MODERNE, je disais hier pour la Hollande. Et bien citons la mairie de Den Haag - architecte Richard Meyer - une cathédrale contemporaine, blanche, lumineuse, en un mot éclatante.

Nous avons visité aussi quelques heures le centre de Rotterdam autour de la gare, avant de reprendre le Thalys pour la France, des immeubles tous plus beaux les uns que les autres.
Ci-dessous la large avenue "Westersingel" partant de la gare traverse le centre de Rotterdam - arborée, des jets d'eau, des sculptures, des bancs.

Toutes les tentatives de "modernité" dans Paris même ont échoué - la rue de Flandres, le quartier chinois du XIIIe, le front de Seine du XVe, le quartier de la gare Montparnasse - même si j'aime la Tour. Ne parlons pas des Halles...
Le quartier de la Défense sauve l'ensemble et les dernières rénovations semblent réussies.

Encore Den Haag pour parler rapidement du restaurant-poissonnerie "Simonis" sur le port. Le soir on y fait la queue, on commande, on paye, on a ainsi un numéro et l'on attend d'être appelé par le patron.

Le tout dans un joyeux brouhaha où tout le monde est content. Un véritable spectacle.

Tentative pour dresser une liste - nécessairement incomplète et partiale - de mes émerveillements durant mes vacances en Hollande. Un port de pêche encore actif. Une plage de 3 km de long - avec une grande jetée en mer du Nord "De Peer". Des fêtes - alors qu'une se termine on prépare la suivante. Des trams nombreux et pratiques. Des pistes cyclables - on a circulé à vélo pendant tout notre séjour comme les hollandais.
Un peuple qui circule à vélo ne peut pas être malheureux ! Peuple heureux, donc, ouvert, convivial, aimant par dessus tout l'art de la conversation à une terrasse ensoleillée en buvant un café, une bière, en grignotant... Partout nous avons été bien reçu.
Pays MODERNE, patrie de Piet Mondrian et de son mouvement De Stijl (1917-1932)ayant travaillé dans tous les domaines de la vie - habitat, mobilier, arts,...! Un sentiment de puissance économique se dégage.

Vue prise de "De Peer" avec la plage, le port de Scheveningen et les installations portuaires de Rotterdam au loin.

Retour ce soir de 12 jours de vacances à Scheveningen - la grande et belle plage de Den Haag. Que de bons souvenirs !
J'y allais pour la mer du Nord (le vent, les dunes, Brel), le musée "Mauritshuis" - admirer les chefs d’œuvre de la peinture de l'Age d'Or hollandais que l'on adore, aller à Delft saluer notre antiquaire que l'on rencontre à la Bastille. Peut-être boire une bonne bière ?
Choisir une photo m'est facile, celle ci-dessous s'impose parmi les centaines prises:

Ce jour de grosse chaleur il y avait encore un monde fou pour se baigner dans la mer du Nord à 9 heures du soir sous un beau soleil couchant. Je n'ai pas souvenir de m'être baigné si tard, vraiment inoubliable.

Départ demain pour Den Haag (NL). J'ai hâte de voir la mer du Nord et de prendre un bon petit déjeuner, si le temps le permets, dans le jardin de l'hôtel qui me semble bien sympathique.

15 août, jour férié au creux de l'été. Vraiment calme. Seule La Villette est animée. Des familles, des groupes d'amis se reposent sur les pelouses. On mange, on boit, on rit pendant que les enfants jouent. Des africaines vendent des boissons, des canettes, des mets de leur pays. Les trois moutons sont dans l'enclos qui leur sert de pâturage. Des jeunes s'entraînent au Hip Hop sur un beau parquet. Les brésiliens sont là, avec celui que j'appelle "el pirato" - un faux dur en fait - chantent et font de la musique toute la fin d'après-midi à l'ombre.
Des "ramblas" brésiliens - les totems correspondant aux douze écoles de samba de Rio de Janeiro -veillent de l'autre côté du canal. Pas de cris, tout le monde est heureux... J'aime cette ambiance unique.

Dès sa création j'ai ressenti le Parc de la Villette comme un espace de liberté, calme, sécurisé - j'habitais alors Pantin. On y pique nique, on y va à vélo, on y danse, on y joue au ballon,etc.

Aujourd'hui j'ai été attristé de voir des dizaines de jeunes - les chinois sont là, nombreux - rivés sur leur portable, le regard triste, silencieux.

