Un des buts de ce petit séjour à Lille était la visite du musée des Beaux-Arts - deuxième musée de France après Le Louvre. Immense avec trois étages. Le premier étant consacré à la peinture de Brueghel II le jeune (1564-1638) à Fernand Léger ! Que du bonheur ! Et ce Portrait d'homme (1550) par un anonyme de Cologne - sévère, montrant du doigt un crâne pour nous rappeler que nous sommes mortels.
Un "Memento Mori" exceptionnel. Un genre apprécié à l'époque dans les pays du Nord.

La aussi avec ce "Portrait d'une famille" (1631) attribué à Jan Daeman Cool de Rotterdam on est dans un grand classique des Pays-Bas. Chacun semble fixer le spectateur. Toujours de la campagne en fond avec ici un homme qui travaille la terre.

Retour de Lille en fin d'après-midi. Tout de suite deux photos...

Impressionné par la beauté architecturale du Vieux-Lille comme le montre cet ensemble de maisons fin XVIe- début XVIIe prises de la Place du Lion d'Or. J'aime par dessus tout les pignons à redents et l'utilisation

de la brique. Ce tableau d'un anonyme de la Grand'Place du début du XVIIe avec les attributs des pouvoirs marchand, administratif et religieux qui administraient la vie de la cité est une merveille.

Demain départ pour Lille. L'hôtel Continental choisi n'est séparé de la gare de Lille-Flandres que par un simple passage clouté...
Week-end de quatre jours qui va nous changer les idées. On aime la Flandre. Sa culture, sa vie, sa gastronomie. Et les "gens du nord" si chaleureux.

Jour de Noël. Jing travaille pendant que je suis bloqué à la maison avec la femme de ménage. L'après-midi je vais jusqu'à Saint-Médard

en passant par le Jardin des Plantes où une exposition de lanternes chinoises est installée pour les fêtes - comme l'année dernière.Je me souviens des noëls d'antan...

La fin d'année approche et l'Année du Rat arrive. Je suis "rat"... Cela me fera 6 cycles de 12 ans... Je n'ai pas vu le temps passer. Une banalité bien réelle.

Je me souviens des routiers. Mon père aimait s'y arrêter lors des longs voyages en voiture. On y mangeait pour un prix raisonnable.

Quelle surprise quand j'ai vu ce logo dans une petite rue près de la mairie du XIe ! Je souhaitais tester ce restaurant "Aux bons crus". C'est chose faite avec Jean-Philippe. Un grand retour du classique - œuf poché dans un velouté de champignons, coq au vin avec une nappe ( papier malheureusement) à petits carreaux rouges et blancs.

Le Pavillon de l'Arsenal avec "Hôtel Métropole - depuis 1818" présente quelques palaces historiques et quelques pistes pour l'hôtel de demain - construit autour de Paris ou à ses portes.

Le Meurice (1832), le Grand Hôtel du Louvre (1855) - encore Napoléon III qui n'aura de cesse d'embellir Paris, la ville la plus peuplée d'Europe, le Bristol, le Ritz, etc... De quoi accueillir les riches du monde entier. Puis promenade à vélo le long de la voie sur berge - la Seine hivernale toujours aussi majestueuse. Enfin retour par la piste cyclable de la rue de Rivoli très fréquentée maintenant.

Petite exposition comme je les aime à la bibliothèque Forney : Nourrir Paris. Une histoire du champ à l'assiette. Le ravitaillement de Paris a toujours été une préoccupation de tout un chacun.

L'autoproduction des jardins ouvriers (Porte du Point du Jour en 1919) des fameuses fortifs apportait un complément aux familles. Des maraîchers, de petits producteurs divers entouraient la ville avant d'être chassés par cette ville tentaculaire qui ne cessait de s'étendre. J'ai connu les derniers maraîchers à Bagneux en 1959!

Beaucoup de marchés comme ici en 1814 aux Innocents (Jean Charles Tardieu). Il faudra attendre Napoléon III qui créera les Halles et le marché de la viande de La Villette où les bêtes arrivaient vivantes.

Et ce jusque dans les années 60. "On"décide d'envoyer tout cela dans une banlieue lointaine, Rungis. Puis en 1971 la destruction des Halles. Un assassinat du Paris populaire. Paris ne s'en remettra pas...

"Un air d'Italie ". Récital de qualité hier en début de soirée au "Comédie Nation". Voyage que je ne pouvais qu'apprécier...

Cristina Marocco a interprété quelques chansons napolitaines pleines de mélancolie, de poésie et ... d'amour bien sûr! Avec pour chacune une introduction intelligente et sensible.

Gabriele Natilla à la guitare romantique - dit-elle - pour l'accompagner. Musicien talentueux capable de jouer du théorbe, pour Monteverdi et de l’archiluth pour un chant de Barbara Strozzi (Venise, 6 août 1619 - Padoue, 11 novembre 1677).

