Demain départ pour quelques jours à Saint-Malo. Voir la mer. Sentir le vent, la pluie, les embruns. Une lumière changeante. J'ai une vieille photo où je vais accompagné de ma petite sœur chercher une glace... Je m'en souviens avec précision.

Vue de Saint-Malo intra-muros. Un site vraiment unique, chargé d'histoire. J'en ai un excellent souvenir.

Tombé par hasard sur une émission consacrée à Léo Ferré - avec Robert Belleret un amoureux de ce grand artiste, né à Bécon-les-Bruyères comme mon père (j'aime ce genre de coïncidence).
Un éclairage intéressant sur quelqu'un qui finalement à consacrer sa vie à la chanson. Je pars l'écouter.
Il y en a pas un sur cent et pourtant ils existent... les anarchistes... Paris je ne t'aime plus... quand le beau syndicat reste à la maison... si ça vaut le coup de vivre sa vie...oui ça pleuvait comme à Ostende... un limonaire à faire chialer... "Merde à Vauban" découvert avec mon grand-père qui venu nous garder au début des années 60 était arrivé avec le 45 tours...

"Tata Ye" vient d'obtenir, après 12 ans de séjour en France, sa carte de séjour. Elle pourra ainsi aller en Chine revoir sa famille... Pour fêter l'événement elle nous invite au restaurant pour un dîner-karaoké comme nos amis aiment. Sa fille avec son mari, sa nièce et Van, son ami "Monsieur Gao", et bien sûr "Petite Sœur" avec une voisine "wenzhou" commerçante comme elle sont là. Encore une bonne soirée.

La compagnie "Chansons en Barre" avec Le cabaret du poilu a fait salle comble, hier soir, en notre théâtre de quartier Comédie Nation. Trois comédiennes, chanteuses, sachant danser accompagnées de trois musiciens - sifflotant, chantant, récitant - ont adapté des chansons du répertoire autour de la guerre de 14, de la vie du poilu avec humour et sensibilité. De plus elles sont jolies... Un magnifique spectacle de cabaret dans ce lieu convivial.
De petites scènes - lectures de lettres, de journaux - jouées à merveille avec justesse rendent ce spectacle entraînant. En rappel on a eu "La guerre de 14-18" de Georges Brassens.

Je trouve le dessinateur de L'Opinion Kak, dont je parlais hier, excellent. Celui du 4 février me semble bien cruel et juste. Merci Audiard/ Lautner pour les dialogues.

En allant sur Internet j'ai trouvé celui-ci le Président avec la vice-Présidente - réconciliés après les pleurs de début de quinquennat, il ne faut pas oublier le spectacle ! - Valls, à leur côté, pétaradant selon son habitude.

Il m'arrive de lire le journal "L'Opinion" qui se présente comme un quotidien libéral - c'est à dire bien de droite (mais peut être moins que notre gouvernement...). Je ne l'achète évidemment pas, je le trouve gratuitement dans une école du quartier déposé pour inciter les jeunes à lire les journaux; ils s'en fichent complètement. Sa lecture, ses titres, ses dessins me font du bien et change de la connivence des médias vis à vis de la classe politique et de la fausse compassion -gnangnan,... - qui règne dans notre pays.
Une bouffée d'air et de liberté.

Centenaire de la Grande Guerre de 1914-1918.
Il y a cent ans exactement un déluge de feu s’abattit sur "Verdun", en particulier sur le fort de Douaumont. Et ce dès sept heures du matin. Une préparation d'artillerie que l'on n'avait jamais vu, selon la nouvelle stratégie des allemands emmenés par le Kronprinz lui-même, le Prince héritier de l'Empire allemand.
Je pense à un de mes grands-pères dont on dit qu'il fut sauvé par sa connaissance du russe. L'armée avait besoin d'interprètes pour les troupes russes arrivées en France. Il se porta volontaire. Peu après son régiment fut décimé comme tant d'autres.
Les commémorations officielles, trop nombreuses et fatalement récupérées par les "politiques", ne m'empêchent pas de me souvenir.

