Hendrick Dusollier a réalisé avec "Derniers jours à Shibati" un beau documentaire - primé au "Cinéma du Réel" 2017. Shibati est le dernier quartier très pauvre de Chongqing - mégapole de plus de 30 millions d'habitants construite au centre de la Chine sur le Yangtsé pour soulager la côte surpeuplée. Les autorités ont décidé sa démolition et de reloger les habitants dans des tours immenses.

Le réalisateur a suivi quelques habitants, en particulier ce jeune garçon entrain de porter la planche qui permet à sa mère de vendre des pastèques sur une avenue moderne. Émouvant...

Voilà deux personnages inquiétants à la tête des deux plus grandes économies du Monde. Un irresponsable, brutal et imprévisible, l'autre qui s'est autoproclamé "Empereur de Chine" à vie et qui ne tolère aucune critique... Je crois que le prochain G20 qui commence demain n'apportera rien de bien pour le Monde... Monde qui va de plus en plus mal.

J'aime le cirque traditionnel, même si le cirque Arlette Gruss a beaucoup - trop pour moi- fait appel à la technologique (lasers, drones, motos,...). La tradition familiale chez les Gruss se poursuit avec cette petite de 9 ans Alexis - fille de Gilbert, lui même fils d'Arlette. Très douée et déjà une présence formidable. La relève se prépare. Je regrette la disparition des duos de clown -clown blanc et Auguste. Un clown blanc jouant un air de saxo me touchait plus que tout. Il n'y en a plus...

Sarah Houcke - encore une grande famille de dresseurs - a présenté un très beau groupe de tigres. En douceur. Un descendant de la famille Togni a lui présenté un groupe de quatre éléphants.

Je vois que mon petit commentaire du jour à tendance à s'allonger. J'essaie de faire "court" - exercice difficile qui oblige à de la concision et parfois sur certains sujets j'aimerai développer. Des sujets qui me tiennent à cœur ou que je connais bien. Des sujets que je découvre. Des sujets où j'apprends encore - j'ai encore la passion d'apprendre comme un étudiant en chimie organique...

Décembre approche. Lundi prochain ce sera le repas de Noël des joueurs de tarot... mercredi le cirque Arlette Gruss - j'ai encore réussi à avoir une invitation de la Ville de Paris. Jeudi matin le ménage, l'après-midi tarot au Club Colbert avec un voisin ami. Le temps passe, passe...

L'historienne Odile Roynette - spécialiste de la guerre de 1914- développe dans son essai "Un long tourment. Louis-Ferdinand Céline entre-deux-guerres, 1914-1945" comment celui-ci a su toujours utiliser sa blessure du 27 octobre 1914. Opéré par un chirurgien de renom, grâce aux relations familiales, il n'a gardé que peu de séquelles de cette blessure au bras. Il obtient une réforme définitive assez rapidement. Il n'aura de cesse de se plaindre - invalide 75%, trépané, etc... - de mettre en avant son "acte d'héroïsme" surtout après sa condamnation, en raison de sa collaboration pendant la seconde guerre, jusqu'à obtenir son amnistie et de pouvoir rentrer en France. Et de broder à l'infini sur ce fait d'armes...

On dit parfois que la poésie n'est plus d'actualité. Je ne suis pas du tout d'accord. Des centaines de chansons montrent le contraire.
Quelques extraits de "Mon vieux" de Daniel Guichard qui m'enchantent:
...
L'été, on allait voir la mer
Tu vois c'était pas la misère
C'était pas non plus l'paradis
...
Dans son vieux pardessus râpé
Il a pris pendant des années
L'même autobus de banlieue
...
Les dimanches étaient monotones
On n'recevait jamais personne
...
Chez nous y avait pas la télé ...

Difficile de ne pas pleurer à l'écoute de "Mon vieux" de Daniel Guichard. Chanson incroyable. Richesse unique de la Langue Française. Pour ses 70 ans -le 21 novembre- il entame une tournée en commençant par l'Olympia. Je ne connaissais que ses grands succès.

Agréablement surpris par ce récital. Des textes qui racontent de belles histoires d'amour mais pas seulement. Une voix unique avec cet accent parigot qui ne peux que me plaire. De la sincérité, un esprit libertaire - "Ce n'est pas à Dieu que j'en veux". Croire au bonheur : " ... je veux croire au bonheur... je veux croire à la vie...".Beaucoup de chanteurs ont chanté leur enfance, celle de Daniel Guichard est très belle: ....Mon enfance,
C'était, je crois, un grand désert
Où je rêvais de l'Univers
Dans une chambre au papier rose...