Ce matin je lis la biographie rapide de Alain Barrière qui vient de mourir. Je n'étais pas fan mais ses chansons je les connais. Il a fait beaucoup de "tubes" comme Ma vie (1964 - j'avais donc 16 ans...) L'amour ça fout le camp ... On dit que ça revient... Elle était si jolie, Si tu reviens, etc... De grandes chansons qui restent et resteront.

Ma vie
J'en ai vu des amants
Ma vie
L'amour ça fout le camp
Je sais
On dit que ça revient

Ma vie
Mais c'est long le chemin
Ma vie
Qu'il est long le chemin

Dans son récit "D'amour" Danièle Sallenave passe en revue son passé du plus lointain au plus proche. Passionnant en raison du ton, de son amour de la vie et de sa maîtrise de la belle langue française - elle est quand même Académicienne Française. D'amour. Histoire d'amour ? Mourir d'amour ? L'idée de départ c'est une double mort, assez rapprochée, la mort par suicide de sa tante Odette et par renoncement à vivre de Pierre qui fut son amant, marié, pendant de longues années. Par de courts chapitres elle entremêle ces deux morts avec sa vie. Tout y passe. Sa mère, le retour de son père d'Oflag où il fut prisonnier, ses grands-mères, ses études, les livres - très important -, sa laïcité sans concession, son pays natal en Anjou, la Loire... Une femme forte et droite.

Mon carrefour Reuilly-Diderot n'est jamais aussi beau que lorsque le peuple de Paris est en colère. Et que le chant de révolte italien:
"O bella ciao bella ciao bella ciao, ciao, ciao
Alla mattina appena alzata
In risaia mi tocca andar"Bella..." résonne.

Les jeunes dans la galère...
Les vieux dans la misère...
Cette société la...
On en veux pas...

Traditionnel "repas de fin d'année" du Club de Tarot en comité réduit en raison des grèves. Finalement ce n'est pas plus mal, on a pu manger tous autour de la table. Mon beau foie gras a eu du succès...

Saint-Etienne-du-Mont -. Encore une église remarquable de Paris début XVIIe siècle (consacrée en 1626). Une façade richement décorée en trois parties mêlant divers styles avec une niche abritant uns statue de Sainte Geneviève, la sainte patronne de Paris. Les restes de sainte Geneviève reposent dans un tombeau de pierre enchâssé ainsi que les dépouilles au pied de piliers de Jean Racine et Blaise Pascal. Un jubé exceptionnel, c'est le seul de Paris. Une chaire, un grand orgue,...

Des vitraux. Des fresques comme celle ci-contre d'une adoration des rois mages par Caminade, peintre en cour sous Louis XIV. L'obscurité m'a empêché de visiter longuement cette église remplie d’œuvres uniques. Il faudra que j'y retourne...

Intéressante exposition à la Conciergerie Marie-Antoinette Métamorphoses d'une image. Elle y passa les dix dernières semaines de vie prisonnière avant son exécution le 16 octobre 1793.

La plus belle "image" c'est sans contexte Marie-Antoinette en grand habit de Vigée Le Brun (1778 après quatre années de règne). Les estampes classiques, que l'on connaît, où on la voit dans sa cellule sous la surveillance des gardiens, son départ pour son exécution publique, le bourreau montrant sa tête au peuple. L'exposition montre comment elle est devenue une des femmes les plus représentées par les artistes (film, produits de toute sorte, etc...) et comment notre époque en a fait le symbole d'une femme moderne, indépendante.

Belle exposition qui nous rafraîchit la mémoire sur des faits connus et nous donne envie d'en savoir plus grâce aux nombreux livres publiés sur ce sujet. Émouvante puisque dans les lieux de son incarcération.

"Vendredi 13". Cette crainte du vendredi 13 aurait une origine chrétienne puisque Jésus a été crucifié un vendredi et que la veille il a pris son dernier repas avec ses douze apôtres, ils étaient donc treize à table... La Française des Jeux (FdJ) - récemment privatisée- va exploiter cette superstition avec un super Loto qui lui permettra de gagner pas mal d'argent. Tout cela est bien éloigné de ma petite personne.

Après deux jours de grogne et deux heures de "négociations", ce soir, avec leur "ministre" les policiers conserveront leur régime spécial de retraite... Régime que l'on veut supprimer aux autres corporations. Ainsi va notre "démocratie" à bout de souffle avec un pouvoir aux aguets... N'ayons pas d'inquiétude tous les privilégiés garderont leurs avantages - sénateurs, patrons du CAC 40, etc...
Les petits paieront.

Avec "Gloria Mundi" Robert Guédiguian a encore une fois réalisé un beau film social. Toujours à Marseille - sa ville bien-aimée. Gloria c'est la petite dernière qui vient de naître chez une des deux filles de Sylvie - une Ariane Ascaride primée à Venise. Famille recomposée - Gérard Meylan l'ex, le père d'une des deux filles et Jean-Pierre Darroussin le père de la deuxième jouée par Anaïs Demoustiers - en petite française moyenne elle est formidable de vérité ! Une famille ordinaire où l'on est employé dans une société de nettoyage, chauffeur de bus, petits commerçants, vendeuse à l'essai, chauffeur Uber. Une dénonciation de la précarisation du travail dans un Marseille où chacun doit se "débrouiller"...

