"L’entrée de Louis XIV dans Paris : vie et mort d’un grand rituel public" conférence donnée, hier soir, par Michèle Fogel, historienne du Siècle des Lumières, à la bibliothèque Hélène Berr.
Je reprends le topo de la Mairie, trouvé sur Internet : "Le 26 août 1660, venant du château de Vincennes où il s'était installé avec sa jeune épouse Marie-Thérèse d’Autriche, Louis XIV passe la matinée à recevoir les hommages des corps constitués de la ville de Paris. Les constructions éphémères qui supportent les fauteuils royaux ont donné son nom au terrain vague qui s'étendait à la sortie du faubourg Saint-Antoine. Ainsi est née la place du Tröne, notre place de la Nation."
Sujet qui m'intéressait. La conférencière a longuement commenté des gravures de l'époque montrant le long cortège des corps constitués entrant dans Paris. Dans sa dernière partie, elle a très bien expliqué pourquoi ce rituel a été le dernier. Le caractère "divin" du pouvoir royal a fait qu'il était devenu inutile de se montrer pour celui-ci...

"Shooté" Anne Hidalgo qui s'est crue obligée de faire tout le parcours de la "Marche des Fiertés". Rappelons qu'elle est candidate l'année prochaine comme Maire de Paris; ceci expliquant peut-être cela... Je ne l'aime guère elle a la chaleur humaine d'un glaçon. Et là elle sourit...

Pot de fin d'année organisé par Dominique après son dernier cours de gym du vendredi matin. J'y vais avec enthousiasme et mon appareil photo. J'envoie un bel album à Dominique et deux amis Roland et Mireille.

Réponse de Dominique:
merci Philippe , ces photos sont très sympathiques et touchantes .

Réponse de Roland:
Merci cher Philippe,
C'est surtout le photographe qui est bien, car sans toi on n'avait rien.
J'ai trouvé ce pot amical fort sympathique.etc...

Réponse de Mireille:
Merci, c'est trop bien ! et tellement vite fait ! et de plus tu es vraiment de parole, cela m'a fait plaisir de
voir toutes ces photos avant mon départ : j'en imprimerai un certain nombre à mon retour. Je les trouve particulièrement
réussies et, pour une fois, tu es dessus dépensant(sic)tous les autres...tu as dû t'habituer.etc...

Représentation Fleur du théâtre du Fujian. Toujours de la qualité dans la simplicité. Deux photos l'une pour montrer le jeu des mains et l'autre de l'ensemble des artistes.

Retour au "Penty" prendre un panach' bien frais et écrire tranquillement... 2,20 € le panach' ! alors qu'il est souvent à 4,20€, si ce n'est plus !

Le Figaro lance une belle, et justifiée, polémique sur la rénovation de la Place de la République. Un article passionnant dans "Le Figaro" du 20 juin : La place de la République défigurée.
De LA CHRONIQUE D'ADRIEN GOETZ- Le réaménagement de la célèbre place parisienne efface un lieu témoin de l'histoire de France où tous les arguments sont justes, je retiendrai pour ma part le suivant :
"La place, avec ses petites dalles grises, ressemble à un centre-ville de métropole industrielle allemande de seconde catégorie: une esplanade sans âme, comme on en voit partout. Au centre, l'immense statue est entourée d'un étroit bassin ponctué de ridicules geysers de dix centimètres. Une sorte de pédiluve de piscine municipale où viennent se salir les enfants a été installé, mais d'un seul côté, pour surtout briser la symétrie de ce lieu qui n'est justement que symétrie."
Je ferai la même remarque pour les rues piétonnes - par exemple la rue des Rosiers transformées en rue de sous-préfecture ou une banale rue du centre de Périgueux... Triste, laid et ennuyeux.

L'été n'est vraiment pas au rendez-vous. Le soleil me manque. C'est même rageant de ne pouvoir utiliser notre balcon au-dessus de notre magnifique jardin.

"People Mountain People Sea" de Cai Shangjun. Film sur la Chine actuelle, à mi-chemin du documentariste Wang Bing et de Jia Zhang Ke. La Chine que l'on ne montre pas, dont on ne parle pas à la télévision, que les touristes évitent... Elle n'est pas idyllique mais très dure et violente. Un meurtre affreux. La police s'en fiche (elle n'est pas là pour ça). Le frère de la victime se met à la recherche du meurtrier. On ira ainsi jusqu'à la mégalopole de Chongqing et ses téléphériques traversant le Yangtsé. Recherches infructueuses et le héros, pour payer ses dettes ira travailler dans une mine illégale comme il y a en tant en Chine. Toute la deuxième partie du film se passe dans cette mine. Terrible. A peine imaginable. Au XIXème siècle dans nos mines il y avait des chevaux, pas là ! Pour le héros, seul, sans argent, complètement désespéré, la seule solution sera de faire sauter la mine.

