Promenade rue Debelleyme. La "gentrification" - terme nouveau, il y a quelques jours on disait encore boboïsation - progresse. Les beaux hôtels particuliers sont investis les uns après les autres par des galeries d'art. Reste encore un atelier comme il y en avait tant dans les cours du Marais. Pour combien de temps ?
On finit à la Galerie Perrotin avec une grande exposition Takashi Murakami - plasticien japonais qui a eu l'honneur d'investir le Château de Versailles. Il doit aimer l'argent... Rien ne se dégage de cet ensemble, finalement, assez vulgaire ... C'est lisse, c'est propre, c'est acrylique.
De petits humains - d'après Jean Clair, académicien, historien de l'art dénonçant les dérives de l'art contemporain : « L’art contemporain est à l’image de la société : décadent » - regardent sans éprouver aucun sentiment.

Hier visite au Musée Mendjisky - musée privé situé dans une charmante impasse arborée du XVe - de l'exposition "Emile Savitry"(1903-1967)- photographe humaniste français comme je les aime. Une salle est consacrée aux artistes de Montparnasse qu'il a côtoyé autour des années 30 jusqu'aux années 50 -mais pas seulement.
Jacques Prévert, Giacometti, Victor Brauner, Django Reinhardt - un très beau portrait- et même Brigitte Bardot à 18 ans ! Il avait commencé avec les surréalistes. Il a connu tous les grands noms de la photo Brassaï dont il fut l’assistant, Ronis, Doisneau... Une belle découverte, je ne le connaissais pas. Photographe de plateau une autre salle est consacrée au tournage de "La Fleur de l'âge" - film maudit de Carné-Prévert - à Belle-Ile en 1947 avec Reggiani et Anouk Aimé, jeunes et beaux!
Encore un voyage dans ce qui fut l'âge d'or du cinéma français. Une époque révolue de fraternité et d'amitié entre des artistes de tous horizons.

Ce matin j'apprends la mort de Shimon Peres. Je l'aimais beaucoup. Un grand homme d'état qui a œuvré sans cesse pour que son pays puisse vivre en Paix. Un charisme exceptionnel - il aimait plaire et convaincre sans démagogie. Et il plaisait justement en raison de sa sincérité et de son désintérêt. Ses efforts n'ont pas toujours été récompensés...
Je ne vois pas beaucoup de dirigeants actuels à sa hauteur - et en particulier dans mon pauvre pays... Malheureusement.

Je me souviens - il y a longtemps - d'avoir été frappé par ces hommes d'état Israéliens au contact de leur peuple en manche de chemise blanche. Dignes. Un contraste saisissant avec notre "personnel" politique...

La rentrée se poursuit lentement.
Reprise du tarot du lundi après-midi.

Je profite de la journée "Paris sans voiture" pour aller à vélo jusqu’aux Champs-Elysées. Un peu sidéré de voir cette foule compacte... L'esprit moutonnier de mes contemporains m'étonnera toujours. J'ai peur que ce soit un trait de caractère du parisien. La Police veillait, je n'ai pas cherché à pénétrer dans cette "zone". J'ai pris quelques photos puis suis parti...

Thomas Dutronc pour son spectacle au Cirque d'Hiver "Hommage à Django Reinhardt Esprit manouche" s'est entouré d'excellents musiciens.

Il a découvert Django aux Puces de Saint-Ouen et c'est là qu'il a appris le jazz manouche auprès des meilleurs. Le jazz manouche est sa passion. Il est musicien avant d'être chanteur. Il a beaucoup de charme et de la générosité. Il joue avec plaisir et simplicité sachant s'effacer devant des musiciens virtuoses.

Et puis le Cirque d'hiver... Salle mythique...

Impressionné hier soir par la beauté de certaines lettres de Reggiani et textes de ses chansons. Le temps qui reste(Paroles: Jean-Loup Dabadie, musique: Alain Goraguer, 2002), que je ne connaissais pas, est magnifique. Il a toujours parlé du temps qui passe, de sa femme qui n'a plus vingt ans,etc... Ce fut une de ses dernières chansons (il est mort en 2004). Émouvant.

Combien de temps...
Combien de temps encore
Des années, des jours, des heures, combien ?
Quand j'y pense, mon coeur bat si fort...
Mon pays c'est la vie.
Combien de temps...
Combien ?