Toute la famille est réunie sauf Sylvie qui doit faire des ménages...

J'invite nos "grands dirigeants" à lire "La nostalgie des buffets de gare" de Benoît Duteurtre. Ils comprendront ainsi pourquoi la SNCF va si mal et que ses dérèglements ne font pas le bonheur de ses usagers. Un excellent récit de quelqu'un qui voyage en train et qui connaît tous les maux du "transport ferroviaire" et des "réformes" successives aggravant toujours plus le problème. Beaucoup mieux qu'un cours de l'ENA, Sciences Po ou autre institut politique... dont ils sont gavés...

Paris au ralenti en raison des grèves provoquées par l'incompétence du pouvoir. Je dirai même de l'inconséquence de ces énarques au pouvoir... La moitié des joueurs de tarot n'étaient pas au Club.

Jeudi dernier les miliciens d'Emmanuel Macron s'en sont donnés à coeur joie... Miliciens qui ne sont ni gendarmes, ni CRS... On ne sait pas trop qui ils sont - je les ai vu. De vrais voyous. C'est sa garde rapprochée. Voilà le climat créé par un pouvoir aux aguets dans notre "beau pays"...

https://twitter.com/davduf/status/1202701355699359744
La police des polices (IGPN), comme on dit, enquête avant de classer l'affaire sans suite...

Visite de l’église Saint-Louis-en-l’Île terminée en 1725 dédiée à Saint-Louis qui aimait se recueillir sur l'île - une relique (os d'une côte)y est conservée. Un extérieur banal, on entre par un portail

latéral mais une belle coupole classique recouverte de dorure au XIXe dans le style baroque. Beaucoup d’œuvres d'art comme ces tableaux de la vie de Jésus sur bois du XVIe de l'école Rhénane dans la chapelle des fonts baptismaux.

Avec "J'accuse", film sur l'affaire Dreyfus qui a secoué la France de la IIIe République pendant tant d'années, Roman Polanski (85 ans) montre encore une fois qu'il est un Grand du Cinéma. Il bâtit son film à partir du Commandant Picquart - magnifiquement interprété par Jean Dujardin - bien noté, qui sera promu chef de la section de statistique (service de renseignement militaire) avec le grade de lieutenant-colonel. Très vite il comprend que le capitaine Dreyfus est innocent et qu'il a été victime d'une machination. Et là le spectateur est embarqué dans l'enquête qu'il mène dont on connaît le dénouement, obtenu non sans mal. Picquart sera emprisonné. Un de ses avocats exécuté. Mais la vérité éclatera.

Emile Zola interviendra... Picquart sera réhabilité, promu général, il sera même Ministre de la Guerre.

Une belle journée de grèves et manifestations... Boulevard Voltaire j'ai eu le plaisir d'entendre des "gilets jaunes " - présents en nombre - entonner leur chant emblématique : "Emmanuel Macron, Oh tête de con, on vient te chercher chez toi". Le chant qui a fait si peur l'année dernière, à la même époque, à ce jeune président réfugié dans le bunker souterrain du Palais de l'Élysée...

Belle soirée - réservée aux abonnés du Monde - au Cirque d'Hiver avec la famille Bouglione. J'ai encore une fois apprécié la beauté du lieu. J'aime le cirque et son ambiance.

De beaux numéros que les artistes essaient de renouveler comme par exemple cet acrobate à la "Roue allemande" - qui présente ses pirouettes et autres avec plein de drôlerie. Ce qui n'est pas si facile.

Les "défenseurs de la cause animale" ont réussi à m'empêcher de voir éléphants et fauves... Alors on a eu un numéro de chiens, comme je n'en avait pas vu depuis longtemps.

Tandis que sa femme, Asel, une jolie kirghize nous a présenté un numéro de chats...
Fauves et éléphants étaient inhérents au cirque traditionnel. L'éléphant étant même vénéré dans certains pays d'Asie.

Visite de Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle, 25 rue de la Lune, dans un vieux quartier de Paris. Encore une église reconstruite au XIXe siècle (1823-1830)dans un style néoclassique.

Le seul vestige ancien est le clocher. Intéressante par son histoire liée aux rois de France. La première pierre de l'édifice initial fut posée par Anne d'Autriche, épouse de Louis XIII, en 1628 - une plaque d'époque le rappelle. Elle n'avait pas encore donner d'héritier à la Couronne... Dix ans plus tard le miracle arrive. Enfin. Les cloches de Paris résonnent pour annoncer la "bonne nouvelle", la naissance d'un garçon, le futur Louis XIV. Louis XVI assistera à sa dernière messe dans cette église avant son exécution.

La lecture de "La vie éclaircie" de Danièle Sallenave - que je suis entrain de terminer - m'enchante. Son amour total de la vie, ses idées sur l'école (passée et actuelle), la laïcité, les intellectuels, la lecture et les livres, etc... Et puis l'éloge de Georges Navel (p.169) ne peut que me surprendre et me plaire. Qui le lit encore ? Qui connaît seulement son nom ? Pour finir un point de vue que je partage totalement "...j'ai été persuadée de l'égalité absolue des sexes.... (p.179)". Absolue !