François Cornu, pianiste invité de "Mélomania" par Alain Kremski, à la Mairie du 4ème, nous a transporté avec un grand programme romantique, s'il en est:
W.A. MOZART (1756-1791) :
- Sonate en Fa Majeur K 332
F. CHOPIN (1810-1849) :
- Nocturne en Si bémol mineur opus 9 n°1
- Ballade n°1 en Sol mineur opus 23
- Deux Mazurkas, op. 63 n°2 et op .30 n°2
- Ballade n°3 en La bémol Majeur opus 47
F. LISZT (1811-1886) :
- Nocturne n°3 "Rêve d'amour"
- Rapsodie hongroise n°13
J'ai apprécié ses commentaires très pertinents pour introduire chaque pièce - alors que cela souvent m'ennuie...
D'ailleurs j'ai trouvé sur Internet sa présentation du récital d'aujourd'hui: François CORNU est un pianiste amoureux du chant. Il a conçu ce programme comme un grand opéra, commençant par Mozart et son art théâtral de l'intrigue et de l'ambiguïté amoureuse, poursuivant avec deux grands Airs que sont les Ballades de Chopin précédées d'un Nocturne tout en intimité et d'un Ballet de deux Mazurkas, terminant avec le généreux Franz Liszt dans la confidence d'un Rêve d'amour suivie d'une Rapsodie hongroise à la gloire de la Vie, l'Amour et le Partage.

Un petit peu de "Situationnisme" ne fait pas de mal... Voilà ce qu'a pu écrire un jeune étudiant de l'école d'art "Mod'Art" sur la vitre de son école de la rue des Boulets:

Citation qui provient certainement de "La société du Spectacle"(1967). Livre prémonitoire quand on voit où l'on en est...

Lecture passionnante de "1940 l'Année Noire" de l'historien, spécialiste de cette époque, Jean-Pierre Azéma. Il décrit en courts chapitres bien documentés la rapide défaite des armées, la fin de la 3ème République, rapidement balayée. Il raconte comment les allemands ont mis, méthodiquement, sans scrupule et sans négociation, le pays à genoux. La pénurie agricole et industrielle, s'est vite installée en raison de la désorganisation de tous les circuits - création de zones aux statuts différents rendant la circulation, des hommes bien sûr, mais aussi des marchandises difficiles - sans compter le charbon et l'acier du Nord envoyés directement en Allemagne... La naissance de la France Libre, les relations avec l'Angleterre de Churchill et évidemment Pétain avec sa "Révolution Nationale" à laquelle il tenait par dessus tout. Une année terrible.

Le musée Cognacq-Jay consacré au XVIIIe siècle présente une belle petite exposition "Jean-Baptiste Huet, le plaisir de la nature".

Jean-Baptiste Huet (1745-1811) peintre animalier mais aussi des amours des bergers et bergères dans de jolis paysages. Il l'a fait avec la grâce qui convient au siècle des lumières.

Il a dessiné de nombreux thèmes pour les Toiles de Jouy d'Oberkampf - les différentes parties du monde, les fables de La Fontaine,etc... Des projets de joues de canapé sont présentées.

Un peu d'air de Paris sous un magnifique soleil d'hiver. La Seine majestueuse après les pluies abondantes. Serrer la main à Pierre, bouquiniste qui m'a vendu des pages du Voyage au bout de la nuit coloriées par "Gen Paul".
Passage au Pavillon de l'Arsenal pour voir "Réinventer.Paris" présentant différents projets architecturaux innovants à partir de structures anciennes. Le projet de transformation d'une sous-station d'électricité Avenue Parmentier pas loin de la mairie du XIe en salle de cinéma a retenu mon attention.

Bel exemple de l'architecture métallique de la fin du XIXe, j'aime beaucoup ce lieu - comme on dit maintenant...

Écœuré par les "socialistes" et d'une manière générale par la politique, je n'ai pas commenté le "remaniement" imaginé par le pingouin de l'Élysée. Trois écologistes vont à la soupe - deux d'entre eux attendaient depuis si longtemps... Création d'un secrétariat d’État à l'égalité réelle ! La prochaine fois se sera "la vérité vraie". Les commentateurs s'en chargent. Ils ne sont pas tendres.

