"Black Coal" -titre stupide - de Diao Yinan n'a pas volé son Ours d'Or au Festival de Berlin. A partir d'une belle ambiance de polar on voit une Chine qui n'est pas celle des cartes postales habituelles. On est à Harbin dans l'extrême nord - la frontière avec la Russie n'est pas loin - il fait froid, très froid, les nuits sont longues, l'éclairage blafard.

Gwei Lun-Wei jolie actrice taïwanaise, au centre de l'intrigue, interprète une jeune femme travaillant dans une blanchisserie. Un policier la file sans cesse (il en tombe amoureux). Le décor c'est cette Chine des années 2000 en pleine mutation, des employées "ennuyées" par leur patron, des ouvriers laissés pour compte, partout la violence et l'ennui. Les premiers plans, autour du "charbon", dont la Chine a tant besoin m'ont rappelé le grand documentariste Wang Bing dans "la route du charbon". Du grand cinéma.