Commençons le mois par la traditionnelle photo commentée. Un choix difficile et arbitraire - un objet qui m'accompagne, une vue de Paris, un arbre parce que j'aime les arbres, un souvenir, etc... ? Aujourd'hui ce sera cet éléphant d'un groupe de trois qui m'accompagne depuis très longtemps. Je l'ai toujours connu chez mes grands-parents rue Custine... C'est ma grand-mère qui me l'avait offert. Cela m'avait touché. J'y suis attaché.

Entendu récemment, avec grand plaisir, Danièle Sallenave - Normalienne, professeur agrégée -de l'Académie française pour se dire révoltée de la façon dont les "élites" parlent avec un mépris de classe incroyable des "gilets jaunes". Elle a écrit un petit livret de commande dans la Collection Tracts de Gallimard (48 pages) "Jojo, le gilet jaune". Je partage ce point de vue. Je la connaissais de nom, du coup j'ai commencé à la lire... Dans "La vie éclaircie" où elle répond à une journaliste elle passe en revue son enfance, sa formation, puis la littérature. Laïque elle est préoccupée de spiritualité et de notre culture catholique. J'aime ce genre où la vie des autres aide à comprendre sa propre vie.

Sympathique exposition au Point Ephémère, quai de Valmy, du photographe Marc Martin "Les tasses Toilettes publiques - Affaires privées" à l'occasion de la sortie de son livre éponyme. "Les tasses" un mot d'argot ancien qui m'a attiré...

La tasse c'est, comme le dit "Le petit Simonin illustré", une Vespasienne! Maintenant on dit un édicule. Ridicule... Ou pire encore une sanisette. Beaucoup de documents -cartes postales, photos, etc...- bien présentés.

Eric Vuillard a écrit quelques belles pages dans son livre "14 Juillet". Un extrait de la page 151 quand il parle de la femme qui doit s'inquiéter en attendant son émeutier de mari.
Ils habitent un grenier d'où l'on voit Paris, c'est leur grande richesse; ils prennent plaisir, le soir, à se tenir un moment ensemble à la fenêtre. Ils se donnent la main, échangent quelques banalités sur la couleur des toits et le petit arbre que l'on devine, en bas, dans la courette; ils causent un peu de leur journée. C'est ce que l'on appelle s'aimer. Oh! ce n'est pas grand chose, bien sûr, ce n'est pas une vie de procureur du roi, ni d'avocat, ni d'électeur, mais une petite vie de rien du tout. Du vécu dont la petite musique résonne à mes oreilles. Chaque mot me semble juste.

"Glory to Hong-Kong" Je découvre ce magnifique chant interprété par la jeunesse hongkongaise. Très émouvant.[lien ci-dessous]
https://www.youtube.com/watch?v=hK31N0UQkqw
...Ye who would not be slaves again... ...For Hong-Kong freedom reign !... May people reign, proud and free now...
Tous les peuples en lutte contre la tyrannie crie "Liberté, Liberté". J'espère que le peuple hongkongais, entraîné par une jeunesse courageuse, révolté contre l'arbitraire du régime de Pékin y parviendra. On ne peut être qu'admiratif devant ce peuple.

Le sino-canadien Johnny Ma avec "Vivre et chanter"(活着唱着, Huózhe chàngzhe) a réalisé un beau film sur les mutations (trop) rapides de la Chine. Un thème récurrent au cinéma indépendant chinois. Une troupe d'artistes d'opéra du Sichuan (Opéra populaire ) de Chengdu vit et travaille ensemble depuis 10 ans - malgré la baisse de fréquentation de ce genre de spectacle ils sont heureux. Mais la directrice apprend que leur lieu de vie et de représentation va être démoli comme c'est le cas dans toutes les grandes villes chinoises. Chacun va réagir à sa façon et devra refaire sa vie ailleurs...

Où l'on voit la directrice pleine de rage - une forte femme - se défouler contre une inscription " à démolir" sur la porte de locaux...

Eric Vuillard parle de récit pour son livre, que je viens de terminer, "14 juillet". Il a raison. Il a réussi à nous faire revivre avec le peuple de Paris ce que l'on a appelé plus tard "la prise de "La Bastille". Récit vivant, riche et documenté où le lecteur se trouve au plus près de la foule en colère et de chacun des assaillants. Son récit commence par le saccage et le pillage (27-28 avril) de la Folie Titon transformée en manufacture de papiers peints par Réveillon au cœur du faubourg Saint-Antoine. Il a du faire un énorme travail de recherche pour donner vie, nom, métier à tous ces sans grade, ces obscurs. De belles pages pleines d'amour pour ces simples.