Je l'aime tant, le temps qui reste...
Je veux rire, courir, pleurer, parler,
Et voir, et croire
Et boire, danser,
Crier, manger, nager, bondir, désobéir
J'ai pas fini, j'ai pas fini
Voler, chanter, parti, repartir
Souffrir, aimer
Je l'aime tant le temps qui reste
[...]
Je sais aussi que mon père disait :
Le temps c'est comme ton pain...
Gardes-en pour demain...
[...]

La bibliothèque Faidherbe nous a offert un joli petit spectacle conçu par Daniel Chocron - historien du cinéma et de la chanson: "Passion Reggiani". Un chanteur interprète une quinzaine de ses chansons accompagné d'un piano. Il lira aussi quelques très beaux textes. Un magnifique voyage dans le temps comme je les aime. De sa naissance à Reggio Emilia en 1922, à son arrivée en France en 1930 jusqu'à sa mort en 2004. Une carrière impressionnante. Beaucoup de théâtre pour commencer dès les années 40. Il finira avec "Les sequestrés d'Altona" qu'il jouera plus de 600 fois! Plus de 100 films, puis constitution d'un répertoire de chansons inoubliables : Ma liberté, l'italien, la vie madame, Lætitia (une chanson inspirée par sa mère et son Italie natale), les loups sont entrés dans Paris,etc... Elles m'accompagnent sans cesse.

Je viens de réserver vol et hôtel pour Venezia fin octobre. Ce sera le cinquième séjour en bord de mer. Là ce sera la mer Adriatique !
Cet hiver ce fut la Manche à Saint-Malo, au printemps la Méditerranée à Bandol, en juillet l'Océan Atlantique au Croisic et en août la mer du Nord à Scheveningen. Je n'ai pas souvenir d'avoir séjourner ainsi au bord de cinq mers différentes la même année...

Je me souviens avoir vu "Le grand Sam" un western avec l'irremplaçable - et irremplacé - John Wayne. C'était avec mon grand-père, il y a longtemps, sans doute un dimanche après-midi. Grand-père qui adorait "les images mouvantes" comme il disait.
Une époque où la télévision n'existait pas... Les gens sortaient le dimanche après-midi. Les cinémas affichaient complet...
Hier soir Arte a programmé "La caravane de feu" (The war wagon 1967) avec John Wayne et Kirk Douglas que j'ai regardé avec plaisir. Plus classique ce n'est pas possible...

Les chinois avec la Fête de la Lune - d'origine agricole pour célébrer les récoltes - annonçant la fin de l'été ont bien raison. Depuis samedi l'été -sec et chaud - est fini. Samedi il a fait très froid, aujourd'hui guère mieux. C'est surtout la lumière - ma chère lumière de l'été de la mer du Nord - qui va me manquer avec les jours qui raccourcissent.

Découverte, par hasard, Square de l'Archevêché, d'une belle chanteuse - chansons françaises - Maud Octallinn dans le cadre de Kiosquorama. Beaucoup de sincérité, d'autodérision, de personnalité. Un talent fou.
Déjà programmée aux Trois Baudets j'irai la voir dès que possible.

Retour des journées du Patrimoine. Visite au cœur du pouvoir royal avec la visite de la Conciergerie et de la Sainte-Chapelle. C'est là sur cette île de la Cité que Clovis 1er roi des Francs s'est installé.

Je voulais visiter la Sainte-Chapelle depuis longtemps lorsque je suis rentré dans la Chapelle basse j'ai eu le souffle coupé devant la splendeur de l'ensemble: la voûte, les colonnes, le décor polychrome.

Une statue de Saint-Louis avec son visage si calme et serein. Les plus vieilles peintures murales de Paris. Vraiment exceptionnel. J'ai pris le temps de m'imprégner de la beauté des lieux.
Sur la lancée j'ai visité aussi la Conciergerie, très bien restaurée. Avant d'être une prison elle fut la Résidence des rois de France. Création d'un parcours révolutionnaire que les étrangers apprécient.

