sont évidemment en pointe dans ce combat, les caciques de la droite ont suivi. On continuera à faire du béton parallélépipédique, bien moche, pas trop haut...

Scan de la 1ère de couverture du livre de Benoît Duteurtre que je viens de finir. Un beau dessin de Sempé qui sait capter, comme personne, l'esprit du français - toujours prêt à dire NON - et de notre époque avec finesse et une poésie incomparable.

Centenaire de la Grande Guerre de 1914-1918.
La Mairie de Saint-Mandé a monté

une très belle exposition sur cette guerre de 1914-1918. Des objets, des documents, des panneaux didactiques mais aussi un bel ensemble d'originaux des cartes postales patriotiques

du grand dessinateur-illustrateur Francisque Poulbot. Des gamins, j'allais dire des "poulbots", jouant à la guerre, sur la butte Montmartre qui vaudront des ennuis à son auteur lors de la seconde guerre.

A l'heure du débat sur le "genre" François Ozon - réalisateur ces dernières années de Potiche, Dans la maison, Jeune et Jolie - avec "Une nouvelle amie" est bien dans l'air du temps. Un jeune veuf - Romain Duris - pour jouer le rôle de mère auprès de sa petite fille se travestit. Cela va jeter le trouble chez la meilleure amie - Anaïs Demoustier - de la morte, dépressive, et perturber sa vie de couple. Une relation complexe s'installe avec lui-elle. Beau petit film qui vaut, encore, par les acteurs. Le mari de cette meilleure amie - Raphaël Personnaz - en cadre moderne et dynamique est très bien aussi.

Très content de retourner à la "Main d'Or". Bien reçu comme de bien entendu. La vie nous a tenu éloigné depuis pas mal de temps de notre "cantine"... Macédoine Parisienne pour commencer, un régal quand la mayonnaise est maison.
J'apprends à l'occasion que la mayonnaise compose la garniture «à la parisienne». Foie de veau découpé en lamelle avec une sauce corse accompagnée de spaghettis et enfin la crème caramel habituelle. Toujours très bien car l'ensemble est fait maison.

Ce soir, aux Théâtre des Champs-Élysées l'Orchestre Philharmonique de Saint-Pétersbourg dirigé par Youri Temirkanov a merveilleusement bien interprété la Symphonie n°6 de Tchaïkovski. Quelle tourmente ! Quelques "phrases" entêtantes qui reviennent souvent ! Et puis ce basson qui nous plonge en pleine tragédie ! Elle porte bien son nom "Pathétique". En 1ère partie le Concerto pour violon n°2 de Prokofiev. Vadim Repin, comme soliste, a été tout aussi remarquable et énergique.

Commémoration du 11 Novembre 1918.
Il y a 96 ans à 11 heures l'Armistice entrait en vigueur après quatre années de tueries et de malheur. Toutes les cloches de France ont sonné.
Cérémonie émouvante et populaire dans le hall de la Mairie du XIe. Un chœur d'enfants du collège Voltaire interprète la Madelon - l'accent dans les discours a été mis sur le rôle capital des femmes pendant cette guerre. De l'émotion, de la dignité, du recueillement. N'oublions jamais. Plus jamais la Guerre !

Trois jeunes filles interprétant La Madelon.
C'est La France que j'aime.

Ce matin, les panneaux lumineux de la Ville de Paris implantés, un peu partout, par J.C. Decaux - je croyais que c'était un affreux capitaliste - annonce la semaine de la finance solidaire. Maintenant tout est solidaire, même la finance...

"Je me souviens" de la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989. J'avais 41 ans, dans la force de l'âge ! J'étais devant la télé. L'émotion m'a gagné comme tout un chacun, j'ai du pleurer de joie.
Personne n'avait prévu que le "communisme" allait s'écrouler si vite. On y croyait plus, bien que depuis le "Retour d'URSS" d'André Gide en 1932 la véritable nature de ce "communisme" était connue. Par ailleurs j'avais eu la chance d'avoir au lycée un excellent professeur d'histoire-géographie non-marxiste, chose exceptionnelle à l'époque où il était de bon ton d'être "marxiste".

"Je me souviens" (Georges Perec)du "trou des Halles". L'expo d'hier m'a donné envie d'aller rechercher "ma" photo prise en septembre 1972. Le grand historien de Paris Louis Chevalier avait bien raison on a assisté là à "L’assassinat de Paris". Quarante ans après c'est encore une verrue hideuse au cœur de Paris, dont on ne sait pas trop quoi faire et que l'on tente de rénover...

Mois de la Photo 2014. Visite de l'expo à la BHVP d'un ensemble de photos contemporaines sur Paris par des photographes de renom "Paris Champ et Hors Champ". Paris est très photogénique, on ne s'en lasse pas. Choisir une photo n'est pas facile, la destruction des Halles, un magasin exotique en couleur(du côté de Barbès sans doute) par Martin Parr, le bassin des Tuileries, une asiatique -chinoise?- dans la foule, des échangeurs gigantesques aux portes de Paris, des chantiers de "rénovation" etc... Peut-être celle-ci, devenu un classique pour les photographes, la résistance d'un petit aux promoteurs, le triomphe de la "modernité", la ville qui change,...