Repas avec nos amis chinois dans un petit restaurant à la cuisine authentiquement chinoise - pas les éternels nems et le porc à l'ananas sauce aigre-douce - rue Pelleport du côté de la Porte de Bagnolet. Que des chinois, j'étais le seul occidental. Beaucoup de jeunes chinois, entre amis. Du bruit. Tout le monde parle et rit fort.

Une belle semaine chinoise - art, cinéma, tradition et convivialité. Demain repas de midi avec nos amis chinois.
En attendant, aujourd'hui une belle journée de pluie comme il y en a plus beaucoup, alors que je me souviens de journées entières, il y a longtemps, où il pleuvait.

"La Marcheuse" - Film de fiction qui a le mérite de montrer la réalité de la vie d'une chinoise du Nord-Est de la Chine (Shenyang) - les "dongbei" qui signifie en chinois les gens du nord - d'une quarantaine d'années victime des restructurations en Chine obligée de quitter son pays en espérant trouver un monde meilleur. Elle se retrouve à Belleville - qui a toujours accueillie les derniers immigrants - sans-papiers, habitant à titre gracieux chez un vieil homme handicapé dont elle doit s'occuper et devant se prostituer pour survivre.

L'actrice Qiu Lan, dans le rôle, est formidable. J'ai été voir sur Internet sa biographie, une formation impressionnante à Paris, à Pékin, arts martiaux, danse, prof de danse, parlant le français assez bien, un peu l'anglais, le mandarine bien sûr,etc... Je suis toujours étonné de ces chinoises sachant tout faire avec grâce.
Par contre l'aspect thriller du film de Naêl Marandin - qui a déjà réalisé un film avec Qiu Lan est brouillon et finalement aurait demandé à être développé.

Ai Wei Wei au Bon Marché a su occuper magnifiquement l'espace des grandes verrières avec vingt-deux créatures tirées du "Shanhai jing" ou "Classique des monts et des mers" livre de la mythologie de l'Antiquité chinoise - il y a plus de 2000 ans. Magnifique sculpture réalisée selon les techniques traditionnelles chinoise en bambou, ficelle et soie blanche.

Ci-contre « un serpent chanteur », dont la forme est semblable à celle d’un serpent(…), il possède quatre ailes et son cri ressemble au son d’une pierre musicale.

Pour se faire plaisir encore une belle créature - un esprit à corps de truie et à huit pattes. Même l’escalator a été décoré d'un dragon escaladant.

Dans une des dix vitrines, une référence à son œuvre avec ce "doigt d'honneur" - il s'était fait photographier Place Tianmen faisant un doigt d'honneur juste en dessous du portrait géant de Mao... Ce qui n'avait pas été très apprécié par les autorités. Beaucoup de visiteurs admiratifs.

Vœux traditionnels du Maire du XIe à la communauté chinoise de l'arrondissement avec cette année une très belle danse du lion. Félicitations aux deux jeunes. Je me souviens des manifs antichinois de l'ancien maire protestant contre la "mono-activité" des grossistes chinois rachetant toutes les boutiques autour du Boulevard Voltaire. Heureusement que ces dynamiques commerçants du sud de la Chine ont racheté ces boutiques... Que serait devenu ce quartier ?
Maintenant ils rachètent les bars-tabac abandonnés par les auvergnats. Trop dur...

Dans "Les derniers feux de la Belle Époque. Chronique culturelle d'une avant-guerre 1913-1914" Michel Winock s'essaie à restituer le climat de cette période où finalement personne ne prévoyait ce qui allait arriver. On vivait dans une certaine insouciance. Mois par mois de janvier 1913 au tragique août 14 il choisit et traite d'un événement littéraire, culturel ou politique. Avril-mai 1914 qu'il a intitulé "la République des Camarades" ne peut que rappeler la période actuelle avec la médiocrité et la connivence du personnel politique.
Une citation (p.150)de ce chapitre à propos du travail parlementaire : "On assiste ainsi à une sorte de neutralisation générale qui interdit pratiquement les grandes réformes. Quand celle-ci sont défendues à la tribune, le système des amendements anéantit leurs principes. Rien ne ressemble moins au projet de loi que le texte définitif que l'on adopte. Quand même elles sont adoptées, leur réalisation est on ne peut plus douteuse: ceux-là mêmes qui en conçoivent et proposent le projet s'appliquent à les saboter."
On se croît sous le règne du clown triste actuel...

