Ce matin en attendant mon tour chez le médecin lecture rapide du petit livre d'Abd Al Malik - rappeur que j'apprécie pour son art - "Place de la République. Pour une spiritualité laïque". Écrit après les meurtres du mois de janvier et le rassemblement immense de la Place de la République. Un peu confus (pour moi)mais des remarques assez justes sur la médiocrité des dirigeants politiques, je cite: "la prochaine élection en tête alors qu'ils viennent à peine d'être élus" ..."atteints de la fièvre des ors de la République." Et une conclusion "...face à une société médiatico-financière dont tous les messages sont ceux, de manière avérée ou subliminale, d’un bonheur ou d’un accomplissement matériel. Il faut rompre avec cette illusion. Car la racine de cette illusion est, en vérité, une insatiable folie: la recherche d'un profit érigé en horizon ultime. Là est bien le mal de la profonde crise civilisationnelle que nous traversons." que je ne peux qu'approuver.

Je me souviens de Mény, mon professeur de mathématiques en DEUG-PC qui nous souhaitait, en particulier lors de ses vœux de nouvelle année, d'être "lucide". Ceci m'a marqué pour la vie et j'ai toujours essayé de faire preuve de lucidité. C'est ce que je tente de faire dans ce blog en regardant le monde tel qu'il va... Maintenant avec l'âge c'est même du scepticisme... malgré mon optimisme.

J'ai découvert Paul Veyne lors d'une émission de télévision - historien spécialiste de la Rome Antique, Normalien, ancien Professeur au Collège de France, 84 ans - ce n'est pas n'importe qui mais c'est un sacré numéro. Sa vie qu'il raconte dans son livre de souvenirs "Et dans l'éternité je ne m'ennuierai pas" n'est pas banale.

Encore quelqu'un qui a traversé le dernier siècle, pur produit de la méritocratie Républicaine, tour à tour communiste puis anti-communiste quand les chars russes en 1956 envahissent la Hongrie, etc. Il raconte, sans complaisance, sa passion de l'enseignement, ses amours, sa conception de la mort. Le dernier chapitre est bouleversant et terrifiant (c'est le sentiment que j'ai eu en le lisant).

Je viens d'apprendre la mort de Rachid, mon coiffeur algérien de la rue Saint-Bernard. La maladie l'a emporté en même pas deux mois. Malgré sa rugosité je l'aimais bien, il me coupait les cheveux depuis plus de dix ans. C'était un excellent coiffeur qui me faisait en dix minutes une coupe d'entretien aux ciseaux, sans chichis. Le coiffeur indien de la rue des Boulets n'a pas été à la hauteur, je n'y retournerai pas.
C'est la deuxième fois que cela m’arrive. Rue de la Voûte dans le XIIe, encore un petit coiffeur à "l'ancienne" avec lequel je pouvais parler longuement de vélos, c'était un cycliste et son fils était même coureur... Décédé lui brutalement pendant les vacances d'été.

La vieille France conservatrice incapable d'affronter la mondialisation.
Nouvelle crise agricole. Éleveurs, producteurs de lait, maraîchers sont, à juste titre, mécontents. on va encore agir dans l'urgence et injecter quelques millions d'Euros à fonds perdu qui ne régleront rien. Il y aura des tables rondes, des rencontres, des négociations et pendant ce temps la Belgique devient exportatrice... Je viens d'acheter de magnifiques poivrons rouges en provenance de Belgique.

Dernier jour des Fêtes de Gand.
J'ai été vraiment impressionné par ces fêtes. Pendant dix jours on se retrouve dès le début de l'après-midi pour boire des bières, parler, rire, plaisanter, écouter de la musique de toutes sortes, etc... et ce jusqu'à tard dans la nuit. Amateurs et professionnels rivalisent de talent. Le lendemain matin le centre historique est calme et d'une propreté incroyable après la cohue du soir. Le nettoyage a été fait. Chacun se doit d'y participer d'une manière ou d'une autre. Beaucoup de jeunes - Gand est la première ville universitaire du Royaume de Belgique avec 60000 étudiants - animent et travaillent dans les bars, les terrasses fabriquées avec soin, les podiums,...et même dans les églises.
Tout se passe dans une bonne humeur authentique et sympathique malgré une foule considérable.

C'est Benoît Duteurtre dont le dernier livre "La nostalgie des buffets de gare" vient de paraître qui m'a inspiré dans mon billet d'hier. J'ai lu tous ses livres, c'est un excellent observateur de notre époque qui écrit bien, qui a grandi durant les "Trente glorieuses" comme je l'ai entendu dire à la radio. Il passe dans tous les médias en ce moment et la critique est unanime pour louer son livre.
Il parle de la "nouvelle" Gare Saint-Lazare transformée en banal centre commercial, c'est le monde des marques qui uniformise tout. Je l'ai entendu citer un autre exemple il pouvait faire Paris-Le Havre en 1h40 maintenant il lui faut plus de deux heures... J'en reparlerai certainement.