Une troupe d'artistes est venue de Chine présenter un spectacle, comme je les aime: "La Chine, terre d'une grande famille" dans la belle salle des fêtes de la mairie du XIIIe - laquelle a organisé une semaine de manifestation à l'occasion de la fête de la lune. Toujours très professionnelle même si tout s'organise au dernier moment dans un joyeux désordre pendant que les personnalités discutent. Le directeur de la troupe fait un discours, offre des cadeaux aux organisateurs, on fait des photos - les chinois adorent les photos. C'est chaleureux et c'est ce qui fait le charme de ce peuple. Puis le spectacle commence : danses, chants, musique traditionnelle et même un magicien.

La troupe à la fin du spectacle salue l'assemblée selon l'usage.

Bonne et heureuse fête de la lune ! 中秋节快乐 !

D'après une page Facebook du Centre Culturel de Chine à Paris.

Virginie Efira - que l'on avait déjà vu au cinéma - dans "Victoria" de Justine Triet crève l'écran. Elle est parfaite dans le rôle de femme moderne mais seule, élevant tant bien que mal ses deux filles, en pleine crise de la quarantaine - ses recherches sur Internet sont pitoyables... Elle est délicieuse -dixit le critique du Monde... Une présence incroyable.
Les hommes n'ont pas vraiment le beau rôle, mais pour rester dans la comédie - j'ai beaucoup ri - tout finira bien (merci au sympathique Vincent Lacoste).

Retrouvé l'ami Roland pour un "demi" au Penty - Jojo nous salue bien, Roland le connaît depuis plus de 30 ans, si ce n'est 40... On parle de nos vacances, de tout et de rien. J'aime ce quartier du marché d'Aligre qui a encore une certaine authenticité.

Willy Ronis (1910-2009) a fait donation à l'état de toute son œuvre photographique, immense, puis de son fonds. L'ensemble sera conservé par la Médiathèque de l'Architecture et du patrimoine (MAP). C'était le temps de l'humanisme, il a fait partie du fameux Groupe des XV (1946); encore une autre époque...
Le ministère de la Culture expose quelques photos dans son hall d'accueil. Je les connais mais c'est un plaisir de les revoir. Parmi ces photos la fameuse "Rue Vilin" (Belleville 1959) si chère à Georges Perec et si photographiée avant sa disparition. Je ne m'en lasse pas...

Le dérèglement climatique est maintenant bien observable par tout un chacun - les politiques en parlent, ils ont un avis ssur tout! mais ne peuvent pas y faire grand chose malheureusement... Soleil de plomb en plein mois de septembre qui m'oblige à vivre derrière mes volets comme à Nice ou en Italie. Des rendements agricoles qui seront en baisse après les inondations du printemps, le manque d'eau en été.

Dans la belle salle des fêtes de la Mairie du IVe reprise des concerts "Mélomania" programmés par Alain Kremski. Un grand programme Ravel - Ma mère l'Oye - et surtout les "Tableaux d'une exposition" de Moussorski avec au piano Madoka Ochi, en grande forme, avec son compagnon à l'accordéon de concert Frédéric Daverio. Duo formidable qui dans ses arrangements nous a transporté. Le thème de la promenade est envoûtant et le final "La grande porte de Kiev" ne peut que nous faire rêver à la Sainte-Russie éternelle....

J'espère pouvoir reprendre la semaine prochaine mes cours de gym avec Catherine.
Aujourd'hui je suis allé lui dire bonjour et que je vais reprendre avec plaisir...

Une section de "Marsouins" de Lorient rentre d’Afghanistan après six mois de "mission". L'armée organise 3 jours de décompression dans un luxueux hôtel de Chypre avant que ses soldats ne retrouvent leur famille. Le choc avec les touristes européens, le luxe, la vie facile de ces touristes buvant et mangeant sans cesse est dur. Voilà en quelques lignes le scénario de "Voir du pays" des sœurs Coulin où elles suivent les deux femmes de cette section liées par une amitié réelle et profonde - interprétées par Soko et Ariane Labed.

Film-vérité très dur qui m'a pris aux tripes où l'on se pose les mêmes questions que ces deux femmes : absurdité de la guerre, nos camarades sont-ils morts pour rien lorsque la section a été prise dans une embuscade, aurait-on pu éviter ces morts ? Malgré le "psychologue" militaire difficile d'évacuer tout cela. Les deux actrices sont formidables, et j'ai vécu leur traumatisme avec elles.

