Carte de voeux pour l'année du tigre envoyée par ma nièce chinoise "Dan Dan".

mardi 19 juin 2012

Entrée U de mon "Abécédaire amoureux de Paris. Sans doute trop longue mais je crois que c'est un sujet important pour la vie quotidienne de chacun. Urbanisme – La mort prématurée du Président Georges Pompidou a sauvé Paris de la destruction. Celui-ci, grand tenant de la « bagnole » ne rêvait que de radiales, de pénétrantes, de voies rapides, de souterrains. Le canal Saint-Martin recouvert par une quatre voies ! Maintenant les jeunes vont y pique-niquer par dizaine le dimanche dès qu'il fait beau. Alors que d'autres capitales européennes ont été détruites Londres en 1666, Lisbonne en 1755, Berlin en 1945, Paris ne l'a jamais été. Il en résulte une ville riche en monuments, la plupart des souverains ayant souhaité laisser leur marque et ce, depuis le moyen-âge jusqu'à nos jours avec les grands travaux du Président François Mitterrand (Grande Bibliothèque, Opéra Bastille, Grande Arche de la Défense, Pyramide du musée du Louvre). J'ai envie d'être un peu long pour cette entrée en donnant les grandes étapes de l'urbanisme parisien. Cette histoire a façonné la ville actuelle et notre cadre de vie. Le Paris médiéval a une croissance radiale autour des rues Saint-Honoré, Saint-Antoine pour l'axe ouest-est, rues Saint-Martin Saint-Denis et Saint-Jacques pour l'axe nord-sud. Rues se prolongeant sous l 'appellation de « Faubourg » au fur et à mesure de la croissance de Paris. Par ailleurs Paris a été le plus souvent entouré d'enceintes, la première étant sur l'ile de la Cité à l'époque gallo-romaine. Ces enceintes concentriques ont rythmé la croissance de la capitale. Il en reste peu de vestige si ce n'est l'enceinte de Philippe-Auguste et quelques pavillons de Ledoux pour le mur des Fermiers Généraux. Ce sont ces enceintes qui ont façonné le développement concentrique de Paris et ce jusqu'à l'enceinte fortifiée de Thiers (1840) faisant place aux « Boulevards des Maréchaux » puis un peu plus loin au Boulevard Périphérique (35,04 km) dans lequel Paris se trouve enfermé ! Il faut attendre Napoléon III avec son préfet Haussmann pour que Paris prenne son visage moderne, même si la rénovation urbaine avait déjà commencé. Puis les guerres du terrible vingtième siècle empêchent toute évolution notable. Il faudra attendre Paul Delouvrier, délégué général au District de la Région de Paris de1961 à 1969, qui, en créant les villes nouvelles entourant Paris et l'Institut d'aménagement et d'urbanisme de la Région Parisienne sauvera Paris de l’asphyxie. Le dernier grand aménageur de Paris et sa région. Dès 1970 l'urbanisme sur dalle est critiqué pour sa brutalité par l'APUR (Atelier parisien d'urbanisme) et le modèle haussmannien est réhabilité et peut être interprété dans le cadre de l'architecture contemporaine. Cet urbanisme des dalles a bien été catastrophique quand on voit le quartier de Chinatown dans le 13ème et le Front de Seine dans le 15ème, sans parler du « trou des Halles ». Ces trois opérations sont en cours de rénovation lourde et coûteuse pour un résultat incertain. En 1974 Valéry Giscard d'Estaing annule ou freine les grandes opérations des années précédentes., en particulier en limitant la hauteur des tours dans Paris intramuros. Le maire actuel Bertrand Delanoë veut construire des tours de très grande hauteur. Il a raison. Mais le conservatisme français veille. Il suffit que ces tours soient belles et réussies. Pour finir que restera-t-il des propositions de Roland Castro et de son « Mouvement de l'utopie concrète »? Sa pensée intègre l'aspect politique et citoyen d'une architecture urbaine. Sans doute pas grand chose... Il avait la prétention de se présenter à la Présidence de la République. De 2008 à 2009, Roland Castro a été nommé par le Président de la République à la tête d'une équipe pluridisciplinaire avec laquelle il a participé à la consultation sur le « Grand Paris ». Il y défend notamment l'implantation de hauts lieux symboliques de la République et de la culture pour redonner de l'intensité et de la beauté à la "banlieue". Que sortira-t-il de ces palabres pluridisciplinaires et de ces consultations ? Je n'ai pas parlé des transports en commun avec la stupidité d'avoir fait passer toutes les lignes RER aux Halles. Tout le monde en est d'accord. Mais que proposer ? Alors on continue à construire le long de ces lignes, on met de plus en plus de pousseurs-fermeurs de porte pour que les trains puissent repartir. Rien n'arrêtera cette folie...

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