En haut de la rue Voltaire sur l'avenue Philippe-Auguste on vient de découvrir cette petite cantine chinoise - 200 mètres à faire... Un couple, plus tout jeune, de Tianjin s'affaire. Jing s'est régalée avec les véritables pains briochés cuits à la vapeur [cf doc]- spécialités de Tianjin. J'ai pris 3 nems et 15 raviolis ciboulette-porc cuits à l'eau. Tout est fait maison. On mange "comme chez soi" pour un prix modique. On y retournera à coup sûr.

"Amanda" de Mikhaël Hers. Une histoire toute simple de 2015. David (24 ans) - joué à merveille par Vincent Lacoste- vit de petits boulots dans le XIe. Insouciant. Il a une sœur, élevant seule une petite Amanda (7 ans) dans un appartement Place Léon Blum. Ils sont très liés - abandonnés par leur mère vivant à Londres, père décédé. Tout bascule avec les "attentats" - sa sœur tuée, son amie blessée, un ami aussi. Il doit alors s'occuper en urgence de sa nièce. Pas facile. Ils se soutiennent mutuellement. La petite a une force formidable. Un très beau film sur le deuil, l'après, qui se déroule autour d'Aligre, mon quartier.

J'ai peur que l'exposition réalisée par la Mairie de Paris "Photographier Paris" avec 16 artistes contemporains ne crée pas l'événement [comme la maire le souhaite toujours...]. J'ai choisi cette photo - Olympiades (13e) de la néerlandaise Paulien Oltheten - 2017- si facile à confronter à celle d'hier... L'homme seul écrasé par ces immeubles sans âme... La solitude de l'Homme dans notre monde moderne est aussi la principale source d'inspiration d'un dessinateur comme Sempé.

La semaine dernière j'ai découvert, par hasard, un photographe de l'est parisien et de sa proche banlieue des années 60-70 Léon Claude Vénézia (1941-2013) Photographe des transformations de ce Paris populaire dont il donne une image pleine de nostalgie et de bonheur. Un regard tendre sur les enfants qui jouent dans la rue, les petits métiers disparus, les artisans qui savaient tout faire. Il appartient à la lignée qui va d'Atget aux "Humanistes".

Communautarisme ou la France en mille morceaux.
Hier c'était la journée des "gilets jaunes" des mécontents qui souhaitaient bloquer le pays avec leur engin motorisé. Le prétexte étant les taxes élevées sur le prix de l'essence. Rue de Rivoli on a vu passer un groupe de motards immatriculés 93-77-95 - peu de parisiens- se dirigeant vers la Concorde. Des hommes gras sur leur engins bruyants. Des allures de voyous.
Aujourd'hui les bobos parisiens fêtent la piétonnisation des voies sur berge sous l'égide de la Mairie. Distribution de bulbes. On va "végétaliser"... Des trottinettes. Bal swing. Homos, écolos, familles aisées. On est entre-soi. J'ai même aperçu le bobo en chef Contassot. Un autre monde...

Programme original, comme le dit Alain Kremski dans sa présentation, pour le concert Mélomania du mois "Romances oubliées". Un bel ensemble de mélodies et œuvres pour piano seul de Gabriel Fauré, Lili Boulanger et Claude Debussy. Amélie Pône-Fournier au piano pour accompagner la soprano Emmanuelle Dijon que l'on connaissait déjà. J'ai apprécié plus particulièrement l'oeuvre de Debussy au piano seul, "Images (1ère série)" - Reflets dans l'eau- Hommage à Rameau - Mouvement.
La dernière "image" - Mouvement- magnifique de virtuosité.

Claudine Doury présente son travail, primé par le prix Marc de Lacharrière avec l'Académie des Beaux-arts, "Une odyssée sibérienne". Le fleuve Amour à Nergen grandiose, glacial l'hiver... La Chine pas loin.

Je rêve d'aller avec le Transsibérien jusqu'à Vladivostok au fin fond de cette immense Russie puis de là traverser le fleuve Amour pour arriver en Chine... Enfin Harbin (Heilongjiang) - ville sino-russe.