Il y a quelques années on pouvait aller de Paris à Périgueux en 4 heures environ, cette année j'ai mis 6 heures ! Vive la SNCF, toujours bien défendue par les élus, les syndicats, les gens qui ne prennent jamais le train, mais donnent quand même leur avis. Ça c'est la vieille France incapable, par le conservatisme général et la démagogie des dirigeants, de se réformer et toujours inquiète du progrès au lieu d'en faire bon usage et de penser à l'intérêt général.
L'intérêt général ? On ne connaît pas en France.
On continue à engloutir des millions d'Euros dans des installations vieillottes et obsolètes à fonds perdu. Pendant que l'on discute à l'Assemblée Nationale des sociétés étrangères (hollandaises par exemple)se préparent à installer des lignes de bus performantes, pratiques, bon marché. Le marché échappera encore aux sociétés françaises.

Morne journée d'été et d'attente à Paris. Encore une photo de Gand : un p'tit coin près de notre hôtel où l'on passait souvent. P'tit coin bien calme que j'aimais beaucoup.

Paris l'été, quand on revient de cette magnifique Flandre, n'est que tristesse et saleté. Aujourd'hui chaleur, pollution, ciel bas et noir. Mégots, crottes de chien, gros crachats, etc... On trouve de tout sur les trottoirs parisiens. Mobilier urbain en mauvais état. Des marginaux qui traînent, des vieux,... On est bien loin de la Flandre.

Vue du pont Sain-Michel sur les tours du centre historique de Gand. Magnifique.

Retour d'un beau séjour en Belgique, où plus exactement en Flandre, De Haan charmante petite station balnéaire

- à taille humaine - à quelques kilomètres d'Ostende. Pas facile de choisir une photo, quand même celle de la plage avec la lumière de la mer du Nord et Ostende au loin.

Puis Gent (Gand), ville historique s'il en est... Des maisons du 17ème siècle ne sont pas rares. Des pignons comme je les aime. La Lys qui traverse doucement la ville avant de se jeter dans l'Escaut, le pays est plat - Gand est à 4,45 m d'altitude - jusqu'à la mer.

Je ne m’intéresse guère à "la crise grecque" car ni comprenant pas grand chose. Les politicards sont incapables de prendre la moindre décision. J'ai peur que cela continue et tourne à la farce.
Ce matin à France-inter en 20 minutes Daniel Cohn-Bendit donne des explications claires et même des propositions pour en sortir ! C'est vraiment un européen convaincu et... convaincant.

Vincent Lindon a remporté le Prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes 2015 pour son interprétation d'un chômeur de 51 ans à la recherche d'un emploi dans un film de Stéphane Brizé "La loi du marché". Il était très ému lors de la remise du prix, c'était son premier prix. Inscrit à Pôle Emploi : stages qui n'aboutissent à rien, mise au point avec le conseiller, réunion où l'on "apprend" à se présenter à un hypothétique employeur,etc... La conseillère à la banque, dans ses certitudes, qui propose de revendre la maison qu'on n'a pas fini de payer et puis qui propose un crédit pour l'achat d'une voiture quand on retrouve un emploi... Il deviendra surveillant dans un supermarché. Surveillant des clients mais surtout des caissières. On voit la dureté de notre société. Emploi qu'il finira par quitter car contraire à sa morale. Un rôle pour Vincent Lindon où il fait merveille.

Mon seul et unique cousin Claude est venu d'Orléans déjeuner avec nous. Je suis content. Je lui montre l'album de photos réalisé cet hiver où il figure en bonne place : pavillon de Bécon, le jardin, les noëls à Vernon,etc...
Une bonne journée !

Aujourd'hui Jean-Michel me remet, dédicacé, le beau livre plein de richesses, qu'il a écrit sur sa famille, son village de Merry-la- Vallée dans l'Yonne, les artisans d'un monde rural qu'il a bien connu et qui a disparu totalement.
Cela m'a fait très plaisir et touché car je partage son amour pour ce monde rural que j'ai un peu connu étant jeune.

Davoise, Jean-Michel (1939-....)
Les cinq taillanderies Davoise sur quatre générations, 1806-1960 [Texte imprimé] : histoire locale, Merry-la-Vallée / J-M. Davoise. - Paris : JMD éd., DL 2014 (66-Perpignan : Starprint). - 1 vol. (238 p.) ; 30 cm.
ISBN 978-2-9534849-1-5 (br.) : 25 EUR. - EAN 9782953484915.
DLE-20140711-42951. - FRBNF43861105
14-54777
Trouvé sur le site de la BNF.!

Sur la lancée de la lecture de "Comme un roman" de Philippe Sollers la lecture de Portraits de femmes, du même, m'amuse. Les meilleurs portraits sont ceux de sa mère, sa tante, la bonne de la famille, et surtout Dominique Rollin et bien sûr celui de sa compagne depuis tant d'années Julia Kristeva. Il passe en revue, par exemple, avec une certaine cruauté, les femmes de Président de la République. Il parle longuement de Bordeaux, Venise et l'Ile de Ré ses ports d'attache, pas des USA... Si on n'aime pas Philippe Sollers il ne faut pas le lire...

Commençons le mois par une photo commentée. La côte sauvage à De Haan avec un joli petit texte. Nous y serons exactement la semaine prochaine.

"Joyau du littoral belge, De Haan est la destination par excellence pour souffler un bon coup et profiter de la plus longue plage de sable fin. Une station balnéaire intime et confortable
Venez prendre un bon bol d’air marin en toute tranquillité à l’écart de la cohue touristique dans un hôtel à De Haan, ou Le Coq en français. Si elle possède la plus longue plage de sable de la côte belge, cette station balnéaire n’en reste en effet pas moins confortable et intime. Des vacances pour toute la famille..."