Première balade dans Paris depuis longtemps autour du Jardin du Palais-Royal. Il fait bon de profiter de la fraîcheur des sombres allées au cœur d'un Paris ensoleillé alors que l'ombre de Colette et jean Cocteau plane..

Pour les 130 ans des relations France-Corée le coréen Chung Hyun a réalisé une sculpture in-situ "L'Homme debout" - matière brute de récupération - qui dialogue bien avec ce lieu chargé d'histoire.
Avant de rentrer je traîne dans ce quartier, au charme désuet, qui semble délaissé. Je traverse la Place de Valois - magnifique - dont j'ignorais l'existence! Paris reste à découvrir, c'est sa richesse.

"Le temps d'apprendre à vivre, il est déjà trop tard." J'évite les citations comme peuvent le faire des gamines de 4ème mais celle-là placée en exergue du livre de Georges-Emmanuel Clancier (Mémoires 1935-1947)me touche. Et puis elle est d'Aragon.
Livre-témoignage sur le milieu littéraire des années d'avant-guerre et qui relèvera la tête pendant les années noires de l'occupation et de la collaboration parisienne. Abondance de revues avec tous les poètes - anciens, jeunes. Un monde de fraternité fait d'échange, d'amitié et de courage surtout que l'on a peine à imaginer maintenant. Une autre époque.
Ces poètes - Eluard, Max-Pol Fouchet, Aragon, Pierre Seghers, Emmanuel Mounier, Philippe Soupault, Pierre Jean Jouve, Jean Cassou, etc... impossible de les citer tous - ont, en prenant des risques, largement participé à la résistance intellectuelle face au renoncement général. Ils étaient épris de "Liberté".

L'été se termine.
Encore un!
La rentrée arrive.
Encore une!
L'automne arrivera.
Puis l'hiver.

De tout cœur avec mes amis chinois et la communauté chinoise qui manifestent aujourd'hui de Bastille à République pour protester contre les agressions dont ils sont victimes. Ce qui change c'est la violence avec laquelle ils sont agressés. Le vol ne semble plus être que le seul mobile.
Cet été des touristes chinois et coréens ont été dévalisés et agressés dans la proche banlieue de Paris. Encore une bonne publicité pour Paris que beaucoup de touristes asiatiques, à juste titre, évitent. La télévision chinoise va se faire un plaisir de diffuser un reportage...

Je pensais que Georges-Emmanuel Clancier, auteur du grand roman "Le pain noir" n'était plus de ce monde. Eh bien non! Le passage à l'an 2000 l'a incité à écrire la suite de ses mémoires intitulées "Le temps d'apprendre à vivre" sur la période 1935-1947 qui paraissent en 2016, alors qu'il est âgé de 101 ans.
Je l'ai trouvé à la bibliothèque. Sa lecture est passionnante. Riche témoignage sur le milieu littéraire des années d'avant-guerre - qui furent ses années de formation.
Poète, autodidacte en raison d'une tuberculose dont il guérira. Il parle de sa famille modeste, de son vert Limousin. Résistant - je n'en suis pas encore là. Romancier, journaliste, critique. Son œuvre est immense.

Hier c'était la rentrée scolaire. On a pu entendre à nouveau les cris des enfants de la maternelle voisine qui jouaient. C'était plus drôle que ma journée passée à l'hôpital...

Le singapourien Eric Khoo avec "Hotel Singapura" a réalisé un beau film plein d'entrain et de délicatesse sur notre propre mal-être. A travers l'observation des couples (ou groupes) qui se succèdent dans la suite 27 - à compter du temps de la colonisation anglaise - il met en scène nos désirs, nos amours et surtout l'évolution des mœurs sexuelles.
De belles scènes érotiques avec une actrice japonaise qui tourne aussi dans des films pornos... Mais la saynète avec une petite coréenne et son compagnon est tout aussi enlevée, drôle. Une petite bien sympathique.
De la mélancolie: le temps qui passe, toujours et encore, les occasions ratées, le vieillissement - en suivant un musicien décédé d'overdose dans cette suite.

De l'humour Josie Ho en "formatrice" de prostitués chinoises est formidable de drôlerie avec des scènes dignes des meilleures comédies.

Dans ce film on parle coréen, mandarin, anglais, cantonais pour bien indiquer que Singapour on est au cœur de l'Asie et dont on "sent" la présence et l'évolution.