Été avec un ami du quartier jouer au tarot au Club Colbert. Quand on arrive on a droit à un petit café et à quatre heures, l'animatrice agite une cloche pour nous appeler au goûter - une boisson au choix et un petit biscuit... Rituel qui m'amuse, je deviens de plus en plus "observateur" de notre monde...

Le beau temps - soleil d'automne, température clémente - nous pousse à aller vérifier si le nom "Rivière Auguste", frère de ma grand-mère tué lors de la Grande Guerre [sic], était bien sur le Monument aux Morts de Paris. Il y est. Qui le connaît encore ?
Après promenade jusqu'au Mur des Fédérés. Rencontre avec Chu Teh-Chun le grand peintre chinois de l'Institut et les chanteurs Henri Salvador et Frank Alamo.

Pour en finir avec la Commémoration du 11 novembre 1918, ci-dessous une carte de mon grand-père envoyée à sa soeur Jeanne le 12 novembre 1918 d'Arkhengelsk où il se trouvait. Un texte magnifique - l'anglais apporte même de la force à son sentiment "The nasty business is over."...

Chère Jeanne ! Le sale boulot est fini. J'espère dire très vite : Au Revoir Arkhangelsk Salut la France ! Avec beaucoup de baisers,
Jacques le 12 novembre 1918.

Centenaire de l'Armistice du 11 novembre 2018. En ce jour je pense à mes deux grands-pères que j'ai bien connus et aimés.

Ci-contre mon grand-père paternel Pierre Richard (1882-1960). Engagé volontaire en 1902 pour 3 ans il finira sous-officier dans la réserve. Fera des périodes d'exercice, la dernière dans le 290e Régiment d'Infanterie. Recevra son ordre de route pour le 4 avril 1914. Sera sous-lieutenant. A servi son pays avec dévouement et courage jusqu'au 11 novembre 1918 comme le montre ses citations. Ma grand-mère avait recopié une de ces citations qu'elle conservait avec différents souvenirs.

Ci-contre mon grand-père maternel Jacques Angellier (1888-1962). De la classe 1908 fera son service actif (2 ans) au 74e Régiment d'Infanterie. Sera mobilisé le 5 septembre 1914 durant son séjour à Pétrograd où il apprenait le russe. Rejoindra son régiment le "7-4" à Rouen dès le 5 septembre 1914. Dès mai 1916 rejoindra le corps des interprètes auprès des troupes russes en France. Embarqué pour Arkhangelsk le 14 juillet 1918 et participera à la campagne de Russie jusqu'en mai 1919. Ne sera démobilisé que le 2 juin 1919.
Il apprendra l'armistice du 11 novembre 1918 à Arkhangelsk.

Un de nos amis chinois Gao Xiang Yu se marie ce jour avec une jolie chinoise que l'on ne connaissait pas. Ils ont eu une petite fille, adorable, comme sa fille Sophie (10 ans). Ils sont heureux.

Cérémonie des consentements à la Mairie du XVIIe puis repas dans les salons de Chinagora au confluent de la Seine et de la Marne. J'admire beaucoup Xiang Yu - ici entrain de dire un mot à chacun de ses invités. Pour moi c'est la bonté même. Une très belle journée.

Je viens de finir le "Lucette" de Marc-Edouard Nabe - intitulé dans la collection Folio "Nabe - Lucette", tout simplement! Je me considère comme un assez bon "Célinien" et je reste dubitatif devant ce livre - même s'il est amusant avec beaucoup de clins d’œil au monde célinien. Lucette c'est Lucette Almanzor la femme de Céline qui a vécu 25 ans avec lui en particulier le périple à la fin de l'occupation de Siegmaringen aux prisons du Danemark. Une épopée transcrite avec génie par Céline dans sa trilogie "D'un château l'autre, Nord, Rigodon". Le propos du livre c'est le cinéaste Jean-François Stevenin qui souhaite adapter "Nord" au cinéma. Le projet ne se fera pas mais de là naîtra une belle amitié avec Lucette. Nabe lui fait raconter sa vie - du vrai, de l'interprétation au lecteur de démêler. Je viens de vérifier que Lucette vit toujours et qu'elle a 106 ans!