J'aime le cinéma - qui reste pour moi, encore, un endroit de liberté - pas de fouille, pas de réservation des mois à l'avance... Cela devient rare. Je m'assoie au quatrième rang bien en face de l'écran et la magie des "images mouvantes", comme disait mon grand-père, opère. Je remercie ceux qui me l'ont fait aimer. En premier lieu mon professeur d'histoire de 4ème (et 3ème je crois) au lycée de Nanterre Jean Delmas - j'en reparlerai- puis mon père qui nous emmenait au CCOP pour des cycles de cinéma passionnants et enfin mon ami André, qui étudiant m'a fait fréquenter la Cinémathèque Française dirigée à l'époque par Henri Langlois. Il faudra que j'en reparle aussi...

Je viens de voir le film de Ladj LY " Les Misérables". Un chef d'oeuvre. Je n'avais pas vu un film aussi fort depuis bien longtemps. Un scénario solide : une patrouille de la BAC formée de deux policiers expérimentés et d'un troisième qui vient d'arriver tourne dans la cité des Bosquets à Montfermeil et le contact avec les jeunes n'est pas facile... Des caïds règnent, l'économie souterraine triomphe, etc... La violence partout et l'islamisme de Frères Musulmans qui rôde. Du très grand cinéma - sans manichéisme et du grand spectacle. Le critique du Figaro écrit : "Voici la banlieue comme si vous y étiez, donc comme vous ne l’avez jamais vue."
Je pense que faire un film sur la réalité de ce volcan qu'est le "93" sera difficile maintenant.

Je regardais assez régulièrement "C dans l'air". En un an pas une seule émission n'aura été consacrée à la répression frappant « les Gilets jaunes ». L'incompétence de "Castaner le sanguinaire", ministre de l'Intérieur, la brutalité du "maintien de l'ordre" par le nouveau préfet de Police de Paris, les violences policières que chacun a pu voir auraient pu faire l'objet d'une émission. Les médias sont aux ordres.
Quand à BFM c'est Macron par-ci, Macron par-là. Insupportable. J'ai donc cessé de regarder ces émissions... Cela ne me prive guère car je ne suis pas très "télé".

Visite commentée des collections permanentes de Pompidou- invité en tant qu'abonné au Monde. La conférencière a choisi de présenter des œuvres Pop art. Elle s'arrête longuement pour Marcel Duchamp, l'atelier d'André Breton (tout est art), et devant "My Flower Red" (1962) de la japonaise Yayoi Kusama (90 ans) - un sacré numéro. Une grande artiste que je ne connaissais pas. Elle explique longuement Andy Warhol et le traitement de Marylin Monroe comme une boîte de conserve qu'il en a fait.

A l'étage des œuvres les plus récentes elle présente "Thicket" de la pianiste-compositrice israélienne Maya Dumietz, une installation sonorisée de 10000 écouteurs de portables formant un "nuage acoustique" où l'on peut se promener. Un beau jeu de lumière et d'ombre portée.

Promenade dans les galeries d'art autour de la rue de Turenne (rues Saint-Claude et Debelleyme). Quartier en pleine boboïsation où des galeries naissent sans cesse et meurent parfois... La galerie Thaddaeus Ropac présente "Still live" (traduction nature morte) du photographe Irving Penn. Ce "Memento Mori" me plaît, même si je préfère ceux du XVIIe des peintres hollandais. Tous les symboles sont là... La croix, peut-être un calice de vin pour le sang du Christ, le broc avec ce bec verseur pour symboliser la fuite du temps.

Poursuite de mes visites des églises parisiennes avec rue de Vaugirard Saint-Joseph-des-Carmes dont la première pierre fut posée par Marie de Médicis en 1613. Terminée en 1620.

Un des premières coupoles de Paris avec des peintures en trompe l’œil de 1644. Une belle influence italienne. On est frappé par la beauté du lieu et du baroque italien du XVIIe.

Les peintures sur panneau et les fresques murales de la chapelle Sainte Anne de 1644 créent une chaleur unique dans cette petite chapelle. Elles sont préservées en dépit des événements révolutionnaires dramatiques.

Je viens de finir le livre de Jean-Jacques Pauvert sur ses combats durant cinquante ans pour éditer les livres qu'il avait envie de faire connaître au public. Ses méventes, les poursuites d'une censure, ses difficultés financières, ses succès, ses rencontres - il a connu un grand nombre d'acteurs du "livre français" pendant cette riche période qui commence à la Libération. Le tout raconté dans une langue alerte. A peine un livre terminé il me faut trouver une autre lecture. Je crois que ce sera "14 Juillet" de Eric Vuillard - trouvé à la bibliothèque des retraités de Paris de la MGEN. J'en reparlerai.

Je me souviens d'avoir vu en famille "Les Compagnons de la Chanson" au CCOP de Suresnes - acronyme de Centre Culturel de l'Ouest Parisien. Il y a bien longtemps. Un spectacle dont on se souvient. Ils chantaient la joie, la bonne humeur, l'amour.