Week-end chinois au Carreau du Temple (3ème) pour l'année du Singe qui commence lundi 8 février. Des artistes venus de Chine (peintres, céramistes, photographes). Des chanteuses. De belles chinoises en qipao (旗袍), la robe traditionnelle chinoise cintrée et échancrée sur le côté.

Toujours beaucoup de parisiens curieux de la Chine et admiratifs des chinois.
Ce soir les chinois, mais aussi une bonne partie de l'Asie, sont entrain de réveillonner. Il y aura les délicieux raviolis, bien sûr, que l'on prépare en famille. On mangera à plus faim. On boira beaucoup de bière Tsingtao. On fera éclater des pétards, des feux d'artifices seront tirés. On se couchera tard...

Je connaissais le Carpeaux sculpteur de "La Danse" de l'Opéra de Paris, en particulier, mais pas le peintre. Alors que ses esquisses, recherches sont nombreuses.

Dans le cadre du cycle "Dans la peau d'une œuvre" consacré aux chefs d’œuvre du Petit-Palais Christophe Henry a choisi "La Confidence" ou "Les Causeuses" (1873)- œuvre en camaïeu ocre et gris, stylisée. Exposé qui montre les influences subies par Carpeaux , en particulier, lors de son séjour à la Villa Médicis à Rome, en insistant sur le mouvement original.

Pierre Bergé a programmé en sa Fondation une belle exposition "Jacques Doucet- Yves Saint-Laurent Vivre pour l'Art". Tous deux couturiers, riches collectionneurs, le premier autour des années 1920, le second dans les années 70 achetant certaines œuvres du premier mises en vente publique. Œuvres très connues, regroupées ici, mais dispersées maintenant dans différents musées et collections privées. Beaucoup de cubisme, période que j'apprécie, mais aussi du mobilier "Art Déco", des masques africains, un magnifique brûle-parfum chinois en forme d'oie. La photo emblématique de Kiki de Montparnasse "Noire et Blanche" de Man Ray (1926) - une composition très pure - qui est, pour moi, le symbole de cette période. Impossible de citer tous les artistes présentés dans ce mélange des genres à la recherche du beau.
J'aime Pierre Bergé, érudit, ouvert, un humaniste qui me fait du bien.

Pour aller en Chine ce n'est pas compliqué il suffit de traverser la Seine au pont d'Austerlitz...

J'aime aller dans ce quartier surtout à la veille du Nouvel An Chinois. Il y a de l'animation, on achète beaucoup chez Tang qui a pavoisé son magasin et tout le quartier de lanternes rouges.

Cette année des vendeurs proposent toutes sortes de légumes que l'on ne connaît pas. Ils cultivent ces légumes dans leur jardin de manière à "gagner un peu d'argent".

Besoin de détente, on va voir "Encore heureux" comédie loufoque avec Sandrine Kiberlain et Édouard Baer. Une famille heureuse avec deux enfants -une fille pianiste, un garçon. Tout bascule quand le mari perd son travail très bien payé. Il faut se débrouiller. La vie est dure. Tout finira bien - c'est une comédie - grâce à une riche voisine et à son argent. Si on veut une morale on peut dire que l'argent facilite bien des choses.
Bulle Ogier dans le rôle de la mère de la fille est formidable. Comédie à la française avec des acteurs que l'on aime bien.

C'est La Chandeleur. Je ne peux que penser à ma grand-mère paternelle qui, très gourmande, respectait la tradition des crêpes... Elle préparait la pâte dès le matin. Elle pouvait en manger facilement douze... Elle lançait la dernière en l'air avec une pièce de monnaie dans l'autre main, elle la rattrapait toujours avec agilité. Si la crêpe retombait bien c'était de bonne augure pour les finances de la maison.
Ce soir, tout seul dans ma cuisine, je me suis réchauffé quelques crêpes de "Picard Surgelés". C'était moins drôle...

Commençons le mois par une photo commentée.

Photo prise hier à l'exposition Vuitton. J'ai été transporté par le réalisme et la beauté de la présentation. Je suis parti en voyage. Il suffit de fermer les yeux... comme le dit Céline dans son exergue au "Voyage au bout de la nuit".