Ma grand-mère avait un frère unique Auguste Rivière tué en mars 1916 comme il sera indiqué sur le monument aux morts parisiens. Elle l'aimait beaucoup, elle l'a toujours porté dans son cœur. Evidemment elle a conservé ses lettres que je possède maintenant. C'est pour toutes ces raisons que je me considère comme le dépositaire de sa mémoire - je pense être le seul vivant à connaître ce nom Auguste Rivière - frère de Blanche Rivière ma grand-mère, tué le 15 mars 1916 dans la Marne, brigadier au 46ème Régiment d'Artillerie...
[Extrait de la liste des soldats parisiens morts trouvée sur Internet : Cette liste a été dressée à partir des noms des morts parisiens domiciliés à Paris tels qu’ils ont été inscrits sur les livres d’or des mairies d’arrondissement. Ces livres d’or sont un document historique qui, en tant que tel, ne peut être modifié...
NOM PRÉNOM ARRT DATE DÉCÈS LIEU DE DÉCÈS UNITÉ.
...
RIVIERE Albert 17e 11/09/1916 CLERY-SUR-SOMME (80) 360 RI
RIVIERE Auguste 18e 04/03/1916 SOUAIN (51) 46 RA
RIVIERE Camille 4e 27/09/1916 RANCOURT (80) 131 RI ]
...

Dimanche prochain 11 novembre 2018, ce sera le Centenaire de l'Armistice de la Guerre de 14-18. Je ne peux qu'être heureux de l'initiative de la Ville de Paris d'avoir initié le projet d'un monument aux morts comme dans la plupart des communes de France avec la liste des soldats "Morts pour la France". Après vérification ils seront 94415 sur le mur du Cimetière du Père-Lachaise où se trouvera ce monument.

Une humeur. J'entends ce matin le petit Benoit Hamon qui règle tous les problèmes à l'aide de nouvelles taxes... Taxe "Halal", taxe ceci, taxe n'importe quoi. Un bon "socialiste"... Pitoyable.
Encore une humeur. Cinq minutes à tuer cet après-midi je vais chez Perrotin qui expose Sophie Calle "Parce que". Une pure escroquerie...

Maurice Utrillo a peint sans relâche Montmartre. Il aimait l'"Eglise de Clignancourt" (1914). C'est là que mes parents se sont mariés le 29 mars 1947 en face de la Mairie du XVIIIe Place Jules Joffrin...(Photo prise hier)

Je me souviens de l'enthousiasme de mon père revenant , il y a bien longtemps, de l'exposition de la Collection Walter-Guillaume acquise par l'état. Il avait acheté le catalogue avec en couverture ce magnifique "Douanier Rousseau" - catalogue en bonne place dans sa bibliothèque. Les 146 œuvres de 1860-1930 - Matisse, Cézanne, Derain, Soutine, Modigliani, Renoir, etc...- forment un ensemble unique.

J'ai pris un grand plaisir à les revoir à l'occasion de la gratuité du premier dimanche au Musée de l'Orangerie où elles sont installées dans une belle présentation.

Vue partielle d'un Cézanne qui m'a touché...

Balade en fin d'après-midi au Père-Lachaise - magnifique parc à un quart d'heure "de la maison". J'ai renoncé à chercher une sépulture plutôt qu'une autre, le hasard permet toujours de belles rencontres. Et puis, un soir d'automne, j'aime le soleil couchant sur Paris.

A l'occasion de la "Fiac Hors les murs" deux pavillons démontables de Jean Prouvé sont exposés Place de la Concorde. Jean Prouvé architecte et désigner de génie. N'a sans doute pas connu la gloire qu'il aurait du avoir, trop en avance, mais ces meubles s'arrachent maintenant à prix d'or dans les ventes aux enchères...

Regardons bien cette "Ecole provisoire de Villejuif de 1957", vraiment une autre allure que les "Algeco" utilisés dans ces cas de nos jours... On a envie d'y vivre...

Un temps de Toussaint. Parfait pour voir la 1ére partie du dernier film de Wang Bing qui, avec "Les âmes mortes", continue son travail de mémoire sur la Chine maoïste- neuf heures montrées en trois parties. Là il s'agit de témoignages de survivants des terribles camp de "rééducation" des années 60. Une famine inimaginable où les gens laissés à eux-mêmes mouraient de faim avant d'être sommairement enterrés. Le temps efface toutes les traces de ces camps, seuls de nombreux ossements remontent à la surface comme les derniers plans du film le montrent. Ses films seront la seule mémoire de cette époque que le régime "communiste" s'efforce d'effacer.