Ce matin en prenant mon café j'apprends que le dernier des compagnons Fred Mella - accroupi au centre à New-York en Juin 1948 - est décédé. C'était le soliste ténor du groupe. Et comme je dis à chaque décès d'un chanteur, qui a beaucoup œuvré pour la chanson française, les chansons resteront. Je pourrai continuer à les écouter. Écoutons le Marchand de bonheur....
https://www.youtube.com/watch?v=2_JMZqRUlGM

Énième Concert "Mélomania" avec au programme "Le Carnaval des animaux" de Saint-Saëns dans une transcription pour piano à quatre mains - Nicolas Boyer et Julie Alcazar - avec le texte de Francis Blanche - récitant Cyr Boitard. Une bonne idée. Julie Alcazar une jeune pianiste (d'origine espagnole) est aussi violoncelliste et c'est elle qui a interprété brillamment le solo de violoncelle du Carnaval.

Pour finir Julie Alcazar nous a présenté Albenitz (1860-1909) qu'elle apprécie particulièrement et a interprété, donc, quelques impressions (El Puerto, Malaga, ...) pour piano de Iberia (1907-1908). Une belle découverte.

Bloqué à l'appartement par la pluie. Impossible de sortir. Plus calme cette après-midi, juste pour aller faire les courses... C'est vraiment la première fois depuis longtemps.
Je me souviens des pluies d'antan qui pouvaient durer une journée entière. Il y a cinquante ans c'était fréquent.

Du cyclisme (suite).
Je me souviens des contre-la-montre que l'on faisait à fond avec l'ami Lucien Gibiat autour de l'Arsenal de Rueil-Malmaison. On avait un beau circuit de 4-5 kms et l'on se chronométrait à tour de rôle. On était fou de vélo. Lucien pensait même devenir coureur professionnel... On suivait le Tour de France. Maintenant le cyclisme populaire européen est submergé par la mondialisation et voir un ouzbek battre au sprint un kazakh (ou l'inverse) dans une étape du tour - qui ne fait plus le tour du pays -ne m'intéresse pas...
http://www.memoire-du-cyclisme.eu

Aujourd'hui on apprend la mort de Raymond Poulidor à l'age de 83 ans - immense champion cycliste. Il était immensément populaire. Pour ma part "j'étais Anquetil", mais il faut bien avouer que la gloire de celui-ci s'est faite, en partie, grâce à... Poulidor! Je me souviens des années 60 où, seul ou avec mon copain Lucien Gibiat, j'allais voir le Grand Prix cycliste de Puteaux avec sa terrible côte à monter plusieurs fois. Je crois que c'était le jeudi, il y avait un monde fou. Anquetil était là. Élégant selon son habitude, une grande classe. Un palmarès impressionnant, c'était la grande époque des "critériums" auxquels il participait - je retrouve sur Internet qu'il a fait 6ème en 58 et 18ème en 64 pour le GP de Puteaux. Tout cela est bien fini, je ne peux que le regretter...http://www.memoire-du-cyclisme.eu/palmares/anquetil_jacques.php

Été voir le monument aux morts parisiens de 280 mètres de long installé sur un mur du cimetière du Père Lachaise où sont inscrits les noms des 94 415 tués pendant la guerre de 1914-1918. Le frère de ma grand-mère Auguste Rivière tué en 1916 est bien inscrit! Toute sa vie elle l'a gardé dans son cœur. J'en ai parlé l'année dernière lors de l'inauguration de ce monument. Une belle réussite.
Après petite promenade au cimetière lui-même. La tombe de Colette - que je connaissais - celle de Louis Blanc banale, avec des gravures difficiles à lire... Un beau livre d'histoire vivante.

Commémoration du 11 novembre 1918.
Je me souviens de mon arrière-grand-père François Défontaine habitant Hermies (Pas-de-Calais). Décédé en 1955, je l'ai connu. J'en ai un souvenir très net. La droiture du monde rural d'antan. Une droiture comme on n'en voit plus. Il fut prisonnier des allemands pendant la guerre de 1914-1918 et comme beaucoup d'habitants du nord de la France déporté en Allemagne.
Après cette guerre on avait dit "plus jamais ça"... On connaît la suite.

Communautarisme ou la France en mille morceaux. J'avais déjà utilisé ce titre le 18 novembre 2018 à propos des Gilets Jaunes. Aujourd'hui c'est au tour des "musulmans de France" d'organiser une marche contre "l'islamophobie" - islamophobie, quelle signification donner à ce mot? Été voir en haut de la rue Voltaire par moi-même. Il y avait du monde - beaucoup de femmes voilées bien sûr, des hommes entre eux, des jeunes et les professionnels des manifestations (Lutte Ouvrière, la CNT, etc). Ce qui est sûr c'est que Macron, le président des très-riches, n'est pas à la hauteur pour apaiser la société française qu'il ne connaît pas.

Le temps qui passe...
- Trentième anniversaire de la chute du mur de Berlin (9 novembre 1989). J'en ai déjà parlé - j'avais 41 ans...
- Annonce, hier, du décès de Lucette Destouches née Lucie Almansor à l'âge de 107 ans. 58 ans après son mari, l'écrivain Céline mort, lui, en 1961 ! Il faut lire, et relire, la trilogie allemande - D'un château l'autre, Nord, Rigodon - où Céline raconte la fuite, en 1944, à Siegmaringen avec Lucette et le chat Bébert, puis la traversée de l'Allemagne en ruine et bombardée sans cesse pour aller se réfugier à Copenhague. Lucette en aura vu. Elle souhaitait simplement rendre Céline moins malheureux, a-t-elle raconté plus tard.