Traditionnelle et énième Fête de la Musique. Cette année on va écouter Clarika dans la cour de la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris, dans le cadre de l'expo Charles Trenet dont elle interprétera en particulier "Que reste-t-il de nos amours"? Je la connaissais essentiellement de nom. Elle a de l'énergie et beaucoup de textes engagés, comme on dit, parlant de notre monde et notre époque "mondialisés". Elle était visiblement heureuse, elle n'était pas monter sur scène depuis quelque temps. Elle a déjà une longue carrière et est considérée comme la grande sœur des chanteuse de la nouvelle chanson féminine actuelle (La Grande Sophie, Barbara Carlotti )

La folie de notre époque, ou le n'importe quoi, ou la perte de tous les repères: j'ai vu, hier, à l'étalage d'un libraire de quartier, les premiers calendriers pour 2014. Pourquoi pas 2015 ?
Dérèglement climatique, on y est aussi : depuis le début du mois des orages forts, longs, dévastateurs.
Dévoiement des élites, on y est aussi et depuis longtemps. La liste des corrompus s’allongent sans cesse : Guéant, Cahuzac, Sarkozy, Tapie...
Voilà quelques thèmes que l'on pourrait développer à l'infini...

Très belle expo "Chaissac-Dubuffet entre plume et pinceau" au musée de la Poste. Regard croisé à partir de la correspondance échangée par les deux artistes, amis sincères. 448 lettres entre 1946, année de leur rencontre et jusqu'en 1964, année de la mort de Gaston Chaissac. Les deux font partie de mon panthéon, même si "Gaston" me touche davantage. Mais c'est quand même Dubuffet qui a théorisé l'"Art Brut", il a d'ailleurs beaucoup écrit sur l'art.

Une partie d'une œuvre exposée. Je l'ai choisi pour ce regard qui donne à cette tête son caractère vivant.

Je me souviens des "18 juin au Mont-Valérien" présidé par le Général de Gaulle. J'y allais en vélo. De la grandeur dans la simplicité et la légitimité. Maintenant les cérémonies se sont banalisées, récupérées par n'importe quel petit maire, même celui du 11ème...

Photo prise le 18 juin 1967 (un an avant 68...)par mes soins, à la fin de la cérémonie lorsque le général dans sa DS redescend sur Suresnes puis le bois de Boulogne pour regagner Paris. La qualité des photos est d'époque puisque on voit un point debout dans la DS, c'est lui...

Alain Vincenot dans son livre "Vel'd'Hiv. 16 juillet 1942. Des survivants de la Rafle témoignent" , rappelle dans une première partie intitulée "préludes à une tragédie" comment on en est arrivé à cette rafle puis le déroulement de la rafle elle-même. La dernière partie constituée de témoignages de survivants est passionnante.

Après de longs travaux c'est l’inauguration de la Place de la République rendue aux piétons. C'est bien de faire reculer le "tout bagnole" mais il faudrait le faire en conservant le caractère des places, des rues ainsi "modernisée", sinon on banalise tout.
Il fait beau, tous les gosses du quartier sont déjà là. Les gens sont heureux.

Conférence sur la Chanson Yiddish dans le cadre du Festival des Cultures Juives. Une dizaine d'artistes israéliens d'origine européenne pour la plupart, chantant en Yiddish, présenté par Salomon Bielasiak du Centre Medem - Arbeter Ring.
J'aime la chaleur du public, un peu bruyant parfois, la simplicité des conférenciers et l'amour qu'ils ont de leur culture.

Quelques commentaires sur une photo, prise hier, d'une partie d'un tableau de Chagall. Toute la maîtrise de Chagall est là. L'âme russe. L'horreur de la guerre. La souffrance des hommes. Un paysan fuyant un baluchon sur le dos. Le noir domine cette œuvre. La seule tache de couleur ce sont les flammes d'une maison en feu...

Rien à voir avec les œuvres d'après 1945. Des couleurs intenses. De la musique, beaucoup de musique. De la danse. Une explosion de joie. Mais on oublie rien on retrouve le fuyard avec son baluchon...

Eh oui ! Le temps, le temps, le temps... Déjeuner chez Ton Hon, un petit resto chinois près du Luxembourg qui se présente comme le plus vieux restaurant chinois de Paris. Les patrons sont charmants, leurs enfants ont d'ailleurs très bien réussi - études à Henri IV, médecine, internat.... J'y allais avec mon grand-père, en famille, il y a plus 50 ans ! Le patron, à l'époque, ressemblait vraiment à Mao Tsé Toung. Donc on allait "Chez Mao Tsé Toung". Après, visite de l'exposition "Chagall, entre guerre et paix" au Musée du Luxembourg. Une traversée du XXème siècle. De sa Russie natale, la Grande Russie avec ses bouleaux, ses petits villages, ses moujiks jusqu'à Paris puis l'exil à New-York en 1941 quand la "bête immonde" règne sur la France. Tragique puis lumineuse après 1945 avec le soleil méditerranéen. Les deux dernières salles sont éblouissantes. On fait toujours un voyage merveilleux en fréquentant Chagall que Jing adore comme moi.

Annie Ernaux dans son livre "Les Années" Folio N°5000, que je viens d'acheter 1€, écrit page 174 : "La réélection de Mitterand nous rendait la tranquillité. Il valait mieux vivre sans rien attendre sous la gauche que s'énerver continuellement sous la droite." S'applique bien à la période actuelle avec François Hollande...
Je tiens Annie Ernaux pour une des plus grands écrivains vivant. On peut lire et relire son œuvre dans sa totalité. Dans "Les Années" à partir de souvenirs personnels elle fait revivre toutes les années passées de l'après-guerre à aujourd'hui d'une manière qui peut nous toucher tous. Le centre commercial. La guerre du Vietnam. Le PSU. Les maos. Barthes. Les soldats qui partent en Algérie. Le 11 septembre. Tout est vu avec justesse, un délice.
Encore une citation pour finir, page 93 :"L’arrivée de plus en plus rapide des choses faisaient reculer le passé. Les gens ne s’intéressaient pas sur leur utilité, ils avaient simplement envie de les avoir et souffraient de ne pas gagner assez d’argent pour se les payer immédiatement……. La profusion des choses cachait la rareté des idées et l’usure des croyances." Elle a su peindre notre époque comme personne.

Une formalité m'amène à la Mairie du XIème. Le Maire - il aime se faire mousser - a mis un registre de condoléances pour que la population puisse rendre hommage à Pierre Mauroy. Inspiré je mets une belle petite phrase que je prends en photo - j'aime prendre des photos...

Hier je parlais de notre couple de merles, et bien du côté nord, sur la rue Bouvier, c'est un couple de pies que l'on aperçoit souvent sur la belle cheminée de l'immeuble "Cusenier"...

Belle journée de vacances. Déjeuner et diner sur le balcon avec "notre" couple de merles et notre store rayé orange bien baissé.

Une belle page du socialisme français se tourne avec la mort de Pierre Mauroy. Un homme simple, vrai. Un humaniste avec la chaleur des gens du Nord. Il fut, comme premier Premier Ministre de François Mitterrand, à l'origine de beaucoup de progrès. Les Français l'aimaient.

L'historien Philippe Nivet dans son livre "La France occupée 1914-1918" chez Armand Colin fait une étude vraiment fouillée et détaillée de l'occupation allemande. On a peine à imaginer les souffrances des populations occupées. On en a peu parlé les thèses, les études, les témoignages n'étant publiées que récemment. L'auteur insiste sur la volonté des allemands d'utiliser au mieux puis de détruire le potentiel industriel français et ce pour le plus longtemps possible et d'une manière systématique. Cette occupation fut beaucoup plus dure que celle de la deuxième guerre mondiale, on le sait, grâce, en particulier, aux témoignages de ceux qui ont subi les deux! Et la haine du "boche" fut très grande dans la région occupée entre 1914 et 1918 pendant la deuxième occupation...

Enfin un temps de saison qui me permet d'aller faire un tour dans les jardins récemment ouverts au public aux Archives Nationales. Un enchantement. Derrière quatre hôtels particuliers alignés de magnifiques jardins, quelques arbres centenaires. Du calme car le lieu est encore peu connu. Je vais visiter l'exposition temporaire "Le Pouvoir en actes" - dire, fonder, montrer, contrefaire l'autorité - et les appartements de l'Hôtel de Soubise. Une merveille du classicisme français.

Il y a vingt quatre ans - le 4 juin 1989 - le Parti Communiste Chinois prenait la décision de "nettoyer" la Place Tiannanmen. Des morts, des blessés, des militants emprisonnés. Depuis 24 ans c'est la chape de plomb sur ces événements. Seuls quelques démocrates à Hong-Kong ont, aujourd'hui, manifesté pour ne pas oublier...

Aller-retour classique à la Villette. Voir le "rien", c'est ce qui fait le succès inattendu de ce lieu qui ne ressemble à rien.... Il y a donc toujours de l'imprévu. Aujourd’hui le plasticien japonais Tadashi Kawhanata, qui avait exposé au Centre Pompidou, a planté sa "Collective Folie" haute de 21 mètres au milieu de la grande pelouse. C'est de l'Art Contemporain, c'est écrit sur le panneau de présentation, ça ne ressemble à rien. "Projet" installé jusqu’au 25 août.

Je commence le mois par une photo. Je prends mon appareil et fais un tour à vélo. Quelle photo choisir : les supporters du RCT - Rugby Club de Toulon - à la Bastille qui boivent et s'échauffent pour la finale contre Castres, la Seine en crue qui charrie sans difficulté un gros tronc d'arbre, la statue de la République qui attend l'inauguration prochaine de la place, perchée sur son socle blanc, vraiment blanc ? Pas une ne se détache vraiment, tant pis...