Subitement un mouvement de foule, on se précipite toujours penché sur son portable. Sentiment de peur de ne pas être le premier ? Où ? Pourquoi? On ne sait. J'observe le monde.

C'est le jeu "Pokémon Go" qui fait des ravages. Abêtissement, suivisme et finalement disparition de tout esprit critique.
Même jeune je fuyais les modes, la pensée dominante. Je cherchais à me faire un avis moi-même.
Ce début de ce XXIème siècle ne peut qu'inquiéter.

Découverte d'un beau petit jardin à 500 mètres de l'appartement. Le Jardin Émile Gallé, rue Neuve-des-Boulets, avec un bel amphithéâtre fait pour la danse comme cette après-midi -avec la bonne musique d'un DJ.

Enfin un rassemblement festif, convivial sans la psychose développée par le clown triste de l’Élysée - fouille des sacs, militaires armés, vigiles plus nombreux que le public ! Il faisait beau, c'était l'été.

Le "Peuple" - par opposition aux élites coupées de tout - était heureux. Moi aussi...

Je continue de profiter de Paris au mois d'août, cette fois mon vélo m’amène jusqu'à la Place des Victoires où je voulais revoir la statue équestre de Louis XIV avec ses deux bas-reliefs à la gloire de Sa Majesté ! Statue dont l'érection avait été vivement critiquée par ses contemporains, en raison de l'état du pays - famines, guerres, dettes, impôts.

Là il est en empereur romain - symbolisant son immortalité - avec les attributs de son pouvoir, dans une attitude très altière sur son cheval qui se cabre.

Culte de la personnalité qui a mobilisé tous les artistes. Son règne ayant été fort long j'ai pu constaté que de nombreux musées de province ont un tableau, une gravure ou une sculpture représentant ce grand roi !

Un des bas-reliefs. Les commentaires sont inutiles.

Ballade à vélo jusqu'à la BNF puis retour par les quais rive gauche déserts malgré les nombreuses embarcations amarrées servant sans doute en soirée... En passant rue de Charenton, comme je l'ai fait souvent, je n'avais jamais remarqué le magnifique immeuble au 199, datant de 1911. Certainement une des plus belles façades de Paris. Je la prends en photo.C'est encore une époque où l'on honore le monde du travail et les travailleurs !

Ici deux atlantes encadrant une fenêtre: un mineur avec son casque et sa lampe et un paysan avec sa serpette.
Deux autres représentent un ouvrier - torse puissant - avec sa clé et un marin - chapeau et cordage.
(Immeuble inscrit sur la liste des protections patrimoniales du 12e arrondissement8).

On profite de notre balcon bien fleuri sur le jardin intérieur au calme... Dès que Jing est en congé on y mange - midi et soir. J'ai toujours aimé Paris au mois d'août - un Paris déserté plus que jamais, une circulation automobile réduite, beaucoup de commerces fermés.

Un ciel comme je les aime pris ce jour de mon balcon

Trouvé le "Journal littéraire" de Paul Léautaud. Anthologie conseillée par Miossec dans Le Monde comme lecture d'été. Le journal complet compte 19 volumes ! Il avait commencé à l'âge de 21 ans en 1893, c'est son œuvre qu'il poursuivra jusqu'à sa mort en 1956. Étrange personnage que ce Léautaud mais fin observateur du "monde littéraire". J'en ai lu quelques passages au hasard, passionnant - par exemple la période de l'occupation me semble intéressante. Anthologie de 1000 pages, quand même, qui va se trouver en bonne place dans ma bibliothèque; elle constitue un témoignage exceptionnel. Je vais me régaler.

Dimanche d'août dans un Paris désert - avant de repartir... Il fait chaud. Je reste à la maison. Je tombe, à la télé, sur le Festival Interceltique de Lorient, retransmis en direct.
La musique des bagadoù - bombarde, cornemuse écossaise (appelée biniou braz en breton) et percussion - m'a toujours touché. Elle réveille des souvenirs, d'il y a plus de 50 ans...
Je me souviens que, lors de vacances à Saint-Malo, je me précipitais voir les "Écossais" défiler dans la rue principale au son des cornemuses qui résonnaient de loin.

Non, je n'irai pas à "Paris Plages"... J'y allais par le passé, faire un peu de vélo, m'asseoir dans un transat, voir la Seine tranquillement. La Maire de Paris, après avoir critiqué le clown de l’Élysée pendant quatre ans, suit maintenant, sans rechigner, les consignes - les élections approchent... - en plaçant des voitures de police à tous les accès. Des patrouilles de soldats armés, des policiers, des agents de sécurité. Il faudra m'expliquer en quoi cela va empêcher les attentats... J'irai ailleurs.