Une citation de la préface de Patrick Modiano au livre de Pierre Le-Tan "Paris de ma jeunesse" acheté ce matin même sur les conseils de Beigbeder: [... Chacun de nous, à sa manière, tente de retrouver le Paris de son enfance et de sa jeunesse, et il est si loin, ce Paris-là,... Ils n'existent plus, ces Paris-là. Sauf dans nos rêves.]... Quand à Pierre Le-Tan il termine l'introduction à cette édition d'avril 2019 - quelques mois avant sa mort- [... à ce moment de la vie où l'on aperçoit le bout du chemin que l'on espère naïvement ne pas atteindre trop tôt.] De belles vérités pleines de bon sens ! Pierre le-Tan était dessinateur-illustrateur de Modiano entre autres. Ils étaient amis. Ce livre comporte un beau petit texte sur la "Rue du Mail" où mon grand-père travaillait. Ce qui n'est pas si fréquent...

Aujourd'hui un vent glacial m'a empêché d'aller revoir Paris [en vélo bien sûr...] alors que je suis revenu depuis plus de 10 jours. Pour moi Paris commence après La Bastille. C'est l'histoire de Paris. La Bastille constituait l'entrée dans Paris; de l'autre côté c'était les "faubourgs". J'habite, en effet, le Faubourg Saint-Antoine...

Exposition à la Fondation Henri Cartier-Bresson de quelques photos prises par le maître en 1948-1949. Des documents uniques. Existe-t-il un autre ensemble aussi riche ? On vit les événements qui ont bouleversé la Chine - puis le Monde - en direct. Passionnant.

Pékin décembre 1948. La ville vit dans l'attente d'événements importants. On lit les affiches et les journaux collés aux murs. On se réunit dans les Maisons de thé avec sa cage d'oiseaux. On fait du Tai Chi. On attend.

Shanghai - en particulier le 23 décembre 1948, le jour de l'or, avec ces foules venues dans l'espoir d'en acheter. Puis l'exode des troupes de Chiang Kaï-shek.

Nankin, alors capitale, les soldats de l'armée nationaliste inoccupés en avril 1949 puis peu après le dimanche 24 avril 1949 les soldats de Armée Populaire de Libération entrant dans la ville.
En juin 1958 il retourne en Chine. L'ambiance a changé. Il doit faire des photos officielles... Il est toujours accompagné.

Je réécoute les "tubes" de Marie Laforêt. Des petits bijoux. Une diction, des beaux textes qui mettent en valeur notre belle langue.
Lien pour réécouter "Ivan, Boris et moi" (1968).
https://www.youtube.com/watch?v=dEMUHE1O2mM

Hier on apprend la mort de Marie Laforêt- encore une chanteuse de grand talent qui disparaît. Ses chansons m'ont accompagné et elles continueront à le faire. Des tubes comme on disait : Viens sur la montagne, Manchester et Liverpool (je fredonne en écrivant), Ivan, Boris et moi, Les vendanges de l'amour, Il a neigé sur Yesterday,... et tant d'autres. Un timbre que l'on reconnaissait dès les premières notes. Elle a beaucoup apporté "à la chanson française". Elle était aussi actrice mais je n'en ai pas de souvenir particulier. Elle a fait une très grande carrière.

Trouvé par hasard, hier, "La traversée du livre - Mémoires" de Jean-Jacques Pauvert. Une belle découverte qui me passionne déjà. Il parle de son enfance, de son peu de goût pour l'école qu'il abandonne très vite (5ème). Son père, début 1942, arrive à le faire rentrer comme apprenti vendeur à la librairie Gallimard - qui existe toujours. C'est Gaston Gallimard lui-même qui l'embauche. J'imagine la scène - le bureau, le grand Gaston Gallimard, le père journaliste lettré et le jeune Jean-Jacques âgé de 15 ans... Le jeune Jean-Jacques aime lire. Il prendra goût aux livres (objet). J'aime ce genre de mémoires mêlant littérature, histoire, souvenirs personnels.

Depuis mon retour de Biarritz il fait "moche" - pas froid mais humide et gris. IL pleut souvent. Le soir tombe vite avec l'heure d'hiver (depuis dimanche dernier). La Toussaint c'est la bascule vers l'hiver.

Commençons le mois par cette photo d'Arnac Pompadour (Corrèze). Un paysage de rêve qui me change de la triste grisaille parisienne. Une belle église de campagne, quelques vaches, des fleurs, le clôturage empreinte de l'homme dans ce paysage idyllique. Une certaine perfection.

Pour en finir avec Biarritz cette gravure ancienne du musée d'histoire locale présentant la plage du Port-Vieux abritée avec au fond, déjà, l’établissement de bains - qui n'a pas changé - mais on a construit partout! C'est ici que Biarritz est devenu la cité balnéaire que l'on connaît.