J'ai peur que l'on ait plus le droit dans notre pays de détester les "écologistes". Tant pis, je prends ce droit. Voilà un scan de la fin de l'article de Pascal Bruckner, que l'on peut contester, paru il y a deux jours dans "Le Monde".

Trouvé, enfin, le recueil de chroniques sur tout et rien (le vélo à Paris, le Mariage pour tous,etc...) de Benoît Duteurtre "Polémiques" publiées dans différents quotidiens. Je trouve son avant-propos très juste et le prends à mon compte, étant dans cet état d'esprit. "Avant-propos
Il se trouve que j’ai quelques idées sur mon époque ; une analyse aussi impérieuse qu’elle demeure confidentielle. Chaque matin je m’emporte seul près de la radio qui grésille. D’une actualité à l’autre, je donne mon avis sur tout, je commente les commentaires, j’explique le sens des choses à ma tasse de café. Jour après jour, je réagis à des sujets qui finissent par nourrir davantage que mes humeurs ; et ce n’est pas tout. Dès que je sors de chez moi, mille et un détails m’arrêtent au coin des rues, comme autant de questions urgentes sur le présent, sur la France, sur le monde, ajoutant leur petite pousse à l’entrelacs de mes réflexions.

L’esprit de contradiction s’y exerce avec plaisir envers certaines grandes causes et bonnes intentions. Je sais que tout cela risque de m’attirer des ennuis, mais je ne puis m’empêcher de mettre les pieds dans le plat. J’espère qu’on remarquera aussi, dans ces pages, une forme d’hédonisme, un goût de la douceur de vivre, et l’envie de combattre tout ce qui contredit cette délectation. On y relèvera enfin, sans doute, un mélange de curiosité pour le temps qui vient et de nostalgie pour le temps qui passe. Car je suis un nostalgique de la modernité, amoureux des aventures, mais persuadé que l’esprit moderne doit s’attaquer sans relâche au système moderne.Etc..."

Page Débats du Monde de ce soir une belle contribution de Pascal Bruckner intitulée: La tyrannie des idéologues verts s’oppose à la légitimité démocratique. dont voici le début:
"Vous êtes chef d’entreprise, exploitant agricole, vous souhaitez monter un projet. Vous déposez votre dossier auprès des autorités compétentes, remplissez les formalités administratives, obtenez les autorisations. Si votre projet touche une collectivité ou un territoire précis, un vote d’un conseil municipal ou régional l’entérinera ou le désapprouvera. Vous croyez être sorti d’affaire.

Erreur : vous devez encore passer devant un tribunal invisible qui, lui, ne se soucie ni de rationalité ni de rendement. Il juge selon ses propres valeurs. En France, ce tribunal est composé d’un triumvirat impitoyable, Mme Duflot, MM. Bové et Mamère. Ce sont eux et le parti Europe Ecologie-Les Verts qui sont désormais l’arbitre des élégances.

Si vous échouez à les convaincre, si vous n’obtenez pas leur imprimatur, vous n’avez aucun moyen de mettre en œuvre votre plan. Etc..."
Magnifique! J'avais déjà entendu Pascal Bruckner dire tout le mal qu'il pense de ces salopards de "Verts" qui sont contre toute idée de progrès! Ils auraient brûler Pasteur!

Maintenant tous les lundis après-midi je joue aux tarots. Cela m'amuse beaucoup. J'aime jouer.
Mais le bridge, les échecs, le jeu de go, le scrabble, les dames sont trop compliqués pour moi...
Je me souviens aussi des parties de Rami que l'on faisaient chez ma grand-mère rue Custine sur la table de la salle à manger. On riait de bon cœur.

2 novembre. Journée de célébration des morts. Ce jour est traditionnellement consacré à une visite familiale au cimetière et à l'entretien des tombes. Je me souviens l'avoir fait, au moins une fois, peut-être plus, au cimetière d'Asnières sur la tombe de mes grands-parents paternels. Beaucoup de morts, autour de moi,. Mes quatre grands-parents, mon père, mon oncle Jean et sa femme tante Renée, Moune un cousin de mon père qui nous était très cher, tante Nénette la sœur de mon grand-père qui passait Noël avec nous. Luluce une cousine à ma mère et son fils Michel Derain, mon oncle d'Albert dans la Somme et sa femme. Un ami d’enfance Bernard, le frère d'un autre ami d'enfance Domino. Mon parrain. Des amis de mes parents. J'en oublie certainement.

Centenaire de la Grande Guerre de 1914-1918.
J'ai souvent parlé de Fernand Léger, je reprends une photo faite

le 24 février d'un panneau pédagogique du Musée National Fernand Léger de Biot. On entre dans un mois qui sera riche en commémorations diverses et je trouve que Fernand Léger fut exemplaire pendant cette longue guerre.