Encore une bonne programmation de "Paris Quartier d’Été" au jardin du Luxembourg avec "Naïssam Jalal" & son quintet Rhythms of Resistance avec en invité le cornettiste Méderic Collignon et le rappeur palestinien Osloob.

Cette artiste franco-syrienne - formation classique en flûte traversière - a créé une musique très personnelle et de qualité sous différentes influences (jazz, orient, rapp).

J'aime cette ambiance d'été, le retour en vélo en passant par les quais de l'Ile Sain-Louis en s'arrêtant pour voir le chevet de Notre-Dame au soleil couchant.

Les musiciens saluant la foule enchantée.

Festival de la culture chinoise à Paris à la Mairie du Xe organisé par de jeunes chinois. De la calligraphie, des photos, des peintures. Un petit buffet et le joyeux désordre organisé pour recevoir les visiteurs. Mais c'est le centenaire de la Grande Guerre qui a servi de prétexte à cette manifestation pour se souvenir des 140000 travailleurs chinois recrutés directement par les Britanniques et les Français en Chine en 1916 pour pallier le manque de main d'oeuvre durant cette guerre.

C'est la projection du documentaire présenté par le réalisateur Karim Houfaïd sur ces travailleurs qui m'a attiré. J'ai rarement vu un documentaire aussi bien réalisé. C'est fou ce que ce documentariste a pu retrouver, avec enthousiasme et la rigueur du chercheur, 100 ans après, comme traces, témoignages, descendants (présents) de ces travailleurs à Noyelles mais aussi en Chine. J'ai été ému comme un des fils présents.

849 de ces travailleurs sont enterrés dans l'émouvant cimetière de Noyelles-sur-mer (Somme). Cimetière dont je connais l'existence depuis quelques années et que je me propose de visiter un jour... Cimetière méconnu dont on parle depuis quelques années seulement. Les Chinois y fêtent, depuis 2002, la Fête de Qing Ming - fête des morts.

Benoït Duteurtre fait partie des auteurs contemporains dont je lis tous les livres. C'est le regretté Pascal Sevran qui me l'a fait découvrir. Il est sans pareil pour décrire notre monde "moderne" tel qu'il est, sans illusion avec nostalgie et sensibilité. De plus avec son dernier roman (2014) "L'ordinateur du paradis" j'ai souvent ri. Son humour, sa façon de se moquer sans prétention de notre époque me plaît. Dans ce roman il est question de ce monde "connecté", dans lequel nous vivons maintenant, qui se dérègle, provocant dégâts personnels ou professionnels...
L'ordinateur du paradis c'est, évidemment, "Big Brother" il sait tout de chacun d'entre nous à l'heure du "jugement dernier"...

Je n'ai pas parlé, hier, des "traicts" entre Le Croisic et Guérande qui se vident ou se remplissent au gré des marées. Dans le temps on allait du Croisic à Guérande à pied. Traicts consacrés maintenant

à la conchyliculture - un tracteur est resté au milieu pendant tout notre séjour. J'aime ses paysages où terre, mer et ciel se mêlent sous une lumière unique et toujours renouvelée - les peintres ne s'y sont pas trompés.

D'après Wikipédia :Les traicts du Croisic sont des bras de mer, situés dans la presqu'île guérandaise, à l'ouest des marais salants de Guérande ... sont entourés au nord et à l'est par les communes de Guérande, à l'est et au sud-est par celle de Batz-sur-Mer, au sud-ouest par Le Croisic et à l'ouest... Ils communiquent avec l'océan Atlantique à l'ouest par une ouverture, de moins de 500 m de large, entre Le Croisic et la pointe de Pen-Bron.

De retour du Croisic difficile de choisir une photo.

Un paludier en plein travail sous le chaud soleil des marais salants,un gros plan d'oiseaux dans une vasière, une vue des quais du Croisic sous un beau soleil,

la côte sauvage avec la plage familiale de Port-Lin au loin, un élément d'architecture - comme je les aime - d'une des nombreuses maisons classées, du salicorne poussant dans les marais,

la baie de Jumel près de l'hôtel dont on a découvert tout le charme en fin de séjour, la jetée du Tréhic longue de 800 mètres, un concert Place du Pilori, les sonneurs du Bagad du Pouliguen, etc...?
Une liste sans fin.