Biarritz c'est le surf. Les débutants sont capables d'attendre longtemps la vague qui leur permettra de faire une belle figure. Tout va très vite. On tombe lourdement puis on recommence.

Tout le monde arrive avec sa planche. Les enfants, les jeunes, les femmes et même les mamans comme sur cette photo... En l'espace de quelques minutes j'ai fait une dizaine de photos...

De retour de Biarritz - 15 jours - ville impeccable où tout est fait pour le "touriste". J'ai fait beaucoup de photos le soir, le matin, par beau

temps, par temps couvert, une mer agitée avec de magnifiques rouleaux pour les surfeurs, par mer calme pour les nageurs. J'ai envie de mettre en avant les tamaris qui donnent ce charme fou à la ville.

Ils sont présents tout le long de la côte. En alignement, dans les jardins abritant les hortensias, tordus par le vent, noueux. En premier plan, ils permettent de faire des photos réussies à coup sûr! Une belle découverte.

Photo prise, en arrivant, de la rue du Port-Vieux, légèrement en pente qui débouche sur la plage du même nom. C'est le cœur historique de la cité. J'ai eu le souffle coupé devant une telle beauté et l'Océan sauvage...

Départ demain pour Biarritz que je ne connais pas du tout. Je n'ai dans la tête que ce rocher de la Vierge avec la passerelle dont j'apprends qu'elle fut construite par le grand Gustave Eiffel.

Rangement de la maison. Machine à laver. Frigidaire. Préparation de mes bagages pour partir deux semaines à Biarritz.
Sinon "Souccot" commence aujourd'hui pour une semaine... J'en ai déjà parlé. Maintenant ces fêtes font partie du rythme de la vie qui va. Comme les saisons.

Concert "Mélomania". "Cantares"- Airs et mélodies de l'Andalousie à l'Argentine avec au piano Antoine de Grolée et au chant Emmanuelle Dijon (soprano). Deux habitués. Trois mélodies de Manuel de Falla - seul compositeur dont je connaissais le nom. Des pièces pour piano de Granados. Des compositeurs du XXe siècle d'Amérique du sud. Toujours de la qualité mais l'espagnol chanté ne m'a pas vraiment touché. D'ailleurs pour la première fois le public était un peu clairsemé... IL n'y a plus l'ambiance créée par Alain Kremski. Je crois que c'est fatal.

Olivier Gourmet dans "Ceux qui travaillent" de Antoine Russbach en cadre arrivé à la force du poignet dans une compagnie suisse de transport maritime est saisissant de justesse. La concurrence terrible dans ce transport de containers à travers le monde finira par lui faire perdre sa place. Un choc pour quelqu'un qui n'a jamais fait que travailler. Il n'avait pas vraiment envie de retourner se battre - toujours dans des conditions rudes, à la limite de la légalité. Mais comment assurer le train de vie - le bonheur matériel - à ses cinq enfants et sa femme ? Un film dur. Les seuls moments de répit sont avec sa plus jeune fille - à la maison ou lorsqu'il va lui montrer un port avec ces containers qui transportent tout et rien à travers le monde. Et ce toujours plus vite pour des coûts moindres...

Je viens de trouver le tome II de "Auschwitz et après" (Une connaissance inutile) de Charlotte Delbo. Je le cherchais depuis longtemps. Déportée à Auschwitz-Birkenau elle parle de son transfert - en train, pas de "marche de la mort" comme d'autres- à Ravensbruck en alternant de petits récits incisifs avec des poèmes d'amour. Puis l'attente interminable de la libération.
Et pendant cette lecture un nazi allemand tirait sur une synagogue à Halle, le jour de Yom Kippour, faisant deux morts.
On ne peux être qu'horrifié.

Yom Kippour. C'est tout... mais ce n'est pas rien. C'est beaucoup.

"Le Chemin des dames" de Pierre Miquel explique en détail comment en 1917 le pouvoir politique a voulu prendre la main sur le pouvoir militaire en nommant Général en chef Nivelle pour mener une offensive décisive et mettre fin à la guerre. Ensuite comment, en raison des faiblesses Françaises, le désastre que chacun connaît est arrivé et surtout comment les allemands avaient fortifié - casemates bétonnées - ces monts dominant les vallées. Un ensemble devenu imprenable. Enfin comment le rêve de Nivelle a pris fin et fut écarté - par ce même pouvoir politique - au profit de la ligne Pétain.
Lecture passionnante sur les rivalités des uns et des autres pour imposer leurs hommes ou leurs vues pendant que les allemands prévenus d'une attaque se préparaient...

Hier je parlais du Val-de-Grâce, c'est une exposition de photos prises par Raymond Depardon pendant son service militaire (1962-1963) qui m'a attiré en ce lieu dont je ne soupçonnais pas la Beauté -au sens du XVIIe .

Photos exposées sur les murs du cloître du couvent. La dentelle de buis centrale a été reconstituée selon les plans de l'époque. Espérons que ce travail, que j'aime, ne sera pas ruiné par la maladie des buis.
Du coup je ne parle plus